| AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP | |
| DOSSIER  | ||
|  | ||
| 
 Les martyrs du mouvement national des prisonniers Abdel Naser Ferwana 
        directeur du département des statistiques du ministère palestinien aux
        affaires des prisonniers et libérés, ancien prisonnier
       
        A partir des informations obtenues au cours des ces dernières années
        et des rapports officiels du ministère palestinien aux affaires
        des prisonniers et libérés, et malgré les légères différences
        d'estimation entre les uns et les autres, nous considérons que les
        martyrs du mouvement national de prisonniers se compte par dizaines,
        alors que des milliers de prisonniers sont en sursis.
       
        Les chiffres risquent à tout moment d'augmenter si nous ne prenons pas
        des mesures fermes pour mettre fin à l'indifférence générale
        concernant cette question.
       
        La mort est ordinaire et elle prend plusieurs formes, la plus sacrée
        est le martyre. Les martyrs ont pour nous une importance particulière.
        Notre histoire palestinienne est jalonnée de milliers de martyrs. A
        chaque martyr ses histoires et ses récits, mais les histoires et les récits
        des martyrs du mouvement des prisonniers restent particulières : ils étaient
        des prisonniers, ils manquaient de tout, ils étaient dépourvus des
        moyens de résistance, ils ne possédaient que l'arme de la détermination,
        de la volonté et de l'espoir en la liberté et la victoire.
       
        Ils étaient isolés, mais pas isolés de leur peuple, ils furent
        une partie essentielle du peuple. C'est pourquoi ils furent la cible de
        l'occupation. Ils furent les victimes de divers crimes de l'occupation.
        Ils furent les victimes de méthodes barbares et inhumaines, méthodes
        condamnées par les traités, conventions et lois internationales.
       
        Au cours de cette longue marche vers la liberté, 181 prisonniers sont
        tombés, de différentes manières, selon les sources du ministère
        palestinien aux affaires des prisonniers et libérés. Et j'espère que
        le dernier soit le martyr Jawad Adel Abu Mghayseb, qui a porté le n°181,
        de Deir el Balah, au centre de la bande de Gaza, décédé le 28 juillet
        dernier, dans le camp de détention militaire Ansar 3, situé dans
        le Naqab, du fait de la négligence médicale.
       
        Mais ce n'est pas tout. Il y a des centaines de prisonniers décédés
        après leur libération, du fait de ces pratiques barbares, du fait des
        séquelles de la prison. Citons parmi eux Fayez al-Badawi, Walid Ghoul,
        Abdel Wahab Masri, Talal Tahan, Saleh Dardouna, Ahmad Khadra, Shayboub,
        Mahmoud Abu Madhkour. Le dernier martyr dans ce cas est le martyr arabe
        syrien, le prisonnier libéré Hayel Hussayn Abu Zayd, décédé à l'hôpital
        Rambam à Haïfa, le 7 juillet 2005.
       
        Par ailleurs, des centaines de prisonniers souffrent de maladies
        chroniques, de blessures diverses, en attendant une mort certaine tant
        que la politique de la négligence médicale suivie par les directions
        des prisons israéliennes n'est pas changée. Tout comme il y a des
        milliers de prisonniers libérés qui continuent à souffrir des
        maladies dues à la prison, à la torture et autres mauvais traitements.
       
        Nous sommes face à une foule de victimes, certains sont décédés en
        prison ou après leur libération, d'autres attendent...
       
        Les prisonniers : cobayes des industries pharmaceutiques israéliennes
       
        De par notre expérience, de par les enquêtes et les recherches, nous
        savons que plusieurs prisonniers libérés ont été atteints de
        maladies soit chroniques, soit difficiles, même plusieurs années après
        leur libération. Une étude statistique montre que l'expérience de la
        prison et de la torture ne sont pas étrangers à ces maladies. Ce qui
        renforce cette assertion, c'est le fait qu'un membre de la Knesset israélien,
        président d'un comité scientifique, Dalia Ezek, a fait état il y a
        quelques années de l'existence de 1000 expériences de médicaments
        dangereux, en phase d'essai, faites sur les prisonniers palestiniens et
        arabes en Israël. Le ministère israélien de la santé s'est habitué
        à donner des milliers d'autorisations tous les ans, à des formes
        pharmaceutiques, pour mener des expériences sur les prisonniers
        palestiniens, comme l'a découvert Ami Levtat, présidente du département
        des médicaments dans le ministère israélien de la santé, de vant la
        Knesset, ajoutant que tous les ans, 15% d'autorisations supplémentaires
        sont données par le ministère pour mener les expériences de ces médicaments
        sur les prisonniers arabes et palestiniens.
       
