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Israël salue l'arrivée d'un "ami" à l'Elysée
Renée-Anne Gutter

Mis en ligne le 08/05/2007
http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=91&art_id=347027

Nicolas Sarkozy est notamment décrit comme "le premier dirigeant français non infecté d'anti-israélisme".
La satisfaction traverse les clivages politiques.

Correspondante à Jérusalem

Pour Israël, Nicolas Sarkozy ouvre une ère nouvelle. Une ère qui devrait se démarquer de l'histoire passée de la France, y compris sous Jacques Chirac, à laquelle Israël reproche un parti pris de pro-arabisme.

Tous ici se réjouissent qu'un "ami déclaré d'Israël" entre à l'Élysée "pour la première fois dans l'histoire de la Cinquième République". La communauté "franco-israélienne" se targue d'y avoir contribué : les quelque 41000 originaires de France qui étaient appelés aux urnes en Israël ont plébiscité le candidat de la droite française.

Un ami de Netanyahou

Le premier ministre Ehoud Olmert a envoyé un télégramme de félicitations à l'heureux élu, dimanche soir, se disant confiant, que les relations entre Israël et la France - "pays parmi les plus importants et influents en Europe et dans le monde" - se consolideront, "et qu'ensemble, nous pourrons faire avancer la paix dans notre région". M. Sarkozy l'a remercié par téléphone, lundi, l'assurant qu'Israël "pourra toujours compter sur son soutien". Les deux hommes ont convenu de se reparler dès que M. Sarkozy sera entré en fonction, "pour promouvoir les relations bilatérales et le processus de paix".

Le vice-Premier ministre, Shimon Pérès, a également transmis ses voeux à M. Sarkozy : "Votre élection est une grande promesse pour la France, un sentiment constructif pour le monde et un espoir pour le Proche-Orient".

Le chef du Likoud et de l'opposition de droite, Benjamin Netanyahou, exulte lui aussi. M. Sarkozy et lui sont personnellement amis depuis plusieurs années. L'élection de M. Sarkozy "sera bénéfique" pour Israël, a-t-il déclaré lundi sur les ondes israéliennes, "car il connaît nos besoins de sécurité et peut être entendu dans les pays arabes". Pour M. Netanyahou, M. Sarkozy est le premier dirigeant français "à ne pas être infecté d'anti-israélisme : avec lui, la politique de la France sera beaucoup plus équilibrée".

La presse israélienne voit dans M. Sarkozy un futur "médiateur honnête" entre Israël et le monde arabe. "En soi déjà une petite révolution française" écrit le quotidien "Ma'ariv". C'est en Israël, rappelons-le, que M. Sarkozy a effectué son premier voyage à l'étranger comme président de l'UMP, fin 2004.

Souffle pro-américain

Voyage chaleureux, contrairement à celui du président Chirac qui avait créé un incident diplomatique à Jérusalem en 1996, en s'empoignant avec la sécurité israélienne.

Les médias rappellent la filiation juive de M. Sarkozy (par son grand-père maternel) et sa déclaration au début de la campagne présidentielle, selon laquelle sa visite à Yad Vachem (le mémorial de l'Holocauste à Jérusalem) l'a personnellement "changé".

Les analystes politiques retiennent par ailleurs que début 2006, face à la menace iranienne, il a déclaré voir dans l'existence d'Israël "une responsabilité historique pour chacun d'entre nous".

Sans oublier l'atout "stratégique" : le nouveau souffle pro-américain à l'Élysée, qui servira Israël au niveau régional.

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