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Prisonniers palestiniens :
entre rafles et répression, tortures et déni de tous les droits

publié le dimanche 11 juin 2006
http://www.enfantsdepalestine.org/ar,579

Rapports de Nadi al-asir al-Filistini (11 avril 2006)

( Rapports de Nadi al-asir al-Filistini - début juin 2006 - et agences de presse )

Rafles en Cisjordanie

La radio sioniste a annoncé ce mardi 6 juin l'arrestation de 12 Palestiniens dans toute la Cisjordanie, prétextant qu'ils sont recherchés. Les forces sionistes avaient envahi la ville de Nablus et arrêté six militants palestiniens de Nablus, du camp de Balata et camp Bait al-ma', dont 2 du Jihad islamique, 2 du Fateh et un du Hamas. Les envahisseurs ont investi plusieurs maisons dans le quartier Rafidia, la rue Basha, la zone de Ras al-Ayn, la vieille ville. Les Palestiniens arrêtés sont : Yaser Kalbuna, 18 ans, Abdel Halim Khaled Mustafa Daoud, 19 ans, Ahmad Rida Abu Rizq, 25 ans, Tahseen Kalbouna, 18 ans, Hazam Rida Bastami, 25 ans, Daoud Makawi, 30 ans.

La ville de Ramallah a également été envahie par les forces militaires de l'occupation, qui ont arrêté quatre militants du Front Populaire. A Tulkarm et à Jénine, deux militants du Jihad islamique ont été arrêtés.

A l'aube du lundi 5 juin, les forces sionistes ont envahi la ville et le camp de Jénine, avec 30 véhicules et deux bulldozers. Elles ont investi les maisons, fouillé et arrêté quatre militants du Jihad islamique, soit disant recherchés par les forces de l'occupation. Les résistants du Jihad ont riposté lorsque les envahisseurs ont pénétré dans la maison de la famille Astiti. Les Palestiniens arrêtés sont : Ali Majed Arawi, 22 ans, Saleh Farid Abu Sariya, Muhammad Farid Abu Sariya, ainsi que Wajdi Astiti, 23 ans.

Les forces de l'occupation ont lancé par haut-parleurs des appels aux militants recherchés de se rendre.

Prisonnier de Nablus : un soldat tire sur lui alors qu'il est blessé

Le prisonnier palestinien Amin Ahmad Taher Amer, de Alar, déclare à l'avocat de Nadi al-asir Iyad Mahamid que lors de son arrestation, le 17 mai 2006, les forces de l'occupation sioniste ont tiré sur lui. Il a déclaré que le 17 mai 2006, il se trouvait chez son ami à Nablus. Il a entendu des coups de feu près de la maison. Tous les deux ont pris la fuite, chacun d'un côté. Il a essayé de grimper sur une passerelle entourant la maison, les soldats ont tiré sur lui, il est tombé à terre. Il était deux heures du matin. Puis, lorsque le soleil s'est levé, il était toujours par terre, baignant dans son sang. Les envahisseurs qui ont amené leur bulldozer pour détruire la passerelle, l'ont découvert, il leur a demandé de l'emmener à l'hôpital, mais l'un des soldats s'est mis par-dessus lui et a tiré sur lui. Il est a nouveau blessé à la main et la poitrine. Il aperçoit alors son ami, Mustafa Abdel Ghani, près de lui, sans mouvement.

Dix minutes après les coups de feu, une ambulance palestinienne arrive, elle emmène d'abord la dépouille du martyr Mustafa, puis l'emmène, lui, selon les ordres des militaires israéliens, vers les soldats. Ils lui ôtent alors ses vêtements, avant d'être emmené par une ambulance israélienne vers l'hôpital à Petah Tikva, pour lui ôter les balles du corps.

Quatre jours plus tard, il est transféré à la prison Magin, à Ramleh, où il se trouve jusqu'à présent. Il n'a pas été interrogé, ni accusé, ni condamné.

Manal Ghanem, séparée de son fils Nour, toujours détenue

L'avocat de Nadi al-asir al-Filistini, Adel Khalayle, a rencontré le 3 juin la prisonnière Manal Ghanem, qui a été séparée de son fils Nour. Manal avait accouché , en prison, de son fils Nour, il y a près de trois ans. Une campagne internationale initiée par le centre Addameer et d'autres organismes palestiniens avait exigé la libération de Manal et de son fils, étant donné que les trois autres enfants de Manal souffraient de l'absence de leur mère, que Nour avait également besoin d'elle hors de la prison. Mais le tribunal de l'occupant a rejeté à plusieurs reprises toute demande de libération de Manal.

Manal Ghanem a déclaré que les forces de l'occupation l'ont transférée de la prison de Telmond à la prison de Ramleh, le 26 avril dernier, pour la faire suivre par des spécialistes en psychologie qui la prépareraient à la séparation d'avec son fils. En réalité, déclare Manal, rien n'a été fait. Il s'agissait d'un leurre. Le 10 mai, le tribunal militaire de la prison de Ramleh s'est réuni. Le procureur a refusé de l'entendre et prêter attention à ses arguments, qui montraient les dégâts psychologiques que Nour pouvait subir s'il était séparé de sa mère. Elle affirme que le procureur s'est contenté d'appliquer la loi sioniste, refusant tout argument humain. La loi sioniste en effet autorise la mère à garder son enfant deux ans après sa naissance.