        Il est évident que de telles pratiques sont une violation flagrante de
        l'article 13 de la convention de Genève relative aux prisonniers.
       
        Ce qui signifie qu'en réalité, les martyrs du mouvement national des
        prisonniers ne s'élèvent pas à 181 seulement, mais ceux-là font
        partie d'une longue liste qui risque de s'allonger si nous n'agissons
        pas rapidement.
       
        Concernant les 181 martyrs du mouvement des prisonniers, décédés
        entre 1967 jusqu'à ce jour, nous pouvons relever trois causes
        principales : la torture, la négligence médicale et l'exécution de
        sang froid du détenu lors de son arrestation. Certains prisonniers ont
        été également éxécutés par les gardiens et milices des prisons.
       
        La torture
       
        70 prisonniers sont décédés du fait des tortures. Le premier martyr
        est Yousef Jabali, décédé au début de l'année 1968 dans la prison
        de Naplouse. Nous avons également les martyrs Younes Abu Sbitan, Awn
        al-Ar'ir, Muhammad al-Khawaja, Ibrahim Ra'i, Khadr Tarazi, Mustafa Akawi,
        Atiya Za'anin, Khaled Sheikh Ali, Abdel Samad Hurayzat,....
       
        Israël est le seul Etat dans le monde à avoir légalité la torture
        dans ses prisons qui est devenue la méthode essentielle de son
        comportement avec les prisonniers. Les recommandations de la commission
        Landau en 1987, approuvées par la Knesset, ont mis les bases de la légalité
        de la torture en protégeant les services de renseignements qui en sont
        les principaux responsables.
       
        Après le scandale suscité par les médias suite au décès du
        prisonnier Abdul Samad Hurayzat, le 25 avril 1995, dans les dédales du
        centre d'interrogatoire d'al-Moskobiyya, qui venait de subir la pratique
        des secousses, la cour suprême de l'Etat d'Israël a émis plusieurs décisions
        en 1996 qui autorisent les instructeurs de la sécurité israélienne à
        utiliser les pressions corporelles modérées, si l'instructeur est
        certain que le prisonnier cache des informations importantes pour la sécurité
        de l'Etat, ce que les services de sécurité et juridiques de l'Etat ont
        nommées "la bombe à retardement". L'instructeur a donc le
        droit d'utiliser la pression corporelle renforcée et la méthode de la
        secousse violente contre les détenus, lors des interrogatoires, à
        condition que l'instructeur ait reçu l'autorisation de son responsable
        hiérarchique, remontant jusqu"au directeur de la Shabak, s'il a
        "besoin" d'utiliser des méthodes de plus en plus poussée s.
       
        Mais en septembre 1999, la cour suprême de cet Etat a émis une décision
        interdisant l'utilisation des moyens corporels contre les détenus. Mais
        cette décision n'a pas été traduite dans les faits, ni n'a supprimé
        l'utilisation de la torture ni l'a limitée.
       
        Bien que de nombreux traités et conventions internationales aient
        interdit l'usage de la torture, comme la déclaration universelle des
        droits de l'homme en 1948, le traité international pour les droits
        civiques et politiques de l'année 1966,  le traité contre la
        torture du 26 juin 1987 représente la date de son application
        effective.
       
        Le gouvernement de l'occupation a utilisé, concernant la torture, près
        de 80 formes de torture physique et morale, comme le Shabeh, la secousse
        violente, les coups, la mise en frogi, les brûlures de cigarettes,
        l'interdiction de sommeil, le harcèlement sexuel, l'isolement. Ces
        formes n'ont pas été utilisées contre uniquement des jeunes gens ou
        des hommes de la résistance, mais contre les enfants, les vieillards et
        les femmes, et même contre les proches, les amis et les voisins des
        prisonniers.
       
        Ceux qui furent torturés n'ont pas tous survécu pour nous parler de ce
        qu'ils ont subi, et ceux qui ont survécu n'ont pas tous les capacités
        de nous en parler, mais beaucoup de ceux qui ont survécu ont parlé,
        avec amertume, de ce qu'ils ont subi. Ils gardent toujours les conséquences
        de ces actes subis, bien qu'ils aient été libérés depuis plusieurs
        années.
       
