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National Geographic d’octobre 2012

révélé comme instrument de propagande politique

 

 

National Géographic n° M04020 d’octobre 2012 offre un supplément de 36 pages intitulé « Israël, l’éternelle découverte ». Manifestement NG publie directement, sans rien enlever, un document provenant de OT Israël (Office de Tourisme ?), c’est indiqué en tout petit en bas la 7ème page du NG et nulle par sur le supplément lui-même.

Le supplément comme toujours avec NG est très beau, mais… car il y a un mais, en troisième page il y a une carte où on voit bien les frontières du Liban, de la Syrie, de la Jordanie, l’Egypte et de la bande de Gaza. Tout le reste c’est Israël.

 

 

 

Dans la totalité du document, à aucun moment les noms de Palestine ou de Cisjordanie n’apparaissent. Dans le chapitre intitulé « Tous les visages de Jérusalem » on se promène bien sûr dans la vielle ville, on va au Mont des Oliviers sans un seul instant savoir de quelle côté de la ligne verte on est.

Il y 120.000 abonnés en France plus la vente en kiosque. On le trouve souvent dans les salles d’attente des médecins, dentistes et autres.

 

On peut écrire à National Geographic - 13 rue Henri Barbusse - 92624 Genevilliers Cedex

 

 

Exemple de protestation :

 

Madame, Monsieur,

 

votre revue « National Geographic France » est une revue de renom  qui se donne pour mission d’inciter les lecteurs à se soucier de la planète et de ses habitants…Et votre groupe, auquel elle appartient, se targue  d'être acteur responsable,  dit avoir placé le développement durable au coeur de sa stratégie globale, mettre en oeuvre une démarche qui mêle ambitions économiques, sociétales et environnementales, cela, au nom d’une conviction commune : «  la volonté du groupe, en tant qu'acteur majeur des médias en France, de s'engager en faveur de missions citoyennes ». Très bien.

 

Est-ce au nom de ces missions citoyennes que vient de sortir un supplément au numéro du mois d’octobre 2012 de cette revue, consacré à « Israël, l’éternelle découverte » où l’on découvre (c’est bien le mot !) en toutes lettres et sur la carte y figurant qu’Israël est bordé « par la Méditerranée à l’ouest, le désert du Sinaï au sud, la vallée du Jourdain à l’est et le plateau du Golan au nord », étant précisé, par ailleurs, que « le Jourdain qui traverse tout Israël est l’unique fleuve du pays ». C’est d’ailleurs le site de Massada qui fait la couverture de la revue, « falaise du désert de Judée » dont il est bien connu qu’il fait partie…d’Eretz Israël, soit…en Palestine  occupée!

Car, dans la totalité du document, à aucun moment les noms de Palestine ou Cisjordanie n’apparaissent. Dans le chapitre intitulé « Tous les visages de Jérusalem » on se promène bien sûr dans la vielle ville, on va au Mont des Oliviers sans un seul instant savoir de quelle côté de la ligne verte on est. Il est question aussi du kibboutz d’Ein Gedi et des cascades de David, de la Mer Morte,  sans que soit encore mentionné que ces lieux sont situés en Palestine occupée.

 

Cette  revue se montre ainsi soucieuse des habitants de la planète… sauf de ceux qui sont palestiniens, parfaitement ignorés et transparents, avoir des ambitions sociétales… mais dans le déni d’un conflit historique et dramatique. Cette imposture est d’autant plus étonnante qu’elle se situe pratiquement concomitamment avec l’admission de l’Etat de Palestine par l’assemblée générale de l’ONU, admission contre laquelle seuls 9 Etats sur 193 ont voté, mais qui demeure ignorée (elle était imminente et, en tout cas, l’occupation des Territoires Palestiniens était hélas d’une actualité brûlante) par une revue géographique à prétentions sociétales et environnementales !

Tout s’éclaire cependant à la dernière page du document : on y trouve la signature de l’office du tourisme israélien, avec sa devise « partez plus loin que prévu » et le lien y renvoyant …

 

A signaler encore une information fausse : il est indiqué qu’il n’est nul besoin d’un visa pour un séjour égal ou inférieur à trois mois pour les ressortissants européens ! Quiconque s’est rendu en Israël sait bien l’obligation de visa, délivré sur place et à la discrétion de la police des frontières israéliennes…

 

Encore une observation et elle vaudra conclusion : une recherche de ce supplément sur le site internet de la revue est demeurée vaine. S’agirait-il, à vos  yeux mêmes, d’une revue honteuse ? Ainsi révélée comme instrument de propagande politique, vous comprendrez que je ne saurais en poursuivre la lecture et qu'il m'appartient de le faire savoir autour de moi.

 

Avec tous mes regrets,

 

Geneviève Coudrais

 

 

 

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