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International

Article paru le 4 octobre 2007

http://www.humanite.fr/2007-10-04_International_Le-desaccord-subsiste-sur-le-statut-final-de-la-Palestine

Le désaccord subsiste sur le statut final de la Palestine

Proche-Orient . La rencontre d’hier entre Olmert et Abbas n’a pas débloqué l’essentiel,
l’éventuel cadre pour la coexistence des États israélien et palestinien.

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le premier ministre israélien, Ehud Olmert, se sont rencontrés hier, officiellement pour tenter d’avancer sur les questions clés du conflit avant une réunion internationale sur le Proche-Orient, prévue en novembre aux États-Unis. Pour preuve de bonne volonté, les équipes de négociateurs israélienne et palestinienne récemment mises en place pour discuter des contours d’un règlement ont participé à la rencontre, qui a duré près de deux heures, à la résidence officielle d’Olmert, à Jérusalem. Les négociateurs devaient « discuter des questions clés dont le règlement est crucial pour parvenir à la solution de deux États » israélien et palestinien coexistant en paix, selon un responsable israélien. Les principaux dossiers en discussion, et sur lesquels butent les négociations, portent sur les frontières du futur État palestinien, le statut de Jérusalem et des colonies juives, le sort des réfugiés palestiniens et les sources d’eau.

Cet optimisme n’est qu’une façade. On voit mal comment la situation pourrait évoluer. Les positions sont opposées en ce qui concerne aussi bien l’essence que la substance de la déclaration commune qu’ils doivent rédiger. Olmert ne s’en cache pas, il veut quelque chose de vague, alors qu’Abbas cherche un accord-cadre avec un calendrier pour les discussions sur le statut final.

Échaudés par l’échec des accords d’Oslo qui prévoyaient des phases intérimaires, les Palestiniens estiment que, désormais, il convient de définir immédiatement le statut final. Ce que les - Israéliens refusent. Et Ehud Olmert entend même inclure dans une éventuelle déclaration deux documents : la lettre envoyée par George W. Bush à Ariel Sharon le 14 avril 2004 et la « feuille de route ». La lettre n’est rien moins qu’une invite américaine à ne pas tenir compte des frontières de 1967 à cause « de la concentration de population israélienne » (c’est-à-dire les colonies) en Cisjordanie et à s’accommoder de la réalité sur le terrain. La seconde est un plan en trois phases dont la première, qui conditionne les autres, force les Palestiniens à mettre fin au « terrorisme » et à réformer les institutions de l’Autorité alors que les Israéliens doivent seulement démanteler les avant-postes illégaux (et non pas les colonies). Un véritable piège pour - Mahmoud Abbas. Devant ces difficultés on parle maintenant d’un report de la conférence internationale prévue en novembre.

Le quotidien Yediot Aharonot, cite ainsi l’entourage du premier ministre qui estime que les négociations sur la rédaction d’un tel document se poursuivront quelques semaines. Pour sa part, le vice-premier ministre israélien, Haïm Ramon, a vendu la mèche. Il s’est dit « confiant » dans les chances de succès de la réunion internationale. « Les conditions sont bonnes (…) Si nous parvenons à une déclaration commune qui obtienne le soutien de la communauté internationale, y compris des pays arabes modérés comme l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis, nous aurons fait un pas important vers la paix, que la Syrie soit ou non présente », note-t-il. Quelques heures après avoir avoué que l’aviation israélienne a bien survolé la Syrie (selon certains diplomates occidentaux, il s’agirait en réalité d’un survol effectué en compagnie d’appareils américains afin de tester la défense antiaérienne, voire les systèmes radars syriens), ces déclarations en disent long sur les intentions israéliennes aussi bien qu’américaines.

Pierre Barbancey

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