Manal affirme qu'elle est angoissée et en colère à la fois. Le 11 mai, elle a été transférée de nouveau à la prison de Telmond, où la situation se dégrade de jour en jour. Depuis quatre mois, les cantines sont vides, et les prisonnières sont obligées de se contenter des repas infestés de bestioles que la direction des prisons leur donne. Mais la solidarité entre les prisonnières reste importante : celles qui reçoivent un peu d'argent de leurs familles partagent les maigres achats qu'elles font avec leurs compagnes de cellules.

Dans la section 11 où se trouve Manal, les prisonnières sont au nombre de 59, chiffre important vu l'étroitesse du lieu, "où les toilettes n'ont pas de pote, mais seul un rideau les sépare de la cellule, les fenêtres sont constamment fermées par une plaque en métal, et les rats et cafards sont disséminés dans toutes les sections".

D'autre part, l'avocat a rencontré la prisonnière Samah Khalil Ahmad Abdallah, détenue dans la prison de Telmond. Elle a 17 ans et est arrêtée depuis le 6 octobre 2004. Elle a été condamnée à deux ans et demi de prison. Samah est malade, elle souffre de rhumatismes et de maux dans les jambes. Elle n'est pas soignée.

Une prisonnière torturée lors de son interrogatoire à al-Moskobiyya

La prisonnière Fida' Ahmad Abdallah, de la ville d'al-Quds, détenue depuis le 11 février 2004, condamnée à trois ans et demi de prison et âgée de 30 ans a déclaré à l'avocat de Nadi al-Asir avoir été sauvagement torturée lors de son interrogatoire dans le centre d'al-moskobiyya, les premiers jours de son arrestation.

Témoignage de Fida'

"Le 11 février 2004, l'armée de l'occupation a encerclé l'immeuble avant d'investir la maison. Les soldats ont réclamé les papiers d'identité, ils avaient avec eux une photocopie de ma carte professionnelle, je travaillais au Croissant Rouge. Ils ont ensuite fouillé ma chambre et m'ont annoncé que j'étais arrêtée. Ils m'ont ensuit emmenée au centre Semiramis, près de ma maison. Le médecin qui se trouvait avec eux m'a demandé si je souffrais d'une maladie quelconque, puis ils m'ont attachée les mains à l'arrière, ont bandé mes yeux et ont commencé à me photographier. Ils m'ont emmenée ensuite dans une voiture militaire sur une longue distance. Tout au long de la route, les soldats m'insultaient et me disaient des mots grossiers.

Nous sommes arrivés à al-Moskobiyya. J'ai été poussée dans une cellule, et là ils m'ont fouillée. Ensuite, j'ai été emmenée au bureau des instructeurs, il y en avait deux. Ces derniers m'ont annoncée où je me trouvais. J'ai été interrogée pendant 23 jours de suite. J'ai été frappée, boxée sur la figure, j'ai été mise en position de shabeh à genoux. Pendant toute la durée de l'interrogatoire, je tombais par terre, tellement j'étais fatiguée. Les instructeurs me demandaient de me mettre sur la pointe des pieds, ils m'obligeaient à rester ainsi tout le temps. Je ne sentais plus mes jambes, j'avais très mal, et j'ai encore mal aux jambes, depuis cette période.

Au début de l'interrogatoire, j'ai mené une grève de la faim, mais malgré cela, ils m'apportaient à manger dans la cellule. Parfois, il se trouvait 11 instructeurs en même temps, l'un questionnait, l'autre frappait, un autre criait, et les autres insultaient, pour m'obliger à avouer.

Les instructeurs utilisaient des liens en métal pour couper le passage du sang. Ils me liaient les mains avec des menottes qu'ils fermaient au milieu du bras, et ensuite l'instructeur faisait pression sur ces menottes pour susciter une douleur insupportable. Ils me disaient que mes cris atteindraient Bab al-Amoud (une des portes de la vieille ville d'al-Quds). Ils ont utilisé cette méthode plusieurs fois le même jour, jusqu'à ce que ma main gauche soit entièrement vidée de sang et que les battements de mon coeur soient déréglés. Ils m'ont alors emmenée à l'infirmerie, m'ont obligée à prendre des médicaments, alors que je n'avais rien avalé pendant toute la journée.

Lors de l'interrogatoire, ils m'ont menacée d'arrêter les membres de la famille, de jeter ma fille dans la rue. Ils me disaient : "ta fille va mourir". Trois jours après le début de l'interrogatoire, ils ont amené mon père, mais lui ont interdit de me parler. L'instructeur m'avait seulement annoncé que mes parents étaient arrêtés, et si je n'avouais pas, ils resteraient en prison.

Lors de la présence de mon père, j'ai annoncé aux instructeurs que leurs méthodes ne servaient à rien, que je n'avouerai pas quelque chose que je n'ai pas commis. Lorsqu'ils ont sorti mon père de la pièce, ils se sont mis à me tabasser, sur tout le corps. L'un des instructeurs, dénommé Abu Yussouf, m'a menacée de me briser la tête, disant que je suis têtue et qu'il me presserait comme une orange.

Ensuite, ils m'ont descendu à la cellule. C'était une tombe, sombre, d'où se dégageait une odeur insupportable. Le ventilateur soufflait à fond de l'air glacé. J'étais frigorifiée. Ils m'ont alors menacée de me passer au détecteur de mensonge. J'y suis passée cinq fois, et à chaque fois, le résultat était que je mentais.

Lors de ma présence en cellule, le gardien entrait et me menaçait de coups. Ils ont essayé plusieurs fois de me faire tomber sur les escaliers, ils m'obligeaient à descendre les escaliers les yeux bandés et les mains attachées. Ils me frappaient sur le dos. Ils m'ont fait également écouter des voix de jeunes torturés. Tout cela, pour me faire avouer.

