AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   



Sandy Saadi (fille de la prisonnière Qahira Saadi) 
rencontre le représentant de l’ONU à Ramallah

 

Le représentant de l’ONU exprime sa profonde émotion et dit : Sandy est également une prisonnière, tout enfant dont les parents sont prisonniers est prisonnier

 

Par Ali Samoudi – Jénine

 

C’est avec une grande émotion que le représentant des Nations-Unies auprès de l’Autorité Palestinienne a rencontré l’enfant Sandy Saadi, du camp de Jénine, lorsqu’elle lui a remis une lettre qu’elle a rédigée pour M. Kofi Anan, parlant de sa souffrance quotidienne, ainsi que celle de ses frères et sœur, depuis qu’ils sont privés de la tendresse de leurs parents détenus dans les prisons israéliennes.

M. Francis Oglo a écouté Sandy avec intérêt et une grande attention. M. Oglo est également le coordinateur des Nations-Unies pour le processus de paix au Proche-Orient. Il a pu écouter Sandy lors de la rencontre organisée par le Defence for Children International, section Palestine, dont le siège est à Ramallah, et à laquelle a participé le président du club des prisonniers, Issa Qaraqi’, qui est aussi membre de la délégation palestinienne qui mène des négociations à propos de la libération des prisonniers avec la partie israélienne, ainsi que M. le directeur général du DCI, M. Georges Abu Zuluf.

 

Un parcours de souffrance

 

Sandy a expliqué, avec tristesse et amertume, le parcours de sa souffrance qui a commencé il y a trois ans, lorsque sa mère, Qahira Saadi, a été arrêtée par les troupes de l’occupation. Elle a été condamnée à trois perpétuités, plus 30 ans de prison. Sandy avoue : « mes paroles ne peuvent exprimer mon drame ni celui de mes trois frères et sœur. J’ai 12 ans, les forces de l’occupation n’ont pas seulement arrêté ma mère, elles ont également arrêté mon père Nasser, qui est détenu administratif, sa détention a été deux fois prolongée sans qu’il y ait une charge contre lui et sans condamnation.

 

« Votre Excellence, représentant du secrétaire général de l’ONU,

 

Derrière les barreaux, se trouvent également mes oncles maternels, paternels, et il ne nous reste que ma grand-mère qui est incapable de s’occuper de nous, à cause de son âge. Quelle genre de vie pouvons-nous vivre dans ces conditions difficiles où nous sommes aujourd’hui privés de tout ? Même pour les visiter, mes frères, ma soeur et moi, nous sommes interdits de visite, pour des prétextes de la sécurité israélienne. Quel danger représentons-nous pour la sécurité israélienne, qui est utilisée pour nous faire souffrir et nous punir ?

 

Témoignant de son étonnement et de sa surprise, M. Oglo a exprimé très vivement sa sympathie à l’enfant Sandy et à tous les enfants qui vivent dans la privation de leurs parents, comme elle. Il lui a demandé de lui parler de sa vie quotidienne, de la façon dont elle se débrouille avec ses frères et sœur, elle lui a répondu tout simplement, en le regardant fixement, sans cacher sa peine, qu’elle se lève tous les matins, à l’aube, pour préparer le petit déjeuner de ses frères et sœur, qu’elle les aide à s’habiller pour se rendre à l’école, qu’elle les accompagne à leur école avant de se diriger elle-même à la sienne. Là, elle n’arrête pas à penser à sa mère et comment elle devra revenir plus tôt à la maison pour accueillir ses frères et sœur, afin de leur préparer le repas, en aidant sa grand-mère qui est très âgée. Sandy a parlé des soirées passées avec ses frères et sœur à se rappeler leur mère et leur père. Elle lui a raconté les jours de fêtes où aucune joie ne rentre dans la maison, depuis leur détention. Le jour de la fête des mères, Sandy a voulu offrir un cadeau à sa mère, mais les forces de l’occupation lui ont interdit de la visiter.

Elle s’est ensuite adressée à lui, disant : Je demande au secrétaire général de l’ONU de m’aider, d’aider mes frères et sœur à obtenir nos droits, celui de visiter notre mère et notre père. Pourquoi nous interdisent-ils la visite, si ce n’est par punition et par vengeance ? Acceptez-vous cela ? Quelle loi dans le monde autorise ce genre de comportement ? Non seulement ils nous privent de notre père et mère, mais de plus, ils nous volent notre enfance. Allez-vous nous aider ??

 

Sandy est également prisonnière

 

Extrêmement touché, le représentant du secrétaire général de l’ONU a dit qu’en tant que père, il ne peut qu’être ému et se sentir solidaire de l’enfant Sandy. Il l’a réconfortée et encouragée à poursuivre sa vie, et  lui a dit qu’elle était courageuse : « j’ai de l’estime pour ton courage et ta patience pour affronter ces dures conditions, je te remercie pour ta hardiesse... Tu parles au nom de tous les enfants palestiniens », ajoutant qu’il considérait Sandy comme prisonnière, car tous les enfants dont les parents sont détenus sont prisonniers également.

