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Le message de l’AFPS au congrès de la FSU à Poitiers

 

Cher(e)s congressistes,

 

C’est avec un très grand plaisir que nous avons répondu positivement à votre invitation d’assister au congrès de votre syndicat. Nous vous en remercions très sincèrement.

Notre association, l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), œuvre pour le soutien au peuple palestinien dans sa lutte pour la réalisation de ses droits nationaux par l’application du droit international.

Elle est partenaire de longue date de la FSU, notamment au sein du « Collectif National pour une paix Juste et durable entre Palestiniens et Israéliens ».

C’est dans ce cadre que nous menons des actions ensemble : contre le blocus de Gaza avec la formidable campagne « un bateau français pour Gaza » en 2011 ; pour l’admission de la Palestine à l’ONU, en 2012 et plus récemment pour la rupture du partenariat entre « France – Telecom / Orange » et la société israélienne « Partner » qui installe dans des colonies illégales des antennes relais au service principal de l’armée israélienne.

Bientôt nous serons encore ensemble pour la campagne enclenchée pour le soutien aux prisonniers politiques palestiniens ou pour la mise en œuvre de sanctions effectives contre la colonisation de l’Etat de Palestine par Israël qui constitue le principal obstacle à la paix et sape la solution des deux Etats.  

Comme vous nous avez très sympathiquement proposé de nous adresser à vous à travers un courrier, nous avons choisi de vous présenter (au recto de cette lettre) l’un de nos axes de travail qui peut vous intéresser tout particulièrement. Il s’agit de la présentation de la question Israël Palestine dans les « vecteurs » scolaires (manuels et autres supports).

Un  groupe de travail s’est constitué au sein de l’AFPS sur cette question et il a commencé un long travail de recherches et d’analyses pour établir un état des lieux des principaux manuels en France. Il est composé de militants de l’AFPS, notamment des historiens et anciens professeurs d’histoire. Des contacts ont déjà été pris avec les partenaires de l’Education, et en particulier l’Institut de Recherche de la FSU, pour les associer à ces travaux.

Vous remerciant une nouvelle fois pour votre invitation, nous vous souhaitons un congrès fructueux et vous disons « à bientôt ! » pour de nouvelles luttes communes.

 

Le Président

Jean Claude Lefort

 

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Les travaux engagés sur les « manuels scolaires »

 

Le groupe de travail « manuels scolaires» de l’AFPS a analysé 7 manuels scolaires et consulté les documents d’accompagnement ministériels. Il a focalisé son attention sur les chapitres concernant l’histoire et l’enseignement du conflit israélo- palestinien.

Ont été principalement analysés, hors ressources numériques, les manuels des classes de Terminales L-ES. Les manuels des Terminales S leur sont très proches, en étant plus légers cette année, puisque l’enseignement de l'histoire ne relève plus que d'une simple option.

Le Ministère fait connaître les programmes et les documents d’accompagnement souvent avec retard. Les rédacteurs composent les manuels dans ce cadre avec une totale liberté : choix des documents, des dossiers, du texte, des cours. Ils sont enseignants, du supérieur ou du secondaire ou sont inspecteurs de l’Education Nationale.

Dans les établissements, ce sont les équipes d’enseignants d’un même lycée ou collège qui choisissent librement tel ou tel manuel à partir de choix principalement pédagogiques. Le manuel reste perçu par les élèves  comme « une vérité scolaire ». Ceci justifie toutes les attentions, et les inexactitudes devraient être rectifiées. C’est tout le sens et la portée du travail de ce groupe.

Le groupe de travail a choisi plusieurs focus pour étayer son analyse : la Nakba, les réfugiés, le Mur, la résistance et Jérusalem

De ce repérage, au plus près des textes, se dégagent des conclusions évidentes : la très grande hétérogénéité des manuels, la prise en compte ou non de l’historiographie récente sur le sujet. Si l’enseignement de l’histoire est œuvre intellectuelle rationnelle, en masquer des données est une tromperie grave.

Certains manuels sont capables de faire allusion aux plus récents évènements dans les pays arabes, les mêmes restant muets sur les causes de l’Intifada, la situation de Gaza, les violations continuelles des Conventions internationales par l’occupant, les destructions systématiques des infrastructures civiles, y compris celles qui sont financées par l’UE, les difficultés au quotidien des Palestiniens pour se déplacer, se rencontrer, voyager à l’étranger.

Jamais ce long conflit n’est présenté comme un processus de colonisation de peuplement depuis ses origines à aujourd’hui. Les élèves pourraient peut-être mieux comprendre ce conflit sans fin, si tel ou tel rédacteur avait choisi des cartes existantes de la dépossession et de l’occupation continuelles de la terre des Palestiniens.

L’histoire de la Palestine présentée dans les manuels privilégie-t-elle celle d’un côté ? Non,  mais tous comportent des erreurs ou des non-dits qui ne nous semblent pas acceptables

Le groupe «manuels scolaires» propose aux groupes locaux de l’AFPS (plus de 95 en France) de prendre contact avec les associations professionnelles d’enseignants, les syndicats, les organisations de jeunes lycéens pour faire part de son étonnement devant autant d’imprécisions, voire de parti pris dans certains manuels.

Un colloque est prévu sur cette question en septembre 2013 avec la participation d’historiens (une Israélienne, une Palestinienne, un Suédois et une Française), tous spécialistes de l’histoire du Proche-Orient et des représentations de cette question dans les manuels scolaires dans leurs pays respectifs. Si vous êtes intéressé(e)s par ce sujet important, nous sommes à votre disposition.

Merci de votre attention.

 

 

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