Lors de ma présence à al-Moskobiyya, le médecin de la Croix-Rouge n'est pas venu. Seul un avocat est passé 10 jours après le début de l'interrogatoire. Fida' se trouve actuellement dans la prison de Telmond.

Femmes palestiniennes résistantes et prisonnières

L'arrestation des femmes palestiniennes s'est intensifiée ces derniers temps. Le 5 juin 2006, 123 femmes sont détenues, dont 6 mineures et 21 mères de famille. Elles sont détenues dans les prisons de Telmond et Ramleh.

Le 4 juin, l'avocat de Nadi al-Asir a réussi à obtenir une visite à la prison de Telmond. Les prisonnières ont déclaré que les conditions de détention sont insupportables et humiliantes, pour tout être humain.

Les prisonnières affirment que les cellules sont surpeuplées, les lits font défaut, et plusieurs prisonnières sont obligées de coucher sur le sol.

Elles se sont plaintes de la prolifération des maladies de peau, à cause de l'humidité et le refus de la direction de les soigner, d'autant plus que les insectes et les cafards pullulent dans les cellules. Au cours des récréations, elles ne sont pas protégées du soleil très fort, ce qui suscite des maux de tête pour certaines. Elles sont interdites d'utiliser les douches pendant la période de récréation.

Elles souffrent du manque de circulation de l'air frais dans les cellules, et certaines souffrent d'une insuffisance respiratoire. Plusieurs femmes souffrent d'une situation psychologique très dure. Elles affirment manquer de vêtements et sous-vêtements, étant donné que leur nombre augmente et que la direction refuse l'entrée de nouveaux colis de la part des familles. Elles se sont plaintes des punitions collectives et individuelles que la direction de la prison poursuit, pour les raisons les plus futiles, ainsi que des fouilles provocatrices menées à chaque fois qu'elles sont obligées de se déplacer.

L'avocat a réussi à voir les prisonnières suivantes :

Maha Youssef Awad, de Nablus, arrêtée le 10 novembre 2004, 20 ans.

Lina Yaser Hadayde, de Tulkarm, 24 ans, arrêtée le 10 septembre 2005

Raha' Muhammad Umar Hih, d'al-Khalil, 20 ans, arrêtée le 10 septembre 2005

Linane Youssef Moussa Abu Ghalmeh, de Nablus, 25 ans, arrêtée depuis le 9 septembre 2004.

Muna Ramadan Muhammad Amayra, d'al-Khalil, 26 ans, arrêtée depuis le 9 novembre 2002.

Nariman Muhammad Ahmad Rawashde, de la ville d'al-Khalil, 30 ans, arrêtée depuis le 29 mai 2005.

Maysoun Ibrahim Mitour, de la ville d'al-Khalil, 27 ans, arrêtée depuis le 31 ocotbre 2003.

Fida' Sa'id Ahmad Abdallah, d'al-Quds, 30 ans, arrêtée depuis le 11 février 2004.

Nariman Muhammad Sadeq Hasis, de Jénine, 23 ans, arrêtée depuis le 10 février 2004.

Si vous souhaitez correspondre avec ces femmes résistant derrière les barreaux de l'occupation, à Telmond, vous pouvez envoyer vos lettres et vos cartes postales à :

"Nom, prénom"

Asharon prison

Even Yehuda

Zip code 40550

P.O.BOx 7


Rapports de Nadi al-asir al-Filistini (11 avril 2006)

http://www.palestine-info.cc/french/article_8476.shtml

Grâce aux visites des avocats de Nadi al-asir al-Filistini aux différentes prisons et centres de détention de l'occupation, où 3240 prisonniers et prisonnières ont été visités, en 2005, sur un nombre de 9500 prisonniers (chiffre actuel), Nadi al-asir a écrit, dans son rapport du 11 avril 2006 :

1) Situation médicale

La négligence médicale envers l'état des prisonniers s'accentue. Les cas de prisonniers malades non soignés, ou même soignés avec retard, augmentent. Les prisonniers souffrent de maladies de peau, de cancers, de maux d'estomac, des articulations. Les prisonniers blessés ne sont pas soigné. Parmi les cas de prisonniers malades non soignés, citons celui du prisonnier Alaa Salim Ali Koujak, détenu à Shatta, qui souffre de paralysie de la main gauche mais aussi d'une blessure à la poitrine et d'une hépatite B. Le prisonnier Ahmad Sari Hussayn souffre d'une blessure à la jambe droite et une intervention chirurgicale est nécessaire pour extraire les éclats de balles. Le prisonnier Muhammad Sami Muhammad Hussayn, touché à la tête par deux balles, attend toujours l'exécution des promesses de la direction des prisons pour une intervention chirurgicale.

Près de 1000 prisonniers sont malades ou sont devenus malades du fait des conditions de détention et de la négligence médicale. Parmi ces prisonniers, plusieurs femmes, comme Samar Sbayh, de Tulkarm, enceinte de 8 mois (arrêtée alors qu'elle était enceinte de deux mois), qui ne reçoit aucun soin.

2) les conditions de détention

Les cellules dans lesquelles sont enfermés les prisonniers sont dépourvues des conditions les plus élémentaires pour une vie humaine digne. Elles sont étroites, 3 à 5 prisonniers partagent une cellule, certains sont contraints de dormir sur le sol. Les cellules ne sont jamais ensoleillées, des plaques de fer obstruent les fenêtres. Les cellules sont infestées de cafards et de rats, elles sont humides, et souvent, une simple ouverture dans le sol constitue les toilettes. A Haddarim, les douches sont à l'extérieur, 8 pour chaque section qui comprend 120 à 135 prisonniers. Ce nombre est insuffisant pour les prisonniers qui doivent longtemps attendre leur tour pour se laver. Les couvertures ne sont pas suffisantes, et les prisonniers sont souvent punis par la suppression du temps de sortie dans la cour.

