| Il y a de nouveau des cadavres d’enfants à l’hôpital,
            d’importants bombardements et la menace mortelle des Apaches qui
            tournent de nouveau.
 Toute la peur, toute l’horreur, recommencent ici et les gens de
            Rafah se cachent dans leur maison.
 Le cessez-le-feu proclamé le 17 mars par toutes les factions de
            militants, n’a jamais été vraiment respecté par l’armée israélienne.
 
 Mais le niveau de bombardement, le rythme des tirs ralentissaient et
            les gens avaient un espoir prudent.
 
 Ici à Rafah, les gens qui vivent près des colonies israéliennes
            étaient sous des tirs sporadiques provenant et de l’armée israélienne
            et des colons eux-mêmes, avec tout de même une certaine fréquence.
 
 Mais les choses ont fait un sacré bond en arrière aujourd’hui
            pour ce qui est des horreurs que nous espérions terminées, quand
            trois jeunes ont été tués par les tirs de l’armée israélienne
            près de la frontière de Tal-Al-Sultan.
 
 De jeunes ados jouaient au foot sur un terrain du Block J à une
            quinzaine de mètres de la barrière de la frontière. Un
            Palestinien qui a vu la scène et des auxiliaires médicaux disent
            que le ballon est sorti des limites et que des gamins ont couru après
            en franchissant la frontière.
 
 Des snipers de l’armée israélienne, depuis leur tour
            d’observation, ont ouvert le feu.
 Deux garçons ont été tués sur le coup.
 
 Les ambulances venues chercher les garçons ont été empêchées de
            passer pendant un certain temps et un troisième garçon a survécu
            assez longtemps pour être opéré à l’hôpital Al Najjar de
            Rafah, mais il est finalement mort de ses blessures.
 
 Il y avait Khaled Ghanaam, 14 ans, Ashraf Mussa, 14
            ans, et Hassan Abu Zaid, 15 ans.
 
 D’autre garçons de la partie de football qui ont pu se sauver ont
            expliqué ce qui s’était passé aux forces de sécurité
            palestiniennes.
 
 Des sources hospitalières ont déclaré que les garçons présentaient
            de multiples blessures par balles dans la poitrine et au cou.
 
 Les premiers rapports de l’armée israélienne ont présenté les
            garçons comme des "trafiquants d’armes" et disent
            qu’ils avaient ignoré les tirs d’avertissement.
 
 Les témoins palestiniens disent qu’ils jouaient simplement au
            foot et essayaient de récupérer leur ballon.
 
 J’arrive à recevoir des témoignages imprécis par Talkie-walkie
            selon lesquels des militants ont juré de les venger, et tirent des
            Qasams contre des colonies israéliennes.
 
 Et des responsables importants des militants ont dit qu’ils
            essaieraient encore de sauver le cessez-le-feu.
 Le président Abbas a déclaré : "Nous ne pouvons pas accepter
            que nos enfants soient tués".
 
 Les gens d’ici étaient inquiets et tendus cette semaine avec les
            informations selon lesquelles un groupe d’extrémistes israéliens
            menacent d’attaquer la mosquée Al-Aqsa demain à Jérusalem.
 
 Quoi qu’il puisse arriver à Jérusalem, quoi que disent les
            responsables, la réalité ici est terrible.
 
 La nuit dernière, un homme de 30 ans a été sérieusement blessé
            par des tirs israéliens alors qu’il rentrait chez lui dans un
            quartier limitrophe de la frontière.
 
 La nuit dernière, tout Rafah a été bombardé et le ciel est
            rempli d’avions Apache au moment où j’écris.
 
 Je viens juste d’avoir un coup de fil d’un auxiliaire médical
            de Khan Younis me disant que trois enfants ont été pris pour
            cibles dans l’une des zones proches d’une colonie israélienne.
            L’ambulance ne peut aller les chercher.
 
 Je pense que c’est trop dangereux d’essayer d’aller à Khan
            Younis pour enquêter en personne. Les gens d’ici sont totalement
            bouleversés.
 
 J’entends les bombardements tout proches du café internet et je
            vais devoir partir.
 
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