        J'ai personnellement vécu plus d'une expérience d'interrogatoires,
        mais la plus dure fut celle de la fin de l'année 1989, où je suis resté
        dans les cellules des interrogatoires près de 100 jours. J'ai subi les
        pires formes de torture : des jours et des nuits plié dans un frigo, où
        je n'en sortais que pour les interrogatoires. Je garde toujours en
        souvenir l'image de cet instructeur, qui jouissait de nous torturer.
        Mais je garde en moi surtout l'image du prisonnier martyr Khaled Sheikh
        Ali, qui est décédé dans les cellules de la torture dans la prison de
        Gaza, le 12 décembre 1989. J'étais à ce moment dans "al-maslakh"
        (l'abattoir) ou ce que nous avons appelé al-bass (le bus) qui est un
        long couloir ressemblant à un bus, où les prisonniers étaient alignés,
        sur deux côtés, debout ou assis sur des chaises, spéciales pour la
        torture, les cellules de la torture sur les deux côtés, à l'arrière.
        Les instructeurs se mettent tout à coup à gestic uler, à crier,
        mettant une barrière derrière nous afin que nous ne voyons pas ce qui
        se passe, par les trous des sacs qui enfermaient nos têtes. Mais nous
        avions compris, par leurs dicussions en hébreu, que quelque chose est
        arrivé à l'un des prisonniers. Quelques jours plus tôt, le 3 décembre,
        j'étais dans une cellule minuscule, sale, où les raysons du soleil
        n'arrivaient jamais. Elle portait le numéro 14. D'un coup, nous avons
        entendu une voix, un cri, en arabe, venant d'un traître qui travaille
        dans les cellules. Il venait d'ouvrir la cellule n°12, et avait trouvé
        le martyr Jamal Abu Sharkh étendu après les séances de torture. Ils
        l'avaient torturé sauvagement et ensuite, exécuté, pour se venger,
        car il avait écrasé plusieurs soldats israéliens dans la rue an-Nasr,
        à Gaza, tuant et blessant plusieurs d'entre eux.
       
        C'est un sentiment de vengeance qui s'élève en moi lorsque je me remémore
        ces faits, avec la douleur et l'amertume. Vengeance non seulement envers
        les instructeurs mais envers ceux qui leur ont donné les ordres et le
        droit de le faire, leur assurant toute la protection nécessaire. Mais
        je ressens également de la honte, car en tant que prisonniers libérés,
        en tant que juristes et acteurs dans des institutions humanitaires, nous
        n'avons pas réussi à mettre fin à cette torture, comme nous n'avons
        pas encore réussi à poursuivre ces criminels ni à soutenir leurs
        victimes.
       
        Le quotidien Haaretz a dévoilé il y a peu de temps dans un rapport que
        les instructeurs israéliens se réjouissaient en torturant les
        prisonniers. Pour eux, tout Palestinien était un ennemi. La cause de
        ces pratiques inhumaines envers les prisonniers est leur certitude, au
        soldat et à l'instructeur, qu'ils ne seraient pas sanctionnés pour
        leurs actes, mais au contraire, qu'ils seraient soutenus par leurs collègues
        et responsables. Aucun responsable israélien n'a jamais été traduit
        devant une quelconque instance pour être jugé ou questionné à propos
        des crimes de guerre qu'il a commis dans les cellules des
        interrogatoires et dans les prisons, car la loi israélienne lui a assuré
        la protection et interdit de les traduire en justice.
       
        Le rapport indique aussi que la vie du prisonnier palestinien ne vaut
        plus rien pour l'institution militaire et sécuritaire israélienne,
        jusqu'au point où des soldats ont déclaré que les actes et pratiques
        de d'humiliation et de déshumanisation, de répression sauvage qu'ils
        menaient envers les prisonniers ne représentaient pour eux qu'un des
        moyens de passer le temps et de se réjouir.
       
