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Nahr El Bared - octobre 2007

Des réfugiés de 1948 et 1967 déplacés en 2007…

Le camp de réfugiés palestinien de Nahr El Bared se trouve au Nord du Liban à 16km de Tripoli. Situé sur la route principale conduisant à la Syrie et à proximité de la frontière syrienne, Nahr El Bared est devenu le pivot commercial central de toute cette région.

Depuis plus de trois mois et demi, le camp a été le centre de combats entre l’armée libanaise et le Fatah Al Islam et a connu de lourdes pertes. Ainsi toutes les infrastructures (logements, structures sociales et médicales) ont été complètement détruites.

Au moment du cessez le feu intervenu en septembre, la quasi-totalité des habitants du camp (6174 familles totalisant 31499 personnes) avaient  été évacué. La plupart avaient rejoint le camp voisin de Beddawi, les autres les camps du sud-Liban (Beyrouth, Saïda, Tyr).

La fin du conflit a pris fin après élimination des principales poches de résistance et  s’est traduit par la prise de contrôle total de l’armée libanaise sur le camp. Les anciens résidents ne pourront accéder au camp qu’après enregistrement des membres de leurs familles auprès de l’armée libanaise et de l’UNWRA. L’accès au nouveau camp issu de la reconstruction ne pourra se faire qu’au travers de 4 points de passage contrôlés par l’armée libanaise, le camp étant entouré de barbelés.

Les personnes déplacées sont à 97% palestiniennes, les autres étant libanaises. 13% des chefs de famille sont des femmes, 33% des familles sont selon l’UNWRA en grande difficulté. Comme toujours dans les guerres les prix ont augmenté, alimentation, habillement…

Au début du conflit Najdeh a distribué l’aide alimentaire d’urgence, alors que l’aide médicale était fournie par d’autres ONG, assistance qui a du être  interrompue au plus fort du conflit à l’intérieur du camp. Durant les derniers mois, Najdeh, en partenariat avec d’autres ONG, a fourni une assistance psychologique à près de 300 enfants hébergés dans leur centre d’animation du camp de Beddawi. Notons que ce camp, déjà surpeuplé, a vu sa population plus que doubler suite à l’afflux des personnes déplacées et connu de ce fait des difficultés considérables d’hébergement ainsi que des problèmes sanitaires et scolaires.

La majorité des personnes déplacées vivant dans ces conditions très dures, et tout spécialement les femmes et les enfants, ont souffert de problèmes  psychologiques aggravés en raison de l’environnement hostile né de la difficulté de leur retour à Nahr El Bared. A ce jour l’année scolaire n’a pas débuté.  L’hiver est proche, les écoles non sécurisées, les déplacés sans abris et sans vêtements d’hiver.

 

L’action de Najdeh

Pour mener à bien ses actions, Najdeh est implanté dans 10 camps au travers de 34 centres sociaux. L’équipe compte 70 permanents formés à l’aide d’urgence et 75 contractuelles,  essentiellement des femmes issues des communautés locales. Des dizaines de bénévoles issues des communautés palestinienne et libanaise compètent cette équipe.

Najdeh joue un rôle moteur au sein  de la coordination des ONG travaillant parmi les Palestiniens du Liban. Seule  ONG de femmes s’adressant aux femmes, confrontée à l’influence des mouvements islamistes, Najdeh développe son propre code de conduite (système de valeurs) et dans cette perspective initie une réflexion avec d’autres ONG. Au niveau international, elle entretient  des liens avec les institutions traitant des différents aspects de son action : formation, enfance, soutien psychologique, micro-crédit…

Concernant son action à Nahr El Bared, Najdeh met en place la seconde phase de son programme d’action (octobre 2007-octobre 2008):

Celle-ci s’adresse en premier lieu aux 3000 familles victimes du conflit. Priorité sera accordée aux habitants devant rejoindre le camp reconstruit, principalement aux femmes, enfants, femmes chefs de famille et familles en grande difficulté. En deuxième lieu, elle s’adresse à tous les déplacés accueillis à Beddawi et dans les autres camps :

-  Aide psychologique et activités : 500 enfants (60% de filles) de 6 à 14 ans concernés,

-  Education pré-scolaire : 200 enfants de 3-5ans en liaison avec le programme mère-enfant,

-  Formation au traitement de l’urgence ( ???) : 72 jeunes (80% de femmes)

-  Aide pédagogique : 96 étudiants (65% de filles) au moyen d’un tutorat et de classes de niveau.

-  Action auprès des medias et de la communauté locale dénonçant la situation inhumaine et injuste des personnes déplacées : réalisation d’un film sur la situation des déplacés, articles….

Ce programme vise à répondre aux besoins de base des personnes déplacées. S’adressant tout particulièrement aux femmes et aux enfants traumatisés, mais aussi à l’équipe dirigeante, bénévoles inclus, il contribue à responsabiliser femmes et enfants dans les domaines social, économique et psychologique, à créer des lieux sécurisés pour les déplacés (centres de Najdeh et activités mises en œuvre), à construire et fortifier les liens entre Najdeh, sa direction et les bénéficiaires, à renforcer les liens entre Najdeh et les institutions locales et internationales ainsi qu’avec les medias.

Texte transmis par AFRANSAUREL (Association française de soutien aux réfugiés palestiniens au Liban)

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