La guerre menée par les autorités de l'occupation contre les prisonniers influe sur leur vie quotidienne : alimentation, propreté, surpopulation des cellules, interdiction de recevoir des vêtements ou de l'alimentation.

3 ) La relation avec l'administration des prisons

L'administration pénitentiaire israélienne prend du plaisir à inventer de nouveaux moyens pour humilier et réprimer les prisonniers. Outre les insultes, les pressions psychologiques qui sont devenues quotidiennes, les prisonniers sont battus et torturés par l'armée et les services de renseignements, au cours des arrestations, des interrogatoires et même après, au cours des raids menés contre les cellules par les unités spéciales de la répression.

Les fouilles à nu sont devenues une pratique "normale" : les prisonniers qui sont déplacés vers les tribunaux ou vers d'autres prisons. L'avocat Mundher Abou Ahmad a assisté à une scène de ce genre dans la prison de Ofer. Le prisonnier devait être transféré vers une autre prison. Les soldats l'ont attaché avec des liens métalliques, ils l'ont dévêtu devant tous ses camarades qui se trouvaient dans les tentes. Son sac a été vidé, ses affaires éparpillées. Il devait, tout en ayant les mains attachées, remettre tout en ordre. L'avocat l'a aidé, malgré les protestations des soldats. Il y a également les fouilles par surprise, dans les cellules. Les prisonniers sont jetés hors des cellules en pleine nuit, dans le froid, afin de procéder aux fouilles. Les cellules sont alors dévastées.

Des punitions impitoyables sont imposées aux prisonniers, pour les motifs les plus dérisoires : les cellules individuelles, le paiement d'amendes trop lourdes, l'enlèvement des appareils électriques, ou la punition collective : à Haddarim, la fermeture de la cuisine ou l'interdiction des visites entre cellules, l'interdiction de sortir dans la cour. interdiction de poursuivre les études pour le prisonnier Jalal Rummaneh, car il avait traduit la plainte d'un prisonnier en hébreu.

4) Des pressions psychologiques

Les prisonniers sont interdits des visites familles, ou des lettres. Plus de 2000 prisonniers ne peuvent avoir la visite de leurs familles, par décision des services de renseignements israéliens, qui avancent des motifs sécuritaires. Même les familles qui parviennent à obtenir le droit de visite doivent faire face à des barrières en plastique qui empêchent le déroulement d'une visite humaine.

La politique de l'isolement des prisonniers dans des cellules individuelles, pour un temps très long, est la pire des mesures punitives et répressives israéliennes; 10 prisonniers sont actuellement en total islement, à Beer Saba' et à Ascalan.

Abdallah Barghouty, de Beit Rima, Ahmad Moghrabi, de Bethlehem, Mahmoud Issa de Inata, Hassan Salameh, de Gaza, Mansour Shahatit, Muhammad Jaber de Salfit, Khalil Abu Abla, de Gaza, Jamal Abul Hayja, de Jénine, Mazen Malsa, de Jordanie, Mu'taz Hijazi, d'al-Quds. Les prisonniers sont mis en isolement dans des cellules minuscules, sombres, pourries et humides.

De plus, la direction des prisons s'évertue à empêcher une quelconque stabilité psychologique des prisonniers en les déplaçant sans cesse, d'une prison, section, ou cellule, à l'autre.

Les prisonniers jordaniens détenus dans les prisons israéliennes

A l'occasion du 17 avril, journée des prisonniers palestiniens, Nadi al-asir tient à rappeler les conditions de détention des prisonniers jordaniens qui partagent l'enfer des prisons israéliennes avec leurs frères palestiniens et arabes.

Ils sont 35 prisonniers jordaniens, qui vivent des conditions difficiles et pénibles. Plusieurs d'entre eux sont détenus depuis 1990, soit avant les accords de paix (de capitulation) entre la Jordanie et Israël. Ce sont les prisonniers Amine Sane', Khaled Abu Ghalioun, Salem Abu Ghalioun, Sultan Ajlouni, Ali Atatiri.

Depuis un an et demi, Nadi al-asir organise la visite des avocats en direction des prisonniers jordaniens, pour également les défendre devant les cours israéliennes. De ce fait, il a la possibilité de transmettre à l'opinion internationale les conditions dans lesquelles ils sont détenus.

Les prisonniers jordaniens souffrent comme les autres de la négligence médicale, et du manque flagrant de vêtements et d'affaires personnelles. Les prisonniers ne sont pas visités par leurs familles et doivent compter sur la solidarité des autres prisonniers pour assurer leurs besoins.

Les prisonniers jordaniens sont interdits de contacter leurs parents. Normalement, tout détenu devrait pouvoir téléphoner à ses parents, une fois tous les six mois ou un an, mais les prisonniers jordaniens n'ont pu contacter leurs parents depuis plus de trois ans. De plus, ils ne peuvent se faire photographier pour envoyer leurs photos à leurs parents, et ne peuvent recevoir des photos ou des cassettes vidéos de leurs parents. Il s'agit d'un acquis que les autorités carcérales ont supprimé, car les prisonniers pouvaient auparavant recevoir des photos ou des cassettes familiales, une fois par an.