 

Il a ajouté que les enfants comme Sandy dont les parents et les oncles ont été détenus ne doivent pas être laissés seuls, nous devons tous trouver les moyens pour leur apporter l’aide nécessaire. Il lui a aussi promis qu’il ferait parvenir sa lettre au secrétaire général de l’ONU, affirmant qu’il exercerait tout son pouvoir pour autoriser Sandy et ses frères et sœur à visiter leurs parents dans les prisons israéliennes. Il ferait également parvenir sa voix aux Nations-Unies. Il a finalement déclaré qu’il ne doit pas y avoir d’Etat au-dessus de la loi internationale, tous les Etats, y compris Israël, doivent se plier à la loi internationale, et notamment la loi humaine.

 

La réalité des enfants dans les prisons de l’occupation

 

Au cours de la rencontre, Georges Abu Zuluf a affirmé que le DCI avait confiance dans le rôle du représentant du secrétaire général de l’ONU pour suivre la question de Sandy et le drame vécu par les enfants palestiniens, et notamment ceux qui sont en prison. Il a alors exposé la situation des enfants détenus, montrant l’ampleur des souffrances de ces enfants qui sont privés de vivre dans une ambiance familiale, et que Sandy n’est qu’un exemple de la souffrance que vivent tous ces enfants. Il a demandé au représentant du secrétaire général de l’ONU de prendre toutes les mesures internationales afin d’obliger Israël à se soumettre à la loi et la volonté internationale, d’exécuter ses obligations en tant qu’Etat signataire de la quatrième convention de Genève, qui assure la protection des civils en tant de guerre et de la convention internationale des droits des enfants, rappelant que l’Etat d’Isr aël doit respecter ses obligations en tant qu’Etat occupant et respecter les résolutions du comité international des droits des enfants et du comité international contre la torture, en ce qui concerne son comportement avec les enfants détenus.

 

La souffrance des enfants

 

Issa Qaraqi’, président de Nadi al-asir al-Filistini, a déclaré au cours de la rencontre que Sandy représentait un exemple de la souffrance des milliers d’enfants qui subissent les violations les plus graves de la part des autorités de l’occupation : coups, blessures, tortures, au cours des arrestations. Plusieurs enfants sont tombés martyrs lors des arrestations. Il a passé en revue les pratiques israéliennes lors des interrogatoires, le harcèlement sexuel, les agressions, et a insisté sur la pratique israélienne visant à utiliser l’interdiction de visite comme une punition collective afin de priver les prisonniers Palestiniens de leurs droits à la résistance contre l’occupation et pour l’autodétermination.  Il a déclaré que l’Autorité Palestinienne accordait une grande importance à la libération de tous les prisonniers, et notamment des enfants , des anciens prisonniers, des malades et blessés, ainsi que des femmes, mais Israël refuse de prendre en compte les critères palestiniens, ce qui est contraire aux lois et aux coutumes internationales. Il a demandé que l’ONU intervienne et joue un rôle actif pour la libération des enfants détenus et d’autres détenus, mais aussi de jouer un rôle pour améliorer les conditions de leur détention, en attendant qu’ils soient libérés, qui doit être une des réalisations du processus de règlement.

 

A la fin de la rencontre, le représentant du secrétaire général des Nations-Unies a remercié le DCI pour avoir organisé cette rencontre, il a fait ses adieux à Sandy en l’encourageant de ne pas perdre espoir de pouvoir embrasser ses parents assez rapidement, et a promis qu’il consacrerait tous ses efforts pour permettre la visite de Sandy à ses parents détenus, et de soumettre la question des enfants palestiniens detenus au programme des Nations-Unies.

 

Il faut rappeler que le site amin.org et le quotidien al-Quds ont été les premiers à susciter l’affaire de l’enfant Sandy lorsqu’ils ont publié un rapport de leur correspondant à propos de la lettre qu’elle a adressée à M. Kofi Anan. Cette lettre a été traduite en plusieurs langues, et a obtenu un intérêt très large. Le DCI-section Palestine a décidé d’adopter l’affaire et a commencé à préparer la visite de Sandy aux Nations-Unies, pour une rencontre directe avec le secrétaire général des Nations-Unies.

Notre correspondant à Jénine a reçu des appels de plusieurs associations, d’institutions et de personnalités soutenant la cause palestinienne ayant exprimé leur volonté d’aider Sandy à entreprendre sa mission.

 

Traduit par
Centre d'Information sur la Résistance en Palestine


Source : Palestine en marche


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