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Un prisonnier politique fait citoyen d'honneur à Calonne

http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2012/02/24/article_de-a-a-z.shtml

CALONNE-RICOUART  (62)

La municipalité fait d'un prisonnier politique son citoyen d'honneur. À l'unanimité du conseil, les élus ont réaffirmé leur soutien à Georges Ibrahim Abdallah en le nommant citoyen d'honneur de la ville.

Cet « acte symbolique fort » a été soumis au vote par le maire André Delcourt qui, depuis plusieurs mois, exige la libération du militant communiste libanais, plus vieux prisonnier politique du pays.

Condamné à perpétuité en 1987, Georges Abdallah purge une peine d'emprisonnement depuis vingt-huit ans à la prison de Lannemezan (Pyrénées).


Article page locale Béthune :

Un prisonnier politique fait citoyen d'honneur à Calonne

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Bethune/actualite/Autour_de_Bethune/Bruay...

Vendredi 24.02.2012

Octobre 2010. Alors que partout en France, les affiches de soutien aux otages retenus en Afghanistan fleurissent dans le pays, l'hôtel de ville de Calonne-Ricouart choisit d'arborer une banderole appelant à la libération de Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais condamné à la réclusion à perpétuité.

Hier soir, à l'unanimité du conseil, les élus calonnois ont réaffirmé leur soutien au plus vieux prisonnier politique de France en le nommant « citoyen d'honneur » de la ville. Une première.

L'idée de ce soutien symbolique avait été émise par André Delcourt, le 9 février, à l'occasion d'une journée de mobilisation organisée en faveur de la libération de Georges Abdallah. Ce jour-là, le maire de « Calonne la Rouge » propose à ses proches du PCF calonnois et aux membres du comité de soutien aux prisonniers politiques « Libérez-les ! » de faire du chef présumé des Fraction armées libanaises le citoyen d'honneur de la ville.

Aussitôt dit, aussitôt fait, la délibération a été votée hier soir en fin de conseil, entérinant « un acte solidaire » à l'égard d'un prisonnier dont la peine n'a que trop duré aux yeux du maire.

« Georges Abdallah a toujours lutté contre l'impérialisme américain auquel notre gouvernement obéit depuis toujours et il en paye encore le prix aujourd'hui, s'est insurgé André Delcourt. La convention européenne des droits de l'homme stipule que les condamnés à la perpétuité doivent être libérés après un maximum de 18 ans. Or à ce jour, Georges est toujours entre les murs de la prison de Lannemezan (Pyrénées, ndlr). Depuis 28 ans. huit demandes de remise en liberté ont été faites, la dernière le 10 février, toutes ont été refusées... Ce criminel de guerre qu'est Maurice Papon, à l'origine de la déportation et de la mort de milliers de juifs, est sorti de prison bien avant ça ! »

« Aucune preuve de sa culpabilité »

Pour le maire de Calonne, comme pour Jacques Kmieciak, membre actif du comité de soutien « Libérez-les ! 59-62 » - qui, lui aussi, exige la libération d'Abdallah - l'État ferait preuve d'un acharnement aveugle et infondé envers celui que la justice a condamné pour complicité d'assassinats ( lire ci-dessous). « Il n'y a aucune preuve formelle de sa culpabilité », a renchéri André Delcourt devant ses adjoints et conseillers. Et l'élu de citer Jacques Attali (ancien conseiller de François Mitterrand) et Yves Bonnet (ancien patron de la DST), qui, tous deux, auraient émis de sérieux doutes quant à la culpabilité de l'intéressé.

Militant acharné de la cause palestinienne, le comité « Libérez-les » projette par ailleurs d'éditer une carte postale au titre évocateur : « 28 ans, ça suffit ! Libérez Georges Ibrahim Abdallah », dont un exemplaire sera destiné au président de la République, « caractère politique du dossier oblige », ironise-t-il. •

ARNAUD DÉTHÉE

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