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Le Phare dunkerquois - 13 juillet 2006

Dunkerque-Gaza lance un appel face
à la situation humanitaire catastrophique sur la Bande de Gaza

« Pourquoi bombarder des civils? »

Philippe Nouveau, président de l'association franco palestinienne Dunkerque-Gaza, Claude Nicolet, Ali Abou Mustapha et Nordine Henni, membres de l'association, ont du mal à cacher leur extrême inquiétude face à la situation que vivent les habitants de la Bande de Gaza en ce moment. Une inquiétude d'autant plus forte qu'en ce moment, Coupe du Monde oblige, les caméras ne sont plus vraiment tournées vers cette partie du monde. « Ils sont repartis dans une escalade de violence très forte, soupire le président. Là, c'est le début de l'été, il y a le foot, et du coup tout se déroule sans qu'on y porte la moindre attention. Il faut absolument que l'ONU ou que l'Union Européenne bougent. Nous savons que ce n'est pas nous qui allons régler le problème, mais il faut pousser tous les élus à faire pression sur les institutions. » Ali Abou Mustapha a sa famille à Gaza et garde tant bien que mal le contact : « la situation est catastrophique : il n'y a plus ni eau ni électricité et il fait plus de 40°C là-bas ! La population n'a d'autres choix que celui de subir. Il y a aussi beaucoup de bombardements sur le nord et sur l'est du territoire de la Bande de Gaza. » « On a l'impression qu'ils forment un couloir de sécurité comme ils ont fait pour le Liban, renchérit Claude Nicolet, par ailleurs président du RCDP, une association de collectivités œuvrant en faveur de la paix en Palestine. Ce qui est curieux, c'est que le président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas était parvenu à faire reconnaître implicitement l'existence de l'Etat d'Israël... »   Nordine Henni, quant à lui, ne peut pas s'empêcher, en voyant les événements, de se demander si tout n'est pas orchestré.

« Il faut regarder la réalité en face, tempête Claude Nicolet, pour ceux qui veulent bien regarder... on assiste à la liquidation de l'idée d'un Etat souverain palestinien. On liquide l'idée politique, mais on décapite aussi des services administratifs en enlevant des maires ! »

Avec le RCDP, les Dunkerquois ont essayé de faire pression un peu partout. Grâce à Michel Delebarre, ils ont pu être reçus par le Comité des Régions (organe consultatif de l'Union Européenne). Il y a aussi eu tout un travail du RCDP pour rencontrer les élus du Parlement européen, mais aussi la Commission européenne.

Le but est clairement de faire changer la position de l'UE pour qu'elle ne laisse pas tomber la population. « Je suis sans concession sur le Hamas et opposé à l'enlèvement de ce jeune soldat israélien, reprend Claude Nicolet. Il y a un vrai problème à l'interne du Hamas où toute une partie fait tout pour empêcher toute possibilité de paix. »

« II faut une force d'interposition, lâche Philippe Nouveau, mais je sais que ce n'est qu'un rêve. Toute cette violence ne peut continuer et il faut que les responsables politiques se retrouvent dans une conférence à l'étranger pour stopper cette escalade. »

« Pourquoi bombarder des civils ? » s'interroge encore le président avant d'annoncer le lancement de son appel (voir ci-contre).

Daniel BOULOGNE

 

L’appel de l’association franco-palestinienne Dunkerque-Gaza
(Juillet 2006)

 Au moment où tous les regards sont tournés vers la Coupe du Monde de football, un soldat israélien a été enlevé par des groupes armés palestiniens et l’armée israélienne mène une vaste offensive de représailles dans la Bande de Gaza.
Bombardements intensifs, destruction de routes et de ponts, blocage des accès, arrestation de responsables élus, coupures d'eau et d'électricité... les handicaps de la Bande de Gaza subissent une punitopn collective très lourde, dont les conséquences sanitaires peuvent être dramatiques.

Nous ne pouvons pas rester indifférents devant  une telle situation. Nous tenons à redire notre solidarité avec les deux populations israéliennes et palestinienne. La France, l'Europe, la Communauté internationale doivent intervenir maintenant pour stopper cette nouvelle escalade de violence et pour obliger les deux partenaires à reprendre les négociations pour la paix, qui ont été interrompues il y a cinq ans. Le président de l'Autorité Palestinienne y est prêt. Le gouvernement israélien va-t-il enfin reconnaître sa légitimité et accepter de discuter avec lui sur les seules bases du droit et de la raison, dans l'intérêt des deux peuples ?

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