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logohuma-small.gif                                            Article paru le 3 Septembre 2010 – Page 10

Marwan Barghouti prédit l’échec

Par Pierre Barbancey

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Alors que les discussions sur le processus de paix ont repris au sommet de Washington entre les dirigeants palestiniens et israéliens, le leader du Fatah, emprisonné depuis avril 2002, prône la « résistance populaire ».

Obama s’est avancé sur l’estrade dressée dans le hall de la Maison-Blanche, encadré par le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le roi AbdallahII de Jordanie et le président égyptien, Hosni Moubarak. Netanyahou et Abbas se sont serré la main et ont assuré de leur volonté de s’engager dans la relance du processus de paix initiée par Washington. « Comme je l’ai dit à chacun d’eux aujourd’hui, cette occasion ne se représentera peut-être pas avant longtemps. Ils ne peuvent pas se permettre de la laisser passer », avait peu avant déclaré le président américain. Le décorum a été respecté. Mais pour le reste, qui pourrait attendre quelque chose de cette rencontre, alors qu’Israël poursuit la colonisation et l’occupation et s’appuie, en plus, sur les actions violentes du Hamas?

Marwan Barghouti, le leader palestinien, membre du comité central du Fatah, emprisonné en Israël, est on ne peut plus clair. « Ces négociations sont vouées à l’échec, comme celles ces deux dernières décennies », explique-t-il dans une interview par écrit accordée à Reuters. Pour lui, Israël doit s’engager à restituer les territoires occupés depuis 1967 et accepter une solution juste du problème des réfugiés. « Sans engagement d’Israël sur ces principes, les négociations ne seront qu’un outil au service de l’occupation, de la colonisation et de la judaïsation de Jérusalem. Le peuple palestinien n’en tirera aucun bénéfice », dit-il. Il estime que la coexistence d’un État palestinien aux côtés de l’État juif est la seule façon réaliste de mettre un terme à soixante ans d’un conflit interminable. Mais il souligne aussi que la poursuite de la colonisation juive mine, lentement mais sûrement, les perspectives d’une telle solution à deux États.

« Le problème ne réside pas dans le principe des négociations, que nous acceptons, mais, faute de bases et d’actions populaires sur le terrain pour soutenir les négociations, elles n’aboutiront à aucun résultat », assure-t-il. Selon Marwan Barghouti, qui voit dans la division des organisations palestiniennes l’affaiblissement du mouvement national, « l’alternative c’est d’arriver à la réconciliation et à l’unité nationales et à une participation plus large à la résistance populaire à l’occupation ». Une résistance populaire, essentiellement non violente, également prônée par les partis de la gauche palestinienne, qui permettrait de mobiliser les Palestiniens dans leur ensemble, dans le cadre de manifestations et de démonstrations alors qu’ils se sentent aujourd’hui politiquement désarmés face à Israël et à la violence de l’occupation.

 

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