Les prisonniers jordaniens se plaignent de la rareté des visites du consul jordanien, qui d'ailleurs ne les visite pas tous. Sur le plan politique, les prisonniers jordaniens considèrent que le gouvernement jordanien a manqué plusieurs occasions pour réclamer leur libération, et réclament l'application de la troisième convention de Genève qui stipule que les prisonniers de guerre doivent être libérés lorsque des accords de "paix" sont signés entre les Etats en guerre. De même, les prisonniers reprochent au gouvernement d'avoir refusé qu'ils soient échangés lors de l'échange des prisonniers avec le Hezbollah, en 2004. Ils critiquent leur gouvernement de ne pas agir effectivement pour leur libération, surtout qu'un accord de paix est signé et qu'à maintes reprises, il avait promis aux familles des prisonniers qu'il ferait le nécessaire.

De plus, les prisonniers jordaniens et arabes plus généralement sont conçus comme des otages entre les mains d'Israël. Même lorsque leur peine est achevée, les prisonniers arabes sont transférés en tant que prisonniers administratifs, afin de maintenir leur incarcération et utiliser leur cause dans des tractations sécuritaires avec les Etats dont ils dépendent.

Les prisonniers jordaniens ont mené plusieurs luttes, plusieurs grèves de la faim et des protestations. Ils ont envoyé plusieurs lettres aux ambassades et au parlement jordanien, ainsi qu'aux institutions des droits de l'homme, locales et internationales, leur réclamant d'agir pour soutenir leurs revendications.

A l'occasion de la journée du prisonnier palestinien et arabe, détenu dans les prisons de l'occupation israélienne, Nadi al-asir revendique :

1 ) la libération de tous les prisonniers jordaniens selon les conventions de Genève et l'accord de paix signé entre la Jordanie et Israël.

2) Agir pour faire connaître et soutenir les prisonniers jordaniens et tous les prisonniers arabes, au niveau politique, diplomatique et populaire.

3 ) Permettre des visites familiales, en coordination avec la Croix-Rouge internationale et les ambassades.

4) Autoriser les coups de fil des prisonniers à leurs parents.

5 ) Refuser la prétention israélienne consistant à les faire passer pour des prisonniers de droit commun.

Parmi les prisonniers jordaniens que Nadi al-asir a visités,

1 - Riyad Abdallah, arrêté depuis le 5 janvier 2002, condamné à 17 ans de prison, détenu à Beer Saba'

2 - Salem Abu Ghalioun, arrêté depuis le 8 novembre 1990, condamné à perpétuité, détenu à Beer Saba'.

3 - Umar Akkawi, arrêté le 10 février 2002, condamné à 20 ans de prison, prison de Beer Saba'.

4 - Ahmad Khrays, arrêté le 5 janvier 2002, condamné à 17 ans de prison, prison de Beer Saba'.

5 - Munir Mar'i, arrêté le 2 avril 2003, condamné à 5 perpétuités, Beer Saba',

6 - Sultan Ajlouni, arrêté le 13 novembre 1990, condamné à perpétuité, prison de Gilboa.

7 - Muhammad Fuqaha', arrêté le 18 mars 2003 , condamné à 14 ans de prison, Beer Saba'.

8 - Mazen Malsa, arrêté le 5 juin 2001, condamné à 6 ans de prison, prison de Ascalan.

9 - Mir'i Abu S'ayda, arrêté le 4 août 2004, prisonnier administratif, prison de Ascalan.

10 - Khaled Abu Ghalioun, arrêté depuis le 8 novembre 1990, condamné à perpétuité, prison de Nafha.

11 - Naser Daraghmeh, arrêté en 2002, condamné à 35 ans de prison, prison de Beer Saba'.

12 - Wael Arfa, arrêté le 21 janvier 2002, condamné à 20 ans de prison, Beer Saba'.

13 - Muhammad Abu Zwayd, arrêté le 16 juin 2003, condamné à 6 ans de prison, Beer Saba'.

14 - Mustafa Abu Haniyya, arrêté le 4 octobre 2005, attend son jugement, prison de Meggido

15 - Abdel Rahman Abu Haniyya, arrêté le 4 octobre 2005, attend son jugement, prisdon de Meggido.

16 - Amin Sane', arrêté le 18 novembre 1990, condamné à perpétuité, prison de Haddarim.

17 - Ahlam Tamimi, arrêtée le 14 septembre 2001, condamnée à 17 perpétuités, prison de femmes Telmond.

18 - Abdallah Abu Jaber, arrêté le 28 décembre 2000, condamné à 20 ans, prison de Nafha.

Nadi al-Asir attend l'autorisation pour la visite des autres prisonniers jordaniens.

Déclaration de Nadi al-asir al-Filistini
(Tulkarm) 2 avril 2006

Nadi al-asir al-Filistini a appris que la direction de la prison du Naqab (2200 prisonniers) a décidé ce dimanche matin le transfert de 240 prisonniers palestiniens vers les prisons centrales.

D'importantes forces de l'armée sioniste et des unités spéciales de répression, équipées de trombes d'eau et de véhicules blindés ont fait sortir les 240 prisonniers des sections B1 et B2 pour les mettre dans des cars. Elles ont d'abord encerclé le camp, coupé toute commnunication entre les sections, Les prisonniers ont contacté Nadi al-asir disant qu'à 9 h30, les forces spéciales ont aspergé les prisonniers de gaz lacrymogènes après que les détenus se soient mobilisés pour empêché les prisonniers de s'en aller. Les détenus ont alors protégé les malades d'entre eux pour les éloigner des gaz. Les forces de la répression se sont alors jetées sur les prisonniers pour les brutaliser et les frapper, à coups de matraque.