        Les pratiques envers les prisonniers menacent leurs vies tous les jours.
        Les diverses statistiques indiquent qu'il est rare qu'un prisonnier ne
        soit pas soumis à une au moins des formes de torture, la plupart sont
        traités de façon inhumaine et dégradante. 99% des prisonniers
        ont été soumis aux coups, 93% ont été soumis à la privation de
        sommeil, 92% ont été mis en position de bout pendant de longues périodes,
        88% ont été soumis au shabeh (positions pour briser le dos du détenu), 
        68% ont subi la mise en frigo.
       
        Israël : premier exportateur des outils de torture
       
        Israël ne s'est pas contenté d'être le seul Etat à légaliser la
        torture, mais il est le premier Etat producteur et exportateur des
        outils de torture. Dans un rapport d'un organisme international spécialisé
        dans les droits de l'homme, intitulé "les marchands de la
        douleur", il est mentionné que l'Etat d'Israël est l'Etat qui
        produit le plus d'outils de torture, comme les menottes, les chaînes,
        les sièges, des produits chimiques divers comme les gaz pour les nerfs,
        les gaz lacrymogènes, les appareils de choc électriques.
       
        Concernant les prisonniers décédés des suites de la torture, une
        comparaison entre les martyrs de la première Intifada et la seconde
        nous montre que pendant les sept années de la première intifada, 23
        prisonniers sont décédés des suites de la torture, alors que pendant
        les cinq années de l'Intifada al-Aqsa, deux prisonniers sont décédés
        des suites de la torture.
       
        La négligence médicale
       
        40 prisonniers martyrs sont décédés du fait de la négligence médicale
        dans les prisons israélienne, le premier étant le martyr Abdel Qader
        Abul Fahem, qui est décédé au cours des grèves du mouvement national
        des prisonniers, au milieu de 1970, dans la prison de Ascalan. D'autres
        prisonniers martyrs sont décédés des suites de la négligence médicale,
        comme Hajj Ramadan al-Banna, Umar Awadallah, Umran Abu Khalaf, Ishaq
        Maragha, Rasem Halawi, Ali Jaafari, Anis Dawla, Salah Abbas, Salim Abu
        Sbeih, Umar Qasem, Qandil Alwan, Hussayn Ubaydat, Yousef Ar'ir, Muhammad
        Dahamine, Walid Amrou, Bashir Uways, Muhammad Abu Hadwan, Rasem
        Ghunaymat, Bashar Bani Odeh, ...
       
        C'est une politique délibérée et systématique pratiquée dans les
        prisons israéliennes : elles sont dépourvues de centres de soin
        appropriés, de médecins spécialistes, et des médicaments nécessaires.
        La pilule de l'acamol est ce qui devrait soulager tous les maux. Cette
        pratique de la négligence médicale est en violation avec les
        conventions de Genève relatives aux prisonniers.
       
        L'association internationale de l'amitié avec les humains, dont le siège
        est à Vienne, a écrit dans un rapport publié au milieu de cette année
        que les "détenus palestiniens dans les prisons israéliennes
        vivent des conditions exceptionnelles concernant la santé, il est rare
        que des détenus ou prisonniers vivent dans de telles conditons dans
        d'autres régions".
       
        Le médecin dans la prison israélienne est le seul médecin au monde
        qui puisse soulager tous les maux sur cette terre, avec une seule
        pilule, qui s'appelle acamol, qui contient du paracétamol. Il est vrai
        qu'il utilise parfois l'eau courante, un simple verre d'eau soulagerait
        le prisonnier, selon lui. L'absence des médecins spécialisés, des
        soins spécialisés, ou les appareils médicaux spécifiques pour aider les
        prisonniers dont les membres sont artificiels, ou ceux qui ont
        besoin de lunettes, ou d'appareils respiratoires particuliers, l'absence
        de pièces spécifiques pour isoler les prisonniers atteints de maux qui
        se propagent, le transport des malades vers les hôpitaux dans des
        camions non aérés, les pieds et les mains attachés, tout cela
        concourt à accentuer la politique délibérée de la négligence médicale.
       
        A cela il faut ajouter la malnutrition, avec le manque de calcium, la
        prolifération des insectes, des odeurs nauséabondes des égoûts, la
        forte chaleur et le froid mordant surtout dans les prisons situées dans
        le Naqab, ainsi que les pressions psychologiques auxquels sont soumis
        les prisonniers, tous ces facteurs favorisent les maladies, les crises
        cardiaques.
       
