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  http://www.humanite.fr/Salah-Hamouri-Lettre-du-fond-de-ma-prison
   Salah Hamouri
  : "Lettre du fond de ma prison" Salah Hamouri
  témoigne des conditions de détention "Dans ma première
  lettre, je vous ai parlé des premiers mois passés en prison pendant l’épreuve
  de l’interrogatoire. Je vais vous parler
  maintenant de la « deuxième période : la vie quotidienne en
  prison », qui laisse des marques sur la vie des prisonniers et sur leur
  futur. Je suis en cellule avec
  sept autres prisonniers, dont certains ont déjà passé plus de vingt ans
  derrière les barreaux. Il y a en prison toute une
  organisation et des lois intérieures, mais ce qui est important, c’est le
  développement du mouvement des prisonniers. En effet, les changements dans
  l’organisation de la vie en prison ont demandé beaucoup de temps, d’efforts
  et de sacrifices. Avant l’année 1992, l’oppression était forte en prison,
  malgré la résistance et la solidarité des détenus. 1992 marque l’année d’une
  lutte où les prisonniers ont organisé un mouvement de résistance en faisant
  une grève de la faim afin d’obtenir le minimum vital et leurs droits. Cette
  grève a duré dix-sept jours. La rue palestinienne était solidaire, malgré les
  difficultés et la répression israélienne. Les prisonniers ont gagné cette
  bataille. Ils ont réussi à obtenir quelques améliorations dans leur quotidien
  difficile, par exemple ils ont eu le droit d’avoir un contact quelques
  minutes avec leurs enfants pendant les visites, de faire rentrer couvertures
  et vêtements apportés par les familles, de pouvoir étudier à l’université par
  correspondance, de regarder la télé afin de ne pas être coupé du monde
  complètement. Ces
  « victoires » ont eu une influence sur la vie des prisonniers et
  leur ont donné du courage. En prison, il y a une vie très
  structurée, chaque prisonnier, chaque organisation politique connaît ses
  droits et ses devoirs. Chaque groupe politique est représenté dans des
  comités, un prisonnier élu par les autres représente l’ensemble des détenus
  devant l’administration quand il y a un problème, une réclamation, etc. Le but de l’occupation
  israélienne est d’isoler les prisonniers, mais notre organisation nous permet
  de rester forts, solidaires, de faire respecter nos droits, pour lesquels il
  nous faut toujours lutter, malgré les tentatives de l’autorité israélienne de
  nous casser. Ces derniers mois, il y a eu plusieurs tentatives pour nous
  rendre la vie plus difficile. La première étant de nous
  interdire les livres que nos familles pouvaient nous apporter en nombre
  limité. C’est une manière de nous tuer culturellement, la lecture étant notre
  occupation principale. La seconde est de nous faire payer des amendes si nous
  n’obéissions pas au règlement. Il est fréquent aussi que
  des détenus soient mis en isolement et privés de visites. En effet, nos familles
  peuvent nous rendre visite deux fois par mois pendant 45 minutes, nous savons
  que, pour elles, c’est difficile, certains ont des parents âgés ou malades
  qui supportent mal les trajets et l’attente dehors. Mais nos familles sont
  solidaires malgré les difficultés. Pendant la visite, nous sommes séparés de
  nos parents par une vitre épaisse et on peut se parler avec un interphone. Le
  temps passe vite, je dois déjà m’arrêter d’écrire…" Salah, Prison de Guilboa, le 20
  février 200  |