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http://medias.lemonde.fr/mmpub/img/lgo/lemondefr_pet.gif                  Article paru dans l'édition du 14 Mai 2011

Un jeune Palestinien tué à Jérusalem lors de la commémoration de la "Nakba"

 

 

Les incidents survenus en marge de la commémoration de la "Nakba" – la "catastrophe" qui se réfère à la création d'Israël en mai 1948 et à l'exil forcé de Palestiniens –, vendredi 13 mai, ont fait un mort : un adolescent palestinien, dont la famille a annoncé le décès samedi. "Il est mort après avoir été blessé au ventre, nous allons l'enterrer maintenant", a déclaré Maher Ayache, oncle de Milad Saïd Ayache, 16 ans.

 

Les manifestations marquant le début de la commémoration de la "Nakba" ont été émaillées d'incidents à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, après la prière du vendredi. A Jérusalem, au moins une dizaine de Palestiniens ont été blessés lors de heurts avec les forces israéliennes. Un porte-parole du Croissant-Rouge a confirmé neuf blessés, dont Milad Saïd Ayache, apparemment blessé par balle. Dans un communiqué, la police a fait état de trois protestataires "très légèrement touchés" et de trois policiers légèrement blessés.

 

Y A-T-IL EU DES TIRS À BALLES RÉELLES ?

 

Un important dispositif sécuritaire avait été mis en place : des milliers de policiers avaient été déployés en renfort à Jérusalem-Est et dans le nord d'Israël, où est concentrée la majorité de la population arabe. L'armée avait mobilisé de son côté sept bataillons supplémentaires en Cisjordanie occupée, avec des consignes de retenue pour éviter des effusions de sang. Les forces israéliennes démentent avoir tiré à balles réelles sur les manifestants. Au total, trente-quatre Palestiniens ont été arrêtés dans la région de Jérusalem, selon le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld.

 

La "Nakba" avait contraint à l'exode près de 760 000 Palestiniens. Ils sont aujourd'hui 4,8 millions avec leurs descendants, répartis pour l'essentiel entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les territoires palestiniens. La résolution 194 de l'ONU dispose que "les réfugiés qui désirent rentrer dans leurs foyers et vivre en paix avec leurs voisins devraient y être autorisés le plus vite possible". Tous les gouvernements israéliens se sont opposés à l'application du droit au retour, au nom du caractère juif de l'Etat. Les responsables palestiniens exigent la reconnaissance par Israël du "principe" de ce droit, tout en se déclarant prêts à en négocier les modalités d'application.

 

 

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