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La Voix du Nord, édition de Lille du 18 décembre 2009 :

On a bien marché sur la Lune, pourquoi ne marcherait-on pas sur Gaza ?

 

PAR EMMANUEL CRAPET

 

 

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Lille/actualite/Secteur_Lille/2009/12/18/article_on-a-bien-marche-sur-la-lune-pourquoi-ne.shtml

 

 Les marcheurs du Nord réclament la levée du blocus de Gaza.

 

Une grande famille militante, qui a des racines à Lille et dans toute la région, va prendre le contre-pied du blocus imposé par Israël sur Gaza et, par le truchement d'une marche symbolique, tirer un trait d'union humanitaire entre le peuple palestinien et le reste du monde.

1. Pourquoi cette marche ? « Il y a un an, quelques jours avant le déclenchement de la guerre contre Gaza et le peuple palestinien, c'est un permis de tuer qui était accordé par le Conseil européen à l'initiative de la France de Sarkozy », balance Jean-François Larosière, au sujet de cette décision « de rehausser les accords entre l'Union européenne et Israël ». Le président de l'AFPS Nord - Pas-de-Calais (Association France Palestine Solidarité), établit alors un triste constat : « 1 400 morts dont les deux tiers n'étaient pas des combattants palestiniens et, un an après, le blocus de Gaza continue. »

2. Combien sont-ils ? Une quinzaine de marcheurs du nord de la France en général et de Lille en particulier participeront à cette marche internationale et citoyenne de la fin décembre, à laquelle se joignent des militants du Japon, du Canada ou encore d'Afrique du Sud. Pour le moment, 1 400 marcheurs sont inscrits.

3. Qui sont-ils ?

Ces Lillois ont entre 19 ans pour le plus jeune et 62 ans pour la doyenne de ces marcheurs, Bernadette, qui sera au côté de son mari. « C'est inhumain ce qui est vécu à Gaza », souffle-t-elle.

Alex marchera aussi. Ce jeune Espagnol est installé à Lille depuis trois semaines : « Je veux soutenir cette initiative. » Elle a d'abord été portée sur la scène internationale par le collectif Code Pink Women For Peace.

Anissa veut également, par son engagement physique, dire « stop au blocus ». Depuis 2002, elle est allée à deux reprises en Palestine, où elle a notamment partagé le quotidien des agriculteurs du petit village de Yanoun, encerclé par les colonies israéliennes. « En tant que citoyen, on peut aussi faire bouger les choses. Je ne me sens pas pro-palestinienne, mais pro-justice. »

Le Wazemmois de cœur Claude Dancette, président de l'association médicale franco-palestinienne, passera aussi une partie des fêtes de fin d'année à la frontière entre Gaza et l'Égypte. « Ce qui se passe là-bas est un génocide lent », dit-il. Il y a vingt ans - « C'était aussi un 27 décembre » - il était devant la porte de Damas à Jérusalem pour réclamer « deux peuples, deux États ». Ce jour-là, une de ses camarades a été blessée par un soldat israélien.

« Israël a réveillé ma conscience citoyenne, avoue Farid, un autre marcheur. Depuis décembre dernier, je suis mobilisé. Quand on parle de guerre, c'est deux armées qui s'affrontent, souligne le jeune homme. Là, je n'ai jamais vu une autre armée que celle d'Israël. »

Le trait d'union entre ces Lillois est de vouloir éviter toute récupération politique. « Cette marche doit servir à créer des liens, montrer aux Palestiniens qu'ils ne sont pas seuls », défend Nasser.

4. On marche là-bas, on fait quoi ici ? Le 27 décembre, un an jour pour jour après le déclenchement de l'opération « Plomb durci », un grand rassemblement est prévu à Lille. Mireille y sera. Prof d'histoire-géo, elle enseigne en ce moment à ses élèves la méthode des sièges au Moyen Âge : « C'est honteux qu'on en trouve encore l'illustration au XXIe siècle. » •

 

 

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