La direction a coupé l'électricité et l'eau dès dimanche matin. La situation est toujours tendue alors que les forces sionistes se massent autour du camp. (Nadi al-asir, communiqué du 2 avril 2006)

De son côté, le ministre des affaires des prisonniers et libérés, Wasfi Qubbaha, a déclaré que le ministère a établi des contacts pour mettre fin à l'agression contre les prisonniers. I al déclaré : "le ministère suit de très près les derniers développements qui se déroulent dans la prison, il mène des contacts à tous les niveaux, avec les organisations internationales et des organismes qui peuvent intervenir et contacter la direction des prisons, afin de stopper cette ignoble agression.

Il a également déclaré que le transfert des prisonniers s'est déroulé de façon barbare, juste après la prière de l'aube, en commençant par la section B1, puis le transfert s'est étendu aux autres sections B2, C1 et C2, les unités de la répression ont été utilisées et ont lancé des gaz pour obliger les prisonniers à sortir de leurs tentes. Le ministre a déclaré que la direction de la prison du Naqab et la direction des prisons israéliennes refusent de discuter avec le comité de dialogue, composé de l'ensemble des forces politiques dans la prison du Naqab. Les représentants des prisonniers ont essayé de les contacter, mais sans aucun résultat.

Les forces israéliennes avaient menacé de transférer 240 prisonniers vers les prisons centrales, où la situation des prisonniers est de pire en pire, avec une surpopulation aigue. Dans un appel téléphonique au centre d'information sur les prisonniers, les prisonniers ont déclaré que la direction de la prison avait menacé les prisonniers d'investir les sections par la force, et même d'incendier les tentes si les prisonniers tentaient de résister à leur transfert.

La représentante de la direction des prisons, l'officier Betty, a déclaré aux délégués des prisonniers, Abdel Karim Jaafira, représentant des détenus administratifs et Adel Sha'ibi, et d'autres prisonniers : "Nous ferons cela même si les détenus n'ont plus que le sol pour dormir".

Les 2200 prisonniers du Naqab ont commencé par riposter par plusieurs mesures contre la direction des prisons, en renvoyant leurs plateaux des déjeuner et dîner, depuis jeudi dernier, et en refusant de sortir les poubelles.

La tension est vive et les prisonniers se préparent à déclarer la grève de la faim, si la direction de la prison met ses menaces à exécution.

40 mineurs de Bethlehem arrêtés depuis le début de l'année Nadi al-asir al-Filistini informe que les forces de l'occupation ont arrêté depuis le début de l'année 2006 jusqu'à la fin de mars, 200 Palestiniens de la province de Bethlehem, seulement. Des opérations de kidnapping dans les maisons sont menées tous les jours par l'armée israélienne. Ces prisonniers sont détenus dans les prisons de Atzion, Ofer, et dans les sections des interrogatoires de Ascalan et Moskobiya.

Les citoyens palestiniens se plaignent des dégâts et destructions faits par l'armée de l'occupation dans les maisons que les soldats investissent. Les membres des familles sont laissées hors de leurs maisons, pendant des heures en pleine nuit, ils sont brutalisés, et les chiens qui accompagnent les soldats menacent la population. Des tirs de feu sont tirés dans tous les côtés à chaque opération nocturne.

40 enfants ont été arrêtés au cours de cette période :

Parmi eux : Muhamad Umar Daoud Salah, 15 ans, d'al-Khadr, Mahmoud Nasri Shehade Salah, 15 ans, d'al-Khadr, Mahmoud Yousef Isma'il Saqr, 14 ans, du camp Aïda, Ahmad Husni Ali Khamour, 15 ans, du camp Dhayshe, Arfa Abdel Rahman Rashid Abu Srour, 14 ans, camp Aïda, Mrad Abdel Hadi Adib Shamroukh, 15 ans, camp Dhayshe, Issa Khaled Issa Saad, 15 ans, Artas, Mahmoud Fathi Mousa Radi, 15 ans, camp Aïda, Du'aa Khadr Ahmad Mahmoud, 15 ans, Bethlehem, Muaz Atef Mousa Abu Akr, 15 ans, Dawha, Rateh Naser Rateb Sabateen, 15 ans, Housan, Muhammad Ahmad Yousef Taqatqa, 15 ans, Beit Fajjar.

Nadi al-Asir (Nablus)
L'avocat Raed Mahamid a déclaré, dans une conférence de presse, que les prisonniers Mustafa Ibrahim Khadr Saleh et Iyad Mahmoud Saleh Shami, Mahmoud Rimawi, Alaa Kawjak, Ali Samoud (de Jénine), Muhammad Kitaba, Umar Sharif Khanfar, sont gravement malades, et que la direction des prisons refuse délibérément de les soigner.

PREPARONS LA JOURNEE NATIONALE DE SOLIDARITE AVEC LES PRISONNIERS PALESTINIENS LE 17 AVRIL EXIGEONS LA LIBERATION DE TOUS LES COMBATTANTS POUR LA LIBERTE EXIGEONS LA LIBERATION DE TOUS LES PRISONNIERS PALESTINIENS ET ARABES DETENUS DANS LES PRISONS SIONISTES

 

Février 2006 : 63 détenus

dans la province de Bethlehem dont 21 mineurs

Rapport de Nadi al-asir al-Filistini
21 février 2006

Les forces de l'occupation poursuivent leur campagne d'arrestations dans la province de Bethlehem. Le nombre de détenus de la seule province de Bethlehem en ce seul mois de février est de 63 dont 21 mineurs et une jeune fille arrêtée pendant qu'elle se trouvait dans la ville d'al-Quds.