        Le médecin de la prison se comporte avec le prisonnier comme s'il se
        trouvait en face d'un ennemi. Le médecin pratique souvent la torture du
        prisonniers et est un des éléments du chantage exercé sur le
        prisonnier, qui consiste à lui proposer un traitement en contrepartie
        de renseignements ou des renseignements.
       
        Dès l'arrestation, lorsque le prisonnier est emmené dans le centre de
        détention, il est vu par un médecin qui devrait établir son état de
        santé, mais non pour le soigner en cas de problèmes, mais surtout pour
        en informer les services de renseignements qui déterminent ses points
        faibles au niveau de sa santé : ce qui est utile pour savoir quelle méthode
        de torture utiliser, quelles pressions exercer, les zones corporelles
        utiles à frapper, etc...
       
        Une comparaison entre les prisonniers martyrs au cours de la première
        Intifada et l'Intifada al-Aqsa montre que au cours de la première
        Intifada (7 ans), 11 prisonniers sont décédés des suites de la négligence
        médicale, et 10 prisonniers sont décédés au cours de l'Intifada
        al-Aqsa (5 ans).
       
        Les exécutions après les arrestations
       
        71 prisonniers ont été exécutés après avoir été arrêtés. Qasim
        Ahmad Al-Jaabari de la ville d'al-Khalil, qui fut exécuté le 27 mai
        1969 en le jetant d'un avion israélien après son arrestation. Il y a
        aussi les martyrs Ahmad Abu Diy, Haris Abu Haya, Ali Abu Sultan, Hasan
        Abu Rakba...
       
        Il s'agit d'une ancienne politique pratiquée contre les prisonniers, dès
        les premières années de l'occupation mais elle s'est étendue au cours
        de l'Intifada al-Aqsa, avec 47 martyrs, alors qu'au cours des vingt
        années de l'occupation de 1967 à 1987, 16 prisonniers ont été exécutés.
       
        Les exécutions sont menées sous différentes formes, soit juste après
        l'arrestation, le prisonnier est tué par un coup de feu, tiré de près,
        ou il est emmené à un lieu où il est exécuté, prétendant qu'il a
        essayé de fuit. Les coups de feu peuvent être tirés de loin en prétendant
        que le prisonnier essayait de s'enfuir, alors qu'ils savent qu'il n'est
        pas armé et qu'il est facile de le rattraper.
       
        Il y a aussi la méthode de laisser un blessé se vider de son sang
        jusqu'à sa mort, en le frappant, le torturant et/ou en refusant de lui
        apporter les soins.
       
        Certains martyrs ont été exécutés par les geôliers dans les
        prisons. Ils sont au nombre de 6. Ils sont décédés lors des
        affrontements entre les geôliers et les milices d'une part et les
        prisonniers de l'autre. Le prétexte des coups de feu et des exécutions
        est que le prisonnier s'est approché du soldat ou du geôlier pour
        l'agresser, ou bien qu'il cherchait à s'enfuir. Dans tous les cas, le
        prisonnier n'est pas armé, il ne représente aucunement un danger pour
        la vie de ces gardiens ou soldats armés jusqu'aux dents.
       
        Parmi les prisonniers exécutés de cette maière, Asaad Jabra Shawa de
        Gaza, Ali Ibrahim Samoudi d'al-Yamoun (Jénine) qui furent exécutés
        dans la prison du Naqab, le 16 août 1988, Nidal Zuhdi Dib de Ramallah,
        exécuté le 8 février 1989 à Meggido, Abdallah Muhammad Abu Mahrouqa,
        de Deir Balah, éxécuté le 2 septembre 1989 à Ansar II.
       
        D'après les chiffres fournis par le ministère palestinien aux affaires
        des prisonniers et libérés, les martyrs parmi les prisonniers furent
        les plus nombreux au cours de l'Intifada al-Aqsa, en comparaison avec
        les périodes 1967 - 1987 et celle de la première Intifada. Ce qui
        prouve que l'Etat d'Israël a adopté une politique systématique visant
        à tuer et exécuter les prisonniers.
       
        Les raisons d'une telle politique
       
        Lorsque l'Etat d'Israël a occupé le reste des régions palestiniennes,
        en 1967, sa présence s'est étendu dans toutes les régions et les
        camps. Il axait sa politique répressive sur les arrestations massives,
        de façon à obtenir des informations sur la résistance et le lieu de
        son action. Au cours des vingt années qui ont suivi l'occupation, de
        1967 à 1987, 400.000 Palestiniens ont été arrêtés, ce qui représente
        20.000 par an.
       
