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Solidarité active avec le peuple de Naplouse et la résistance palestinienne

 

La situation à Naplouse, comme en Cisjordanie, a pu donner lieu à une opération visant à faire croire à un démarrage économique, pour lequel Julien Salingue parle d’économie de casino. Un des objets de l’opération est de tenter de faire oublier les réalités de l’occupation israélienne et la poursuite accélérée de l’expulsion du peuple palestinien. Celle-ci se traduit par les exactions multiples des colons dans les environs de Naplouse, doublées par celles de l’armée d’occupation qui n’hésite pas à recourir au crime.

 

Le mouvement populaire de résistance existe dans la ville et dans les villages environnants. Il s’est retrouvé à la conférence internationale de Bil’in du 21 au 23 avril, qui a rassemblé dans ce village héroïque, symbole de la lutte contre le mur de l’apartheid, toute une résistance populaire qui commence à prendre corps. Une résistance qui combine d’ailleurs mobilisation populaire et solidarité internationale. Il est à noter que Gaza ne fut pas oublié. Ce mouvement se veut pacifique, la violence est du côté de l’occupant. Une telle résistance existe à Naplouse. Il est nécessaire d’en être solidaire. Elle permet de construire la paix. « Jamais il n’y a eu de paix sans résistance. Jamais une force occupante ne s’est retirée toute seule, d’elle même. »(1)Jean-Claude Lefort, Président de l’AFPS à Bil’in

 

La solidarité internationale doit permettre d’ouvrir un débouché politique à ce mouvement. Il y aurait sur cette question des développements nécessaires, depuis l’isolement d’Israël chez les peuples du monde, l’impunité dont bénéficient ses dirigeants malgré leurs crimes, pourtant dénoncés dans le rapport Goldstone, jusqu’aux nécessaires sanctions, ainsi l’application de l’article 2 de l’accord Israël/Union européenne qui doit être impérativement suspendu. Une ville comme Lille, avec tout ce qu’elle représente au niveau français, comme européen, peut en matière de solidarité avec le peuple palestinien prendre une position qui aurait des répercutions bien au delà de ses murs.

 

Elle doit entendre l’appel parti de Bil’in. Ainsi Sa’ed Abu Hijlah, de l’Université Al-Najah de Naplouse, y appelle à la solidarité contre l’occupation et à la participation à la campagne Boycott/Désinvestissement/Sanctions. Une décision forte peut être prise très vite : suspendre immédiatement le jumelage avec Safed. Cette campagne se développe du côté de l’autorité palestinienne dont le premier ministre appelle au boycott des produits des colonies israéliennes tandis que le ministre des travaux publics appelle à arrêter le travail de construction des colonies. Elle est développée à Lille et la région par le mouvement de soutien au peuple palestinien. Mais la ville a ses responsabilités propres, que l’on pense au poids des emprunts de la Communauté urbaine auprès du groupe Dexia, impliqué dans la colonisation, ou au rôle que joue Véolia transports dans le tramway de l’apartheid à Jérusalem.

 

La Ville de Lille doit prendre contact avec les représentants du mouvement populaire de Naplouse et de sa région. Elle doit lui apporter sa solidarité et répondre à ses attentes. Un point permettrait de concrétiser cette solidarité : les prisonniers. Les familles de prisonniers manifestaient à Naplouse le 17 avril, journée internationale des prisonniers. Il est nécessaire qu’une campagne publique de respect de leurs droits élémentaires, bafoués par l’occupant soit menée en liaison avec les associations palestiniennes de soutien au prisonniers. Des réunions publiques sont possibles à ce sujet. Une grande réunion publique de solidarité doit se tenir à Lille, avec la résistance populaire de Naplouse, qui serait un signe fort de la solidarité internationale avec peuple palestinien afin qu’il gagne l’application de ses droits nationaux.

Lille le 04 mai 2010 AFPS Nord-Pas de Calais

 

 

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