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LIBERTÉ-HEBDO . n°815 > du 18 au 24 juillet 2008

Leïla Chahid a du mal à croire
à l'Union
pour la Méditerranée

La déléguée générale de la Palestine auprès de l'Union européenne, Leïla Chahid, a mis en garde lundi contre le risque de « mettre la charrue avant les bœufs » en lançant l'Union pour la Méditerranée sans qu'un Etat palestinien soit créé. « Comment voulez-vous que nous, qui sommes sous occupation depuis 41 ans, qui aspirons à un Etat depuis 60 ans, nous puissions croire qu'on peut mettre la charrue avant les boeufs, avoir des autoroutes de la mer, avoir la dépollution de la Méditerranée, construire des projets d'environnement lorsque nous ne pouvons pas sortir du périmètre dans lequel nous vivons ? », a expliqué L. Chahid.

« J'ai du mal à penser que ce qu'on n'a pas pu réussir avec Barcelone on le réussirait aujourd'hui tant que l'élément essentiel de la stabilité, de la paix, de la coexistence, de l'intégration économique n'est pas assuré, ça veut dire la création d'un Etat palestinien », a-t-elle poursuivi. « Si ce projet contribue à faire respecter le droit, la fin de l'occupation militaire en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem même, vive l'Union pour la Méditerranée, mais si c'est pour créer un autre rêve ou une autre illusion pour les Palestiniens, ils auront beaucoup de mal à y croire », a- t-elle encore dit.

Leïla Chahid se trouvait à Arles à l'occasion d'un récital poétique de Mahmoud Darwich, pour les 30 ans d'Actes Sud, éditeur de l'auteur palestinien. Celui-ci a ironisé : « Je n'ai pas de commentaire sur cette question parce que je n'ai pas compris le fond du projet. Si j'ai un jour l'occasion de poser la question à M. Sarkozy, je lui poserai la question et j'espère qu'il me convaincra ».

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