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  Jean-Louis BOUZIN, rédacteur en chef de Liberté Hebdo, hebdo progressiste du département du Nord, fait part de sa révolte dans le dernier numéro (n°790, 25 au 31 janvier 2008), devant la décision du préfet de région CANEPA de priver Jean-Claude WILLEM de la médaille d'argent qu'il aurait dû recevoir au titre de maire de Seclin et d'élu de la ville pendant 31 ans.

Nous avons été, à l'AFPS 59/62, et nous sommes plus que jamais solidaires du combat de Jean-Claude, dans son refus de cautionner la colonisation israélienne de la Palestine, et dans son boycott des importations des colonies.

Le comportement présent de la puissance occupante ne fait que confirmer cette nécessité. L'on ne sera pas autrement étonné de la décision du représentant de l'Etat, dans la région, et le département : sa chasse aux sans papiers, contraints à la grève de la faim, notamment l'été dernier, traduit sa volonté de mettre en cause les traditions de combat pour la liberté, l'égalité, et la solidarité internationale dans le Nord-Pas de Calais.

Il est plus que temps de contraindre CANEPA à respecter le droit républicain.

A l'AFPS nous sommes résolus à poursuivre et amplifier le mouvement que Jean-Claude a contribué à créer, et qu'il mène en particulier à Seclin, mais aussi comme membre du conseil de l'AFPS 59/62.

JFL

Liberté Hebdo

 Code médaille et Liberté  page 12  Signes 1896

 Humeur

 Un préfet très pointilleux

Élu en mars 1977, maire durant de nombreuses années, Jean-Claude Willem comptera, en mars prochain, 31 ans de présence ininterrompue au Conseil municipal de Seclin. Cela lui donne droit, comme à d’autres, à la Médaille d'honneur locale et départementale. A Seclin, ces médailles ont été remises, lors de la réception des vœux du maire aux personnels communaux, à tous les récipiendaires, élus ou membres du personnel, tous sauf Jean-Claude Willem. Le Préfet n’a pas voulu ! En raison du « casier judiciaire chargé » de l’intéressé ! Jean-Claude Willem a été condamné, il y a quelques années, à 1000 euros d'amende par la Cour d'appel de Douai. On lui reprochait d’avoir appelé à boycotter des produits israéliens pour protester contre le sort réservé au peuple palestinien. Le délit était tellement contestable que la justice avait beaucoup hésité avant de prononcer la condamnation finale. En fait, c’est le Garde des Sceaux en personne, à l’époque Dominique Perben, qui était intervenu pour que le maire de Seclin ne soit pas relaxé.

La décision aujourd’hui du préfet privant Jean-Claude Willem de décoration a de quoi révolter lorsque l’on songe à la mansuétude dont bénéficia Maurice Papon, enterré avec sa Légion d'Honneur dont on l’avait pourtant théoriquement dépossédé. Ou lorsque l’on voit comment un Jean-Marie Le Pen peut nier la réalité du massacre d’Ascq sans que l’État s’en émeuve. Ou encore quand le député Christian Vaneste, condamné pour propos homophobes, prétend diriger une ville comme Tourcoing sous l’étiquette, il est vrai, du parti du président. Notre si pointilleux préfet le privera-t-il, un jour, de médaille ? Pas si sûr. Enfin, on aura au moins appris une chose : comme le dit lui-même, Jean-Claude Willem, « un militant de la Paix et de la justice au Moyen Orient, de l'entente entre deux peuples, condamnant de ce fait, les fauteurs de guerre israéliens, est aujourd’hui indigne de la République ».

JLB

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