Selon les observations de Nadi al-asir des campagnes d'arrestations, plusieurs ont été arrêtés le long de la route de contournement qui longe le village Khader.

Le plus grand nombre a été arrêté lors des incursions de l'armée d'occupation, en pleine nuit, sur les maisons. Ces arrestations sont accompagnées de saccages des maisons, des tirs de coups de feu, visant à semer la panique dans la population, et de violences sur les personnes, battues sauvagement.

Les unités spéciales israéliennes participent aux arrestations, vêtues en civil, ainsi que les chiens policiers.

Dans les prisons israéliennes : des milliers de Palestiniens réclament leurs droits.

Centre palestinien d'information

http://www.palestine-info.info/arabic/palestoday/dailynews/2006/feb06/26_2/details4.htm#16

Dimanche 26 février 2006

--- Prison de Telmond : des enfants détenus sans aucune protection internationale

L'avocat de Nadi al-asir al-Filistini, Adel Khalayle, a rencontré plusieurs enfants dans la prison de Telmond. Il fait état de graves violations de leurs droits en tant qu'être humains et en tant que détenus. Il a déclaré que les conditions de détention des enfants sont loin d'être conformes aux lois internationales et même aux directives de la cour suprême israélienne.

Le prisonnier Abdel Majid Bastinji, 16 ans, de Qalqylia, a témoigné que les enfants ont subi le 11 février dernier une punition collective, parce qu'un l'un des détenus a lancé de l'huile chaude sur le geôlier. La direction de la prison a confisqué tous les appareils électriques, comme la télévision, la radio et la plaque chauffante, tout comme elle a limité le temps de récréation de trois heures à une heure seulement. Le jeune détenu Bastinji a été frappé avec un appareil électrique sur son cou. La direction a également arrêté les cours qu'un enseignant venait leur donner. La direction a même essayé de semer la panique parmi eux en tentant d'envoyer du gaz dans les pièces. Les enfants ont également accusé les geôliers qui ont déchiré un exemplaire du Coran dans la pièce 8 de la prison.

Le jeune détenu a également déclaré que l'eau entre dans la pièce, les matelas posés par terre ont été mouillés. Les pièces de la prison, humides, dégagent en permanence un air de moisissure, surtout que ni l'air ni le soleil ne peuvent pénétrer dans les pièces.

Le jeune prisonnier Fawzi Daraghmeh, 17 ans, de Toubas, déclare qu les fenêtres des pièces sont tout le temps closes par des panneaux en fer, ce qui empêche l'entrée du soleil, beaucoup de jeunes se sentent étouffés.

Il s'est plaint du manque de meubles dans les pièces, comme les tables, les chaises ou les armoires, tout comme il signale qu'il n'y a pas de séparation entre les toilettes et le salle de douches, ce qui laisse dégager des odeurs nauséabondes dans les pièces, qui sont aussi infestées de bestioles. Le jeune Daraghmeh affirme que les prisonniers ont froid à cause du manque de couvertures.

--- Prison de Damoun : les murs risquent de tomber à tout instant

L'avocat du centre Risalat al-Huquq, Hanane al-Khatib, a pu se rendre à la prison de Damoun, sections 1, 3 et 4, afin de pouvoir discuter avec les prisonniers de leur situation.

Elle a indiqué, suite à sa visite, qu'elle a noté des déclarations des prisonniers. Pour la section 1, la direction refuse d'améliorer la situation médicale, les prisonniers souffrant d'un grande négligenvce. La direction poursuit ses fouilles surprise et provocatrices, visant à punir les prisonniers, à les empêcher d'avoir un peu de stabilité et à susciter des troubles psychologiques. Il est toujours interdit de faire entrer des vêtements chauds pour l'hiver, ainsi que des couvertures et autres nécessités pour se couvrir du froid.

Les prisonniers affirment que le bâtiment de la section est très vieux, les plafonds laissent l'eau entrer, ce qui rend leurs vêtements inutilisables, mais aussi les murs tellement vieux risquent de chuter à tout instant, menaçant leurs vies.

La situation dans la section trois est très mauvaise, à cause de l'humidité à l'intérieur des pièces. Les familles ont des difficultés lors des visites parce qu'il n'y a pas de lieu pour les visites, elles restent des heures dehors. Les prisonniers n'ont pas assez de couvertures ni de vêtements chauds.

Dans la section 4, les prisonniers manquent également de vêtements chauds et de couvertures, la direction de la prison a également supprimé la visite des familles. Les fouilles se poursuivent à tout moment, même en pleine nuit. La direction utilise les chiens sauvages au cours des fouilles, pour faire peur aux prisonniers et pour les provoquer par rapport à leurs croyances religieuses.

--- Les jeunes prisonnières dans la prison de Telmond

Ni'ma Muhammad Naqayra, 14 ans, de la ville d'al-Khalil, a déclaré que les jeunes filles détenues dans la prison de Telmond vivent des pressions très lourdes, et leur état nécessite une attention particulière, mais aucun psychologue ou travailleur social ne peut les visiter en prison.

La prisonnière Israa Mazen Sa'id, 15 ans, de la ville d'al-Khalil, explique qu'elle ne peut ressentir de tranquillité, elle souffre de tensions internes très difficiles, et a demandé l'aide d'un psychologue, mais la direction de la prison a refusé sa demande.

