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 L’esprit des lieux

N°13 - Juillet 2007 - Le trimestriel des établissements français à l’étranger

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LES PARTENARIATS  Décryptage

Ciné junior en Palestine

10000 enfants ont assisté au festival de films jeune public Ciné Junior en Palestine dans le cadre du plan MEDA.

Dans le cadre du plan MEDA 2006 de la Commission européenne, le réseau des Centres culturels français de Jérusalem a proposé à l'association française Cinéma Public, qui défend les salles de cinéma publiques en France, d’organiser un festival destiné à la jeunesse : Ciné Junior en Palestine.

Pour la programmation de 10 films, le thème du conte et du merveilleux a été retenu. Ce festival visait en effet à permettre aux enfants palestiniens de retrouver l’espace de rêve nécessaire à la construction de leur psychisme et de leur avenir.

La sélection de films de grands réalisateurs comme Cocteau, Chaplin ou Burton a convenu à un large public. En ouverture de ce festival, un film muet, Sherlock Junior de Buster Keaton, était accompagné au piano, en direct, par le pianiste Roberto Tricari. En clôture, un large public est venu assister aux deux concerts offerts par Yann Tiersen, parrain de l’événement, à Gaza et Bethléem.

La plupart des enfants palestiniens n’avaient jamais assisté à la projection d’un film sur grand écran. Cette opération a donc permis aux responsables des salles récemment équipées avec l’aide de la coopération française de commencer à conquérir un public habitué à la télévision et aux cassettes vidéo.

Le festival a également donné l’occasion aux animateurs de Cinéma Public d’organiser des ateliers de pratique cinématographique pour des enseignants, des écoliers et des femmes issus prioritairement des camps de réfugiés.

Cette manifestation a montré l’impact que le cinéma peut avoir auprès d’une population qui en est éloignée depuis de nombreuses années. Dans le cas de la Palestine, il peut contribuer à l’émergence d’une mentalité de paix en favorisant les valeurs d’entraide, de générosité et de respect de l’autre. ■

Ø                 Le budget 116 800 dont 80000 pris en charge par le plan MEDA et 20 000 par Cinéma Public. Le reste est à partager entre les villes de Champigny et de Bethléem et l’Arcadi. Le réseau des centres culturels français de Gaza, Naplouse, Ramallah et Jérusalem était l’opérateur sur place.


L’interview  Nathalie Hocquard, trésorière de l’association Cinéma Public

Les projections ont eu lieu sans incident

Comment est venue l’idée de faire un festival pour les jeunes en Palestine ?
Gaëtan Pellan, le directeur du Centre culturel français de Gaza, connaît bien le travail que je mène avec l’association Cinéma Public en France. Il m’a demandé de faire quelque chose pour que les Palestiniens puissent eux aussi bénéficier de l’accès à une programmation jeune public de qualité. Nous avons donc profité de l’opportunité du plan MEDA pour déposer un dossier et, à notre plus grande joie, notre candidature a été retenue.

Avez-vous rencontré des difficultés particulières en organisant ce festival ?
L’organisation a été difficile à cause de l’extrême exigence de la Commission européenne quant à la conception du budget. Nous avons aussi eu des difficultés d’ordre logistique lors de la réalisation du projet en ce qui concerne le transport des copies de la France à la Palestine et la faiblesse des équipements des salles de cinéma. Mais l’extrême motivation des personnels a rendu possible toutes les projections sans grand incident.

Comment s’est passé le festival?
Le festival s’est bien passé, il n’y a eu aucun incident, ce qui est une chance dans le contexte actuel. La qualité de l’accompagnement des équipes du réseau du Centre culturel français de Jérusalem a été pour beaucoup dans ce succès. Enfin, nous avons eu le plaisir de voir que le musicien Yann Tiersen, notre parrain, qui n’est pas à proprement parler du milieu cinématographique, s’est investi très généreusement en faveur du public palestinien.

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