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PCHRO: L’UE manque à ses engagements d’observer le droit international dans ses relations avec Israël

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Suite à la  réunion le 24 juillet du Conseil d’Association entre l’Union Européenne (UE) et Israël, il a été annoncé que l’UE a donné son accord au développement de la coopération avec Israël en lui offrant 60 nouvelles activités dans 15 domaines. L’UE a aussi déclaré qu’elle continuerait des discussions techniques avec Israël ayant pour but d’identifier des zones de coopération future. En tant qu’organisations vouées à la promotion et à la protection des Droits de l’Homme dans les Territoires Palestiniens Occupés, nous sommes fortement inquiets quant au manque d’engagement de l’UE pour les Droits de l’Homme, à la vue de ce qui est essentiellement une intensification des relations bilatérales avec Israël. Les mois derniers, l’UE a fait des progr&egra ve;s en reconnaissant et en condamnant les pratiques et les politiques d’Israël dans les TPO, qui constituent des violations systématiques du droit international humanitaire et en matière de Droits de l’Homme. Nous avons fait bon accueil aux Conclusions du Conseil du 14 mai qui exprimaient “une profonde inquiétude quant aux développements sur le terrain qui menacent de rendre impossible une solution à deux Etats”, et nous attendions que les mots se transforment en actes du côté de l’UE.

 

Le Conseil d’Association, la réunion de plus haut niveau à avoir lieu entre l’UE et Israël, est pourtant un pas en arrière. Circonstance aggravante, la déclaration du Conseil d’Association intervient à un moment où Israël, est impitoyable dans le développement de son entreprise de colonisation illégale, maintient la fermeture prolongée de la Bande de Gaza qui équivaut à une punition collective, continue à révoquer les permis de résidence des Palestiniens, déplace les Palestiniens, spécialement ceux résidant dans la zone C, distribue de façon discriminatoire les ressources naturelles telles que la terre et l’eau, tout comme en continuant la construction du Mur d’Annexion

 

En effet, au cours des deux seuls mois passés, Israël a publié des ordres de démolition de quelques 50 édifices à Susiya et ordonné la démolition de huit villages palestiniens dans les collines au Sud d’Hébron de façon à ce que le terrain puisse être utilisé pour l’entraînement de l’armée israélienne. Ce sont là tous les méthodes et moyens du gouvernement israélien ayant pour but de morceler les TPO, de s’approprier illégalement la terre palestinienne au bénéfice de la population des colons et d’Israël et de réduire la présence et le contrôle palestiniens sur les terres palestiniennes. La déclaration arrive aussi à un moment où Israël continue à ne pas s’affecter des prisonniers palestiniens frôlant la mort dans les prisons isra&e acute;liennes et où Israël a recours sans aucune diminution à l’usage excessif de la détention administrative.

 

En acceptant de développer davantage les relations bilatérales avec Israël, l’UE manque à son devoir de donner son adhésion à son propre engagement en faveur du droit international et de la mise en oeuvre de façon appropriée du récent Cadre Stratégique de l’UE sur les Droits de l’Homme et la Démocratie qui met en exergue que l’”UE est basée sur une détermination partagée à promouvoir la paix et la stabilité et à construire un monde basé sur les respect des Droits de l’Homme, de la démocratie et du règne du droit”  et que ces principes doivent étayer les politiques extérieures de l’UE. Et qui plus est, les Etats membres individuellement de l’UE sont dans l’obligation juridique de respecter et d’assurer le respect des Conventions de Genève. La ré ;cente intensification des relations n’est certainement pas basée sur la préoccupation de chercher à se mettre en conformité avec ces obligations juridiques.

 

Si l’adhésion au droit international est une pierre angulaire de l’UE, alors elle doit faire un lien entre ses actions et des condamnations verbales et écrites. En tant que telle, l’UE a besoin d’insister auprès d’Israël pour que tant qu’il ne fait pas preuve d’un progrès tangible  dans sa mise en conformité avec le droit international il ne bénéficiera pas d’une coopération accrue avec l’UE, sur la base ou en dehors de l’actuel Plan d’Action UE-Israël. C’est dans ce cas seulement, où l’UE n’autorise pas Israël à jouir de l’impunité, qu’Israël sera persuadé de se conformer à toutes ses obligations juridiques internationales, y compris celles dues envers le peuple palestinien occupé.

 

En tant qu’organisations palestiniennes des Droits de l’Homme, nous sommes profondément déçus par la décision de l’UE de mettre de côté les Droits de l’Homme et le droit international quand cela arrange l’UE et Israël, et donc nous opposons à la décision de l’UE de rehausser ses relations avec Israël. L’accord récent équivaut à pardonner à Israël ses pratiques illégales, et, en raison de cet acquiescement de l’UE, contribue à la fois à leur continuation et à la détérioration de la situation des Droits de l’Homme dans les TPO.

 

PCHRO (The Palestinian Council of Human Rights Organisations = Le Conseil Palestinien des Organisations des Droits de l’Homme) :

 

-Addameer, Association de Soutien aux Prisonniers et des Droits de l’Homme, Sahar Francis, Directeur  Général;

-Aldameer, Association pour les Droits de l’Homme, Khalil Abu Shammala, Directeur Général;

-Al-Haq, Shawan Jabarin, Directeur Général;

-Al Mezan, Centre pour les Droits de l’Homme, Issam Younis, Directeur Général;

-Badil, Centre de Ressources pour la Résidence Palestinienne et les Droits des Réfugiés, Najwa Darwish,Directeur Général;

-Defence for Children International-Section palestinienne, Rifat Kassis, Directeur Général;

-Ensan, Centre pour les Droits de l’Homme et la Démocratie, Shawqi Issa, Directeur Général;

-Hurryyat, Centre pour la Défense des Libertés et les Droits Civiques, Helmi Al-Araj, Directeur Général;

-Centre de Jérusalem pour l’Aide Juridique et les Droits de l’Homme, Issam Arun, Directeur Général;

-Centre de Ramallah pour les Etudes sur les Droits de l’Homme, Iyad Barghouti, Directeur Général;

-Centre des Femmes pour l’Aide et le Conseil Juridiques, Maha Abu Dayyeh, Directeur Général.

 

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