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Des déclarations fortes, des résultats incertains

Miftah

 

Un événement historique a eu lieu à Washington jeudi 26 mai 2005 quand le président des Etats-unis, George W. Bush a rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas.

Non seulement c’était le premier voyage de Mahmoud Abbas à la Maison Blanche depuis son élection en janvier 2005, mais c’était aussi la première rencontre de Bush avec un dirigeant palestinien depuis ses refus répétés de rencontrer le prédécesseur de Abbas, le défunt Yasser Arafat.

Avec un rapide changement sur le terrain entre Israël et les Palestiniens, cette visite visait à assurer des engagements et de l’assistance au processus de paix flageolant et des mouvements dans sa direction. Alors que des déclarations fortes ont été faites, seul le temps dira si ce n’était qu’un exemple supplémentaire de déclarations de forme ou si un pas réel a été fait vers une solution viable et durable.

“Israël ne devra mener aucune activité qui contreviendrait aux obligations de la feuille de route ou préjuger des négociations sur le statut final en ce qui concerne Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem. En conséquence Israël doit enlever les avant-postes illégaux et arrêter l’expansion des colonies” a déclaré Bush dans une conférence de presse commune dans la roseraie de la Maison Blanche. “La Barrière qui est actuellement érigée par Israël comme élément de sa sécurité plus que comme barrière politique, et le tracé de cette barrière devraient prendre en compte, en conformité avec les besoins de sécurité, l’impact sur les Palestiniens qui ne sont pas engagés dans des activités terroristes ».

Ces déclarations sont bienvenues et un petit pas dans la bonne direction. Cependant la déception des Palestiniens vient de l’ambiguïté de l’aide concrète des Etats-Unis, dont Abbas a cruellement besoin afin de montrer des résultats réels et des améliorations dans la vie quotidienne des Palestiniens.

Ce point est particulièrement crucial pour les élections législatives à venir, prévues en juillet, qui verront une lutte pour le pouvoir entre Abbas et son parti le Fatah et le Hamas. La course s’annonce serrée, ce qui indique non seulement que le pouvoir prend le pas sur le désir de changement significatif, mais aussi que des questions et débats s’annoncent autour de la nature du gouvernement, religieux ou laïque.

“Nous devons mettre fin au conflit israélo-palestinien avant qu’il ne soit trop tard” a déclaré Abbas, en insistant sur le danger que présente la continuation de l’expansion des colonies et de la construction du Mur d’annexion.

“Le temps devient notre plus grand ennemi” a-t-il ajouté.

Bien que Bush ait déjà dit qu’il envisage la création d’un état palestinien indépendant pour janvier 2009, quand il finira son mandat, il a rejeté l’appel de Abbas d’aller rapidement vers les négociations sur le statut final comme l’eau, les frontières, les réfugiés et Jérusalem, qui mèneraient à l’établissement d’un état palestinien.

En fait Bush a un double discours et ignore la question du “temps” qui est si critique quand on considère la tactique israélienne d’appropriation de terre et d’isolement des Palestiniens dans la région.

« Avec des actions concrètes des Etats-Unis, des Palestiniens et d’Israël et d’autres nations, nous pouvons transformer cette occasion en élan réel » a dit Bush.

Le mot-clé est “actions concrètes”. Jusqu’à maintenant on en a parlé mais on ne les a jamais vues. Si les Etats-Unis et Bush sont sérieux, ils doivent imposer de très fortes pressions afin qu’Israël se plie aux accords de paix - quelque chose qu’il n’a pas fait pendant la décennie de conflit qui a précédé - et qu’il en tire les conséquences s’il refuse de s’y plier, que ce soit par l’application de sanctions, un gel de l’aide économique ou autre.

Un autre résultat majeur de la rencontre mémorable de Bush et Abbas c’est l’engagement américain de donner 50 millions de dollars au ministère des finances palestinien pour des projets à Gaza après le retrait israélien l’été prochain. L’aide financière qui viendra après des sommes déjà budgétées mais pas dépensée ira à la construction de maisons, de routes, d’écoles et de cliniques.

Cependant ce petit geste pour améliorer les infrastructures palestiniennes ne sera bénéfique que si les Etats-Unis réussissent à empêcher Israël de revenir à sa politique brutale d’occupation et d’invasions, qui détruit ce que les Palestiniens sont contraints à reconstruire toujours.

Alors que cette visite à la Maison Blanche a une importance symbolique, elle ne sera historique et ne marquera un progrès que quand des résultats et la paix seront visibles.

Les mots et les promesses, c’est bien, mais le respect et le pouvoir véritable viennent de l’action. Comme Abbas l’a indiqué dans son discours, l’occupation et la privation de liberté doivent cesser pour que la sécurité, la paix et la démocratie fleurissent pour les Israéliens et les Palestiniens.

 

Miftah

http://www.miftah.org

Traduction : Claude Léostic, Afps


Source : AFPS
http://www.france-palestine.org/article1765.html


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