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Joyeux Noël... http://www.france-palestine.org/article5427.html publié le dimanche 24 décembre 2006 Miftah
Une nouvelle nuit amèrement silencieuse
Il est depuis quelques années devenu habituel pour nous, Palestiniens, de faire de Noël un moment pour exprimer les tragédies qui nous frappent, pour réfléchir sur les événements -souvent lugubres- de l’année passée et pour rappeler à ceux qui nous écoutent tous les obstacles qui continuent à nous empêcher de célébrer Noël dans la liberté et la joie que nous méritons bien. Mais cette année est différente ; ce n’est pas seulement les centaines de checkpoints qui étranglent la Cisjordanie, ou la politique systématique d’Israël de vol de notre terre, ou encore les attaques militaires incessantes contre nos civils dans la Bande de Gaza qui sont la raison d’une nouvelle nuit amèrement silencieuse dans les Territoires palestiniens occupés. Après presque un an de désintégration de l’économie, déclenchée par le boycott financier -sous direction des Etats-unis- de l’Autorité palestinienne, nous avons atteint un paroxysme, et les citoyens palestiniens se débattent pour maintenir un niveau de vie minimal dans ce qui semble être une bataille à contre courant contre l’isolement, l’aliénation du monde et les punitions collectives. A Bethléem, le lieu même de naissance de la chrétienté, les Palestiniens se préparent à vivre un nouveau Noël décevant. Des milliers de Palestiniens chrétiens ont émigré depuis 6 ans, et ceux qui sont restés se retrouvent devant le manque à la fois des moyens financiers et de l’esprit pour le célébrer. Le taux de chômage en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza a atteint des records et le nombre de gens qui vivent sous le seuil de pauvreté ($2 par jour) augmente, amenant les territoires palestiniens au bord de l’écroulement et sous la menace évidente d’une catastrophe humanitaire. Les luttes internes palestiniennes ont aussi augmenté ces dernières semaines, avec au moins 9 morts depuis l’annonce par le Président Abbas de la tenue d’élections anticipées, afin de tenter de mettre fin à la crise actuelle et de surmonter le boycott international du peuple palestinien. On ne sait pas quel sera l’impact des élections anticipées sur le processus politique. Est -ce que cela va vraiment ramener les Palestiniens au bon sens et à la stabilité ou est ce que cela sera le catalyseur qui déclenchera une guerre civile sanglante ? Voilà les questions auxquelles les Palestiniens sont confrontés à la fin de cette année tragique pendant laquelle des forces internes et externes ont quasiment détruit une société déjà fragile. Miftah, 23 12 2006 |