        Au cours de cette période, les méthodes dures et mortelles ont été
        utilisées dans les cellules des interrogatoires envers ceux qui sont
        considérés comme étant les responsables des actes de résistance ou
        comme étant les dirigeants de la résistance. Malgré la torture, les résistants
        refusaient d'avouer, ce qui explique le nombre important de martyrs, décédés
        par suite des tortures, au cours de cette période.
       
        Au cours de la première Intifada, les arrestations se sont encore étendues,
        200.000 arrestations entre décembre 1987 et ma mi-1994, soit 30.000 par
        an.
       
        Entre la mi-1994 et le début de l'Intifada al-Aqsa, au cours de
        l'instauration de l'Autorité Palestinienne, les arrestations furent
        moins importante, elles sont estimées cependant à 10.000, et le nombre
        de martyrs au cours de cette période chute à 8 martyrs.
       
        Au cours de l'Intifada al-Aqsa, la situation est entièrement changée.
        Les forces de l'occupation ne domiment plus toutes les villes et ne sont
        plus présentes dans toutes les régions, malgré leur puissance
        militaire à laquelle il faut ajouter leur immoralité. Les forces de
        l'occupation ont envahi des villes et procédé à des campagnes
        d'arrestations massives, touchant toutes les catégories de la
        population (jeunes, enfants, vieillards). Entre le 28 septembre 2000 et
        juillet 2005, 40.000 Palestiniens ont été arrêtés, soit 8000 par an.
       
        Mais les résistants actifs étaient toujours dans les régions
        palestiniennes. Les forces de l'occupation, au lieu de se retirer, ont
        au contraire intensifié leur politique d'assassinats. C'est ce qui
        explique que pour les résistants faits prisonniers, les forces de
        l'occupation les exécutaient par vengeance la plupart du temps, à
        cause de leur rôle dans la résistance, comme Abu Jandal et Ali
        al-Joulani.
       
        Les autorités de l'occupation ont poursuivi leur politique
        d'assassinats parce qu'elles n'ont pas été fermement dénoncées par
        les gouvernements et les organismes internationaux de défense des
        droits de l'homme, alors qu'il s'agit de crimes de guerre. Aucune
        politique de dissuassion n'a été levée en face des pratiques israéliennes
        qui sont pourtant de graves violations des droits de l'homme, et
        notamment du droit à la vie.
       
        Il faut ajouter que parmi les 181 martyrs parmi les prisonniers, 7
        martyrs sont originaires des pays arabes et d'ailleurs, comme Muhammad
        Khurayzat, du Liban, qui a été exécuté deux jours après son
        arrestation, Hasan Sawarka, d'Egypte, décédé au cours de la torture
        à la prison de Ascalan, Umar Shalabi, de Syrie, décédé sous la
        torture dans la prison de Ascalan, Nasar Huwaytat, de Jordanie, décédé
        à cause de la négligencemédicale à l'hôpital de la prison de
        Ramleh, Naser Hayb, de Syrie, décédé sous la torture dans la prison
        de Ramleh, Salah Abbas, d'Irak, Mikhaël Baba Lazaro, de la Grèce, décédé
        en 1983 à l'hôpital de la prison de Ramleh.
       
        Appel
       
        En conclusion de cette étude, je m'adresse à toutes les organisations
        et organismes des droits de l'homme, à tous les hommes et femmes épris
        de paix et de démocratie dans le monde, leur demandant de considérer
        la question des prisonniers comme une question centrale pour le peuple
        palestinien. Seule la libération de tous les prisonniers peut permettre
        la réussite de tout accord pour une paix juste.
       
        Il est nécessaire que des plaintes soient déposées devant les
        tribunaux internationaux contre les responsables des actes de tortures
        commis dans les prisons israéliennes.
       
        L'Autorité palestinienne, les forces nationales et islamiques ainsi que
        les institutions civiles doivent agir pour mettre en place des
        structures d'aide aux victimes de la torture, pour les prisonniers libérés,
        des structures pour les aider à la réinsertin sociale, professionnelle
        et psychologique.
       
        Afin de préserver la mémoire des martyrs du mouvement national des
        prisonniers, il est important de travