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49 prisonniers palestiniens (dont 30 supplémentaires) font la grève en solidarité avec les 6 qui luttent contre la détention administrative

Par Samidoun

Le 13 aout 2019

Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers

 

 

 

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Trente prisonniers palestiniens supplémentaires du Front Populaire de Libération de la Palestine ont rejoint 19 de leurs camarades dans une série en cours de grèves de la solidarité pour soutenir six prisonniers palestiniens en grève de la faim contre la détention administrative israélienne, emprisonnement sans inculpation ni jugement. Le lundi 12 août, la section des prisons du FPLP a annoncé que 30 camarades des prisons du Néguev, de Ofer, de Ramon et de Gilboa se sont joints à la grève de la solidarité, parmi lesquels:

 

- de la prison du Néguev: Asem Kaabi, Shadi Ma'ali, Majd Barbar, Munther Mifleh Khalaf, Jamil Yousef, Nazim Assous, Mahmoud Abu Srour, Muhannad Kawar, Mohammed Abu Khdei, Mohab al-Ajarma, Obada Dandis et Maan Awad

- de la prison de Ramon: Jihad Ma'ali, Ahmad Mousa, Tariq Abu Ayyash, Zaki Atta, Thaer Hanani, Mahmoud Issa et Tamer Abu Zudud

- de la prison de Ofer: Hafez Omar, Nasser Atta, Rami Karajeh, Majdi Nasr, Bassel al-Wawi et Mahmoud al-Lahham.

- de la prison de Gilboa: cinq camarades dont les noms n’ont pas encore été annoncés en raison des difficultés de communication imposées  par le milieu pénitentiaire israélien.

 

Ils ont publié  un communiqué, déclarant que «en tant que  partie de notre engagement indéfectible  pour soutenir nos grévistes de la faim, un nouveau groupe de nos cadres se joint à la grève de la faim illimitée pour faire davantage pression sur l’administration des prisons et sur le Shin Bet pour satisfaire leurs revendications », en mettant l’accent sur le fait que l’occupant est pleinement responsable de la vie et de la santé de Huzaifa Halabiya et de ses camarades grévistes de la faim.

 

Ils se sont joints aux 19 prisonniers du FPLP qui ont déjà rejoint les grèves de solidarité en soutien à Halabiya et aux autres grévistes.

 

Halabiya, de Abu Dis à Jérusalem, est en grève de la faim depuis 44 jours, depuis le 1er juillet 2019. Il est un survivant à une leucémie, qui a été brûlé sur la majeure partie de son corps alors qu’il était enfant, et qui a besoin de soins de santé et d’un suivi médical. Néanmoins, il continue sa grève de la faim et ne recourt qu’à l’eau malgré la grave détérioration de sa santé.

Il est emprisonné sans inculpation ni jugement depuis le 10 juin 2018, où les forces israéliennes d’occupation l’ont séparé de son foyer et de sa femme enceinte. il est le père d’une fille âgée de six mois, Majdal, dont la possibilité de la rencontrer lui a été refusée.

Un avocat de Addameer, Association de Soutien aux Prisonniers et des Droits Humain, a rendu visite le lundi 12 août  à  Halabiya, détenu au secret à la clinique de la prison de Ramleh. L’avocat a rapporté que celui-ci est venu à la visite en fauteuil roulant, les mains menottées et les pieds aux fers malgré la dégradation de son état de santé. Il souffre de fortes douleurs, de nausées et de crampes à l’abdomen, à la tête et ailleurs. Il est incapable d’être debout ou de marcher et ne peut dormir que trois à quatre heures par jour. A un certain moment, il a été enchaîné et emmené à l’hôpital Kaplan, où a été effectuée une analyse de sang, où on lui a pris le pouls et la tension artérielle et où on a placé une poche de solution salée par intraveineuse; il a été tout le temps menotté et les pieds aux fers. Jeudi dernier, 8 août, une unité de répression a fait irruption dans sa cellule d’isolement, la saccageant.

 

Les ordres de détention administrative sont émis sur la base de « preuves secrètes », pour des périodes pouvant aller jusqu’à six mois à la fois. Ils sont indéfiniment renouvelables, et des Palestiniens  passent souvent des années à la fois,  emprisonnés sans inculpation ni jugement sous le coup d’ordres de détention administrative renouvelés à de nombreuses reprises.

 

Cinq prisonniers palestiniens supplémentaires sont aussi en grève de la faim:

- Ahmed Ghannam, 42 ans, de al-Khalil (Hébron), qui a aussi survécu à une leucémie. Il est en grève de la faim  depuis 31 jours contre sa détention administrative sans inculpation ni jugement. Il est maintenu au secret dans la prison du désert du Néguev.

- Sultan Khallouf, 38 ans, de Jénine, est en grève de la faim depuis 27 jours  contre son emprisonnement sans inculpation ni jugement dans le cadre de la détention administrative. Il a lancé sa grève après qu’il ait reçu un ordre de détention après son arrestation le 8 juillet 2019. Il est détenu à la prison de Megiddo.

- Ismail Ali, 30 ans, également de  Abu Dis à Jérusalem, est en grève de la faim depuis 27 jours contre sa détention administrative. Il est emprisonné sans inculpation ni jugement depuis janvier et est détenu au secret dans la prison du Néguev.

- Wajdi al-Awawda, 20 ans, de al-Khalil (Hébron), est en grève de la faim depuis 16 jours contre son emprisonnement sans inculpation ni jugement, détenu au secret à la prison du Néguev.

- Tareq Qa'adan, 46 ans, de Arraba, est en grève de la faim depuis 14 jours contre son ordre de détention administrative. Dirigeant palestinien bien connu, il a auparavant passé 15 ans dans les prisons israéliennes.

 

 

 

Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens   presse tous les partisans et les amis de la Palestine partout dans le monde  d’être solidaires de ces prisonniers courageux qui ont mis leur vie en jeu pour demander la liberté et la fin du système injuste de la détention administrative. La solidarité internationale peut les aider à être victorieux dans leur combat, donc toute  participation, toutes manifestations et pétitions peuvent jouer un un rôle en les aidant à obtenir la victoire de la justice et de la liberté.

 

Agissez:

 

1) Organisez ou rejoignez  une initiative ou une manifestation pour les prisonniers palestiniens. Vous pouvez organiser une table d'information, un rassemblement, une grève de la faim de la solidarité, une manifestation ou une action pour soutenir les prisonniers. Si vous prenez déjà une  initiative sur la Palestine ou la justice sociale, incluez-y la solidarité avec les prisonniers en tant que  partie de votre action. Faites part de vos initiatives et envoyez vos compte-rendus à samidoun@samidoun.net.

 

2) Envoyez des lettres ou passez des appels téléphoniques pour protester contre la violation des droits des prisonniers palestiniens. Réclamez à votre gouvernement d’agir pour arrêter de soutenir l’occupation israélienne ou pour faire pression sur l’état israélien pour mettre fin aux pratiques répressives envers les prisonniers politiques palestiniens. En particulier, exigez que vos responsables politiques fassent pression sur Israël pour mettre fin à la pratique de la détention administrative, l’emprisonnement des Palestiniens  sans inculpation ni jugement.

 

Appelez pendant les heures normales d’ouverture des bureaux dans votre pays:

• Ministre australienne des Affaires étrangères, Marise Payne: + 61 26277 7500

• Ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland: +1-613-992-5234

• Commissaire de l’Union Européenne, Federica Mogherini: +32 (0) 2 29 53516

• Ministre néo-zélandais des Affaires étrangères, Winston Peters: +64 4 439 8000

• Secrétaire aux Affaires étrangères du Royaume-Uni, Jeremy Hunt: +44 20 7008 1500

• Président des Etats-Unis, Donald Trump: 1-202-456-1111

 

3) Boycott, Désinvestissement et  Sanctions. Rejoignez la campagne  de BDS  pour mettre en lumière la complicité de sociétés comme Hewlett-Packard et l’implication ininterrompue de G4S dans les prisons et la police israéliennes. Organisez une campagne de boycott des produits israéliens, d’imposition d’un embargo militaire sur Israël, ou d’organisation du boycott universitaire et culturel d’Israël. Apprenez-en davantage sur la campagne de BDS sur bdsmovement.net.

 

 

 

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