La jeune détenue Hiba Muhammad Yaghmor, 12 ans, de la ville d'al-Khalil, qui est la plus jeune détenue palestinienne, est malade : au cours de son arrestation, elle avait été touchée par balle au ventre et à la jambe. Elle fut emmenée à l'hôpital où elle a été opérée mais se retrouve en prison, ne pouvant pas marcher, avec des douleurs très aigues surtout après que les médicaments lui ont été retirés. Hiba a besoin d'une nouvelle consultation. Hiba explique que les conditions de détention sont très dures, il n'y a pas assez de lits et certaines prisonnières sont obligées de dormir sur des matelas, par terre. Les pièces sont très étroites, humides, infestées de cafards. Hiba a parlé de l'eau qui rentre dans les pièces des détenues, qui mouillent les vêtements qui ne peuvent plus être portés. La direction de la prison procède à des fouilles provocatrices.

La détenue Firyal Munir Jaara, 18 ans, de Bethlehem, se plaint de l'étroitesse des pièces, les prisonnières ne peuvent même pas faire les prières convenablement. Elle a déclaré que la nourriture était infecte ce qui oblige les prisonnières à acheter leurs aliments à la cantine.

--- Que se passe-t-il dans la prison de Haddarim ?

L'avocat responsable de la campagne pour la libération du député Marwan Barghouty et des prisonniers, a déclaré que la direction des prisions a décidé la semaine dernière de transférer plus de 60 prisonniers de la prison de Haddarim à la nouvelle section de la prison de Nafha, dans le désert. La direction prétend qu'il s'agit d'une mesure liée aux travaux de réfection entrepris dans la priosn de Haddarim.

Parmi les prisonniers qui seront transférés , Abdel Rahim Mallouh (dirigeant FPLP), Mansour Shrayem, Muhammad Neyfa Abu Rabi'a, Abdel Karim Uways , Muhannad Jaradat, Jad al-Barghouty, Jihad Ghabn, Israr Soumerin, Ali Barghouty, Hussam Khadr (président du comité de défense des droits des réfugiés et du centre culturel Yafa, du camp Balata, Nablus), Tha'er al-Kurd, Abdel Naser Issa, Amine Sane', Moussa Doudine, Majdi 'Amrou, Ibrahim al-Masri, Murad Abu Rikab, Ali al-Moghrabi.

La direction de la prison a déclaré que leur transfert à Nafha durera un mois, au moins.

--- L'isolement dans la prison de Jalameh

Une prisonnière palestinienne entame la grève de la faim pour protester contre son isolement dans une cellule de la prison de Jamaleh

L'avocat de Nadi al-asir al-Filistini, Lou'ai Aka, a déclaré que la prisonnière Raja' Nazmi Mousa, 36 ans, du camp de Jénine, a commencé une grève de la faim dans la prison des interrogatoires, à Jalameh, protestant contre les conditions de sa détention et sa mise en isolement. La prisonnière a déclaré que les cellules sont extrêmement mauvaises, qu'elle ne peut pas se laver, et que la négligence médicale aggrave ses problèmes de santé. Elle subit des provocations et des humiliations permanentes. Raja' avait été arrêtée le 15 février 2006 alors qu'elle travaillait dans une institution d'aide aux prisonniers, Mishkat al-asir.

--- Arrestation de 670 ouvriers palestiniens dans les territoires occupés en 1948

Les forces de l'occupation sioniste ont arrêté, au cours des deux derniers jours, des centaines de Palestiniens venant de Cisjordanie. La radio israélienne a annoncé que près de 670 Palestiniens ont été arrêtés, indiquant que la majorité d'entre eux ont été arrêtés dans la ville d'al-Quds. Plusieurs d'entre eux ont été refoulés vers la Cisjordanie, selon la police sioniste, mais les autres sont encore détenus pour interrogatoires. Des rafles sont constamment menées dans les terres occupées en 48 contre la présence des Palestiniens de Cisjordanie, mais surtout depuis la victoire du Hamas aux élections législatives.

--- Menaces d'assassinat d'Ahmad Saadat

Les autorités sionistes menacent d'assassiner Le député et secrétaire général du FPLP, Ahmad Saadat s'il est libéré de la prison d'Ariha

De nouveau, les occupants israéliens ont menacé d'assassiner le militant Ahmad Saadat, député au conseil législatif palestinien et secrétaire général d FPLP s'il est libéré. Des sources journalistiques israéliennes ont déclaré que l'armée d'occupation a mené un raid sur Ariha, samedi dernier, et arrêté un membre du Fateh, en mise en garde contre toute tentative de libérer Ahmad Saadat et ses compagnons, accusés d'avoir liquidé le ministre sioniste du tourisme, Zeevi, il y a quatre ans.

Par ailleurs, Mofaz, le ministre de la guerre, avait déclaré : "Si Saadat et ses comapgnons étaient libérés, ils ne resteraient pas longtemps libres, nous règlerons nos comptes avec eux". Saadat et ses compagnons sont détenus dans la prison palestinienne d'Ariha, avec des geôliers européens, selon l'accord signé entre l'occupation et l'autorité palestinienne et des parties internationales. Les sources sionistes s'attendent à la libération de Saadat par le Hamas, après que l'Autorité ait libéré 50 membres du Jihad islamique suite à la victoire du Hamas aux élections législatives.

Du côté de Khaled Mechaal, président du bureau politique du Hamas comme du côté d'Abu Mazen, il semblerait qu'il y a un accord pour la libération de Saadat, ce qui laisse présager des réactions de la part des appareils militaires et sécuritaires israéliens.

Traduit par Centre d'Information sur la Résistance en Palestine

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