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Supplique à nos amis palestiniens

"Quand les blés sont sous la grêle
fou qui fait le délicat
fou qui songe à ses querelles
au coeur du commun combat"

Ces vers, en exergue, sont ceux d’un poète français écrits durant la Résistance française à la dernière occupation étrangère de notre pays.

Nous exhortons nos amis palestiniens, spécialement ceux de Gaza, à écouter et à entendre la modernité et la profondeur de ces propos visant à l’union de la résistance malgré les divergences qui peuvent exister en son sein.

Depuis plus d'un an, le poison de la division et de la guerre fratricide inter palestinienne ajoute une dure souffrance à celle que subit quotidiennement la Palestine crucifiée depuis plus de 40 ans du fait de l'occupation israélienne.

Ces divisions exacerbées donnent un prétexte supplémentaire aux grandes puissances, déjà si peu enclines à le faire, de ne pas imposer l'application du droit à l'autodétermination du peuple palestinien et des résolutions pertinentes de l’ONU s’agissant du Proche-Orient, en violation expresse de la Charte des Etats-Unis,

Tout cela, toute cette violence meurtrière interviennent alors que le gouvernement israélien est au plus bas et que les USA sont empêtrés dans leur iraquienne folie. On peut y voir là un élément de cause à effet qui ne peut manquer d’être pris en compte par quiconque est attaché à la cause palestinienne et à la paix.

Ces violentes dissensions palestiniennes affaiblissent et désorientent les forces de paix dans le monde dans leur difficile combat pour imposer et obtenir le retrait des troupes israéliennes des territoires occupés sur la frontière de 1967, la fin de la colonisation, le démantèlement du mur de la honte, la libération des prisonniers dont 11.000 croupissent dans les geôles israéliennes, la reconnaissance de Jérusalem Est comme capitale de l'Etat Palestinien.

Ces violences durables, quelques « raisons » soient, ne peuvent avoir la moindre justification au regard du devoir suprême de paix. Elles éloignent ou compliquent à l’évidence l’expression et le rassemblement non seulement des Palestiniens mais aussi des soutiens internationaux sans lesquels il n’est pas de solution !

L’Accord de La Mecque, salué par le monde, a été approuvé par l'immense majorité des forces politiques palestiniennes. Le gouvernement d’Union national représente 96% de la population. Le Plan de paix arabe relancé à Riyad a mis les occupants et leurs soutiens au pied du mur. Israël et les USA veulent entraver sa mise en oeuvre.

Il est certain que les sanctions prises à l’encontre du peuple palestinien, et leurs effets, spécialement à Gaza, ne sont pas pour rien dans la situation actuelle. Et l’inaction criante de la communauté internationale en rajoute. Raison de plus pour toutes les organisations, partis, réseaux ou individualités de Palestine de considérer cette chose certaine : l’application de ces accords, qui mettent à la défensive les forces opposées à la paix, est indispensable pour que la Palestine trouve, enfin, la possibilité politique d'un développement économique, social et culturel auquel le peuple palestinien espère alors qu'il se trouve aujourd'hui au bord du gouffre. Elle est indispensable pour parvenir à une solution politique au conflit israélo-palestinien.

Sans l'union pacifique des palestiniens pas de salut ! Sans soutien international pas d’issue !

Amis palestiniens : assez de sang, assez de haine, assez de la menace d’une guerre civile tant souhaitée par vos adversaires ! Union de tous, qu'ils croient au ciel ou non, pour faire prévaloir au dessus de tout les droits des Palestiniens et imposer la paix en obtenant les soutiens internationaux indispensables !

Nous supplions nos amis palestiniens à entendre notre voix. La voix d’amis. D’amis de la paix dans la justice.

Jean-Claude Lefort, député du Val-de-Marne

Daniel Voguet, avocat

Paris, le 16 mai 2007

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