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 Politis jeudi 31 août 2006 International

Et pendant ce temps à Gaza...
http://www.politis.fr/article1786.html

Marion Dumand

Depuis le 28 juin, la bande de Gaza est coupée du monde. Les raids israéliens se succèdent. Bilan de l’opération « Pluies d’été ».

 

Loin des yeux des Occidentaux, dont les médias ont été mobilisés par la guerre du Liban, les Territoires occupés ont connu un mois d’août particulièrement sanglant. La bande de Gaza, en particulier, n’en finit pas de subir les « pluies d’été » meurtrières, puisque c’est sous cette appellation bucolique que se cache l’opération militaire israélienne, initiée le 28 juin. En deux mois, au moins 267 attaques aériennes et presque autant de morts : 202 Palestiniens, dont 44 enfants, selon le dernier rapport de l’Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) des Nations unies.

Il y faut ajouter la situation sanitaire. L’UNRWA, l’office des Nations unies en charge des réfugiés, tire la sonnette d’alarme : « L’opération menée par l’agence de Gaza est sur le point de s’arrêter parce qu’il est désormais impossible d’entrer et de sortir de Gaza. » En conséquence, des pénuries de nourriture, de combustible et de fournitures de construction constituent des menaces graves sur la population.</>

Certes, les actions militaires à proprement parler sont en baisse. Selon l’OCHA, 185 tirs d’artillerie israéliens ont été recensés depuis le 9 août, contre une moyenne de 200 à 250 par jour au cours de la période précédente. Mais le blocus perdure, asphyxiant 1,4 million d’habitants de Gaza. Seuls de rares VIP peuvent encore depuis l’étroit territoire se rendre en Israël via Erez (Beit Hanoun). À condition d’y abandonner leur véhicule. Les travailleurs, eux, y sont interdits depuis le 12 mars. Mais c’est surtout à Rafah, unique point de passage international (vers l’Égypte), que la situation est préoccupante. Chargée en novembre 2005 d’assurer l’interface entre Israël et l’Autorité palestinienne (AP), la « mission de l’Union européenne d’assistance à la frontière au point de passage de Rafah », dite EU BAM, s’en est tout simplement vu refuser l’accès par l’armée israélienne. Conséquence : en deux mois, Rafah n’a été ouvert que quatre jours. « Au moins 10 000 personnes, dont des centaines de familles vivant à l’étranger, attendent que le point de passage soit rouvert », explique le Palestinian Center of Human Rights (PCHR), dans son rapport hebdomadaire. « Ces familles sont menacées de perdre leur logement dans les pays où elles vivent et travaillent. Des centaines de patients, qui ont besoin de recevoir à l’étranger des traitements médicaux, n’ont pas été autorisés à voyager. S’y ajoutent des centaines d’étudiants venus passer leurs vacances dans la bande de Gaza. »

Lire la suite dans Politis n° 915

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