Convoi vers Gaza juillet 2012
Rencontres à l’hôpital de Gaza
Le 9 août,
après l’annonce par les autorités « égyptiennes » de la fermeture
du passage de Rafah (ainsi que la
fermeture de plusieurs tunnels dont certains étaient exclusivement réservés
au transport des personnes), les
responsables palestiniens à Gaza indiquent le risque sanitaire existant à
Gaza(1). La souffrance infligée à la population risque effectivement d’augmenter.
L’allègement
du blocus depuis 2010 et surtout depuis la « révolution »
égyptienne permettait le transport pour les plus cas les plus sensibles et les convois sanitaires (ainsi celui que j’ai
accompagné) permettent (permettaient ?) la livraison de matériel médical
indispensable à Gaza où la pénurie en matériel médical et en médicaments en
raison du blocus persiste. Les rencontres effectuées à l’Hôpital de Gaza le prouvent.
Parmi le
travail à mener avec Palmed Europe et la communauté
palestinienne du Nord-Pas de Calais figure notamment un travail concernant le
matériel médical.
Rencontre avec les responsables de
l’hôpital (lundi 9 juillet 2012)
L’ensemble
des délégations a d’abord été
accueilli par les responsables de l’hôpital dans sa partie réservée à
l’administration.
Dans sa
présentation un premier responsable indique que le blocus est :
·
Grave du point de vue de sa conception même
sur le plan international au regard des principes du droit
·
Il a des conséquences sur le plan médical
avec le manque de produits (sont cités à cet étape de la visite : les
bandelettes pour les tests glycémiques pour les diabétiques et les
antalgiques) (2)
Des
remerciements sont exprimés pour l’aide internationale, dont la continuité est
souhaitée. Il présente la bienvenue est présentée à Gaza.
Le
Directeur présente le groupement hospitalier, situé dans le centre de la
ville et qui traite les cas les plus grave. Il a fait face aux urgences lors
du massacre de fin décembre 2008, dont il rappelle le bilan humain et
matériel, y compris pour l’hôpital. Il fait part des difficultés financières
pour renouveler matériel et produits. Il indique la menace permanente, qui
persiste, de bombardements pesant sur ce qui a été reconstruit. Et indique
enfin qu’il n’est pas possible de vivre de façon convenable. Le matériel
médical leur arrive par les tunnels et convois via Rafah (c’est depuis peu).
Concernant
le massacre de 2008/2009 il fait état de l’utilisation par Israël des armes
interdites par les Nations Unies et la convention de Genève, en particulier
les obus enrichis à l’uranium. Il est fait état de 90 personnes ayant gardé
des séquelles, de la multiplication des cancers et de modifications
génétiques. Mais il fait état aussi d’autres blessures avec les armes
interdites ( attaques à l’intérieur des organes, plaies qui grossissent….).
Il est fait état de contaminations par l’eau. Concernant cette réalité des produits interdits et leurs conséquences
sur les maladies est soulevée la question des publications scientifiques.
Cela est immédiatement suivi d’un
appel : « quand l’Europe ? Quand l’Occident vont-ils se
réveiller ? » (3)
En
conclusion seront évoquées les nouvelles possibilités offertes par la
relative ouverture de la frontière avec l’Egypte pour
des sorties afin de se faire soigner (1200 est-il affirmé alors que par
Israël c’était de l’ordre de l’unité, les possibilités nouvelles en matière
de garrots ou de soins pour les maladies des reins. Il est enfin état de la
mobilisation financière pour la santé.
Visite de l’hôpital
Les urgences
Durant le
massacre de 2008/2009 il est fait état non seulement des victimes directes de
l’agresseur israélien mais aussi de la difficulté de soigner en raison du
manque de matériel médical en raison du blocus. Il y a eu utilisation de
matériel ayant dépassé la date de péremption.
Il est
fait état, y compris dans le quartier réservée aux infections rénales, à la pénurie de matériel médical.
(1) Voir les
déclarations du Ministre de la santé palestinien sur le site national
(2) Mohamed Salem complète en indiquant les
gants médicaux et les médicaments contre les accidents cardio-vasculaires
(3) Concernant l’Europe la réponse est venue
avec le rehaussement des relations avec Israël le 24 juillet 2012. (Voir le
communiqué national de l’AFPS à ce sujet). Pour en avoir été témoin, ce
rehaussement est d’autant plus scandaleux qu’existe du point de vue
palestinien une volonté d’échange scientifique avec l’Occident, et pour ce
qui nous concerne avec l’Europe. J’avais, après les propos du directeur de
l’hôpital pris en note la nécessité d’interroger concrètement les élus
européens sur cette question. Il conviendra peut être de reprendre sur ce
sujet l’opération qui avait été menée auprès des élus européens de la région
concernant la sécurisation de la IIème flottille de la Liberté en 2011. Et
surtout il faut interpeller les parlementaires français fraichement élus. Je
ne doute pas un instant que sur Lille ils se précipiteront afin d’interpeller
qui la Ministre de la Santé, qui celle du développement scientifique…..à ce
sujet.
Jean-François Larosière
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