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   Salah Hamouri, le point au 10 août 2009 Jean-Claude Lefort Lundi 10 août 2009 De
  façon soudaine, la presse et la télévision israéliennes ont fait état du cas
  de Salah Hamouri. On parle enfin de Salah publiquement en Israël suite à une lettre
  qui a visiblement été envoyée par le Président de la république au premier
  ministre israélien, une lettre demandant juste « la clémence » pour
  Salah qui effectué les 2/3 de sa peine de 7 ans de prison. Les parents de
  Salah, Denise et Hassan, sont passés au journal de 20 heures de la chaine
  israélienne n°2, jeudi dernier 6 août.         Cette
  effervescence, positive en soi, soulève toutefois des interrogations. 1.
  La première, qui n'est pas des moindres, est que selon le grand quotidien
  israélien « Haaretz » et l’ambassade d’Israël en France, le
  Président Sarkozy aurait envoyé sa lettre le 30 juillet, soit 4 jours après
  l'examen de la remise de peine de Salah. Erreur d'information ? La question
  mérite à tout le moins une clarification.  2.
  Un leitmotiv revient dans l'ensemble des commentaires israéliens publiés :
  cette lettre du Président français constitue une « ingérence » dans
  les affaires intérieures israéliennes, Salah étant « un terroriste
  français » jugé comme tel et qui a « avoué ».  Sur ce point aucune réaction non plus des
  autorités françaises.  3.
  Au même moment notre jeune compatriote Clotilde Reiss « passait »
  devant un tribunal iranien. A juste titre les autorités françaises ont
  demandé la libération de notre jeune compatriote et elles ont estimé et fait
  valoir que les accusations portées contre elle étaient « sans
  fondement ».  4.
  Ces déclarations tranchent sérieusement avec celles formulées par les
  autorités françaises s'agissant de Salah. Et c'est pourquoi les médias
  israéliens ont beau jeu de parler « d'ingérence intérieure » ainsi
  que des « aveux » qu'auraient exprimé Salah.  5.
  En effet, depuis le début et au mépris de tout respect du droit, les
  autorités françaises ont admis le caractère « légal » du
  « jugement » de Salah. A aucun moment elles n'ont fait objection du
  fait qu'un tribunal militaire d'occupation ne pouvait être qu'illégal et donc
  que sa sentence était illégitime. Elles ont demandé un procès
  « rapide », au contraire. De même elles n'ont jamais rejeté les
  « accusations » portées contre Salah comme étant « sans
  fondement » ni fait observé que ses « aveux » étaient de même
  nature que ceux arrachés à Clotilde Reiss. Salah n'a eu le choix qu'entre 7
  ans ou 14 ans de prison.  6.
  Le quai d'Orsay s'est élevé contre l'absence de personnel consulaire au
  procès de Clotilde. C'est légitime. Le droit international est en effet
  parfaitement clair sur ce point. Mais les mêmes n'ont élevé aucune
  protestation devant le refus de la Commission israélienne de la présence du
  Consul-adjoint de France à Haïfa dans la salle d'audience le 26 juillet.  7.
  A ne pas se tenir sur une ligne de principe notre pays se voit accusé par
  Israël d'ingérence tandis que l'ingérence principale, et le mot est bien
  faible, est l'occupation israélienne des Territoires palestiniens. Si on
  condamne celle-ci on ne peut que condamner ses instruments que sont, en
  particulier, ses tribunaux militaires installés en pleine Cisjordanie. Or
  jamais l'Elysée ou le quai d'Orsay n'ont demandé la « libération de
  Salah ».  8.
  Il y a donc au minimum une « faute » de positionnement de l'Elysée
  si son intention était réellement d'obtenir la libération de Salah. Le
  Président et ses conseillers se sont placés sur le même terrain que celui des
  israéliens estimant, ni plus ni moins, qu'Israël était un Etat de droit quand
  ce pays pourtant occupe et colonise. Ceci aboutit à cette situation dont ne
  manquera pas de nous dire que « c'est ainsi » et que le Président
  « a bien agi mais sans succès ».  Quand
  donc ces messieurs « je sais tout » écouteront ceux qui, comme
  nous, se placent uniquement sur le terrain du droit international.  9.
  Un ministre du parti Shas, du rabbin Yossef Ovadia, est même allé jusqu'à
  annoncer qu'il quitterait le gouvernement en cas de libération de Salah. Cela
  confirme que Salah est bien aussi, comme nous le soutenons, l'otage du
  « jeu » politique israélien.  10.
  Il faut en venir aux principes concernant le cas de Salah tout comme la
  France exprime des principes concernant Clotilde Reiss dont nous souhaitons
  la libération immédiate de même que pour Salah qui a déjà effectué plus de 4
  ans de prison.   11.
  La Cisjordanie est occupée. Le dossier de Salah est vide et l'accusation
  portée contre lui est « sans fondement ».  12.
  C'est si vrai que la Commission de « remise des peine » réunit le
  26 juillet à Guilboa a ajouté une autre accusation totalement arbitraire
  contre Salah, jamais évoquée précédemment, à savoir que Salah, qui n'avait
  que 16 ans à l'époque, aurait pris contact avec les personnes ayant assassiné
  en 2001 le ministre du tourisme israélien Rehavanen Zeevi.  13.
  Cette nouvelle « accusation » sortie tout d'un coup de dessous des
  casques de juges militaires a un sens politique. En effet, et bien que les
  autorités israéliennes ne disposent d'aucune preuve formelle, celui qui a été
  arrêté pour cet assassinat n'est autre que Ahmad Saadat, le chef du FPLP. Il
  a été capturé en 2006 par les israéliens, contre toute espèce de légalité,
  tandis qu'il était en prison à Jéricho. En Palestine. Ils ont attaqué et
  défoncé la prison palestinienne et ont kidnappé Saadat. Le chef d'accusation
  étant « atteinte à la sécurité » d'Israël...  14.
  Cette nouvelle accusation arbitraire, comme toutes les autres portées contre
  Salah, ne vise qu'à indiquer que Salah, en cherchant ce contact avec Saadat,
  est bien membre du FPLP alors que c'est faux.  15.
  Combien de temps encore la France va-t-elle accepter pareille machination ?
  Tribunal illégal d'occupation. Accusation sans preuves. Aveux extorqués.
  Arbitraire total... Il est temps que les autorités françaises disent, de même
  que pour Clotilde Reiss, que Salah doit être libéré pour toutes ces raisons
  de principe. On ne peut accepter de se placer sur le terrain israélien qui
  est le terrain de la Force occupante qui dit et fait comme bon lui chante. Ce
  positionnement français vient de montrer toutes ses inconséquences. Il faut
  oser parler vrai à Israël comme à Téhéran. Il est temps que, comme nous ne
  cessons de le demander depuis le début, les autorités françaises exigent la
  libération de Salah qui est victime de l'occupation, victime de tribunaux
  illégaux, victime du « jeu politique » interne à Israël. Il est
  otage de tout cela.  16.
  Nous ne céderons pas pour notre part sur cette exigence jusqu'à la faire
  partager par ceux qui nous gouvernent. Salah et Clotilde sont
  fondamentalement dans une même situation où l'arbitraire est roi. Salah et
  Clotilde c'est le même combat ! Libérez nos compatriotes ! Libérez Clotilde.
  Et libérez Salah. Leur emprisonnement est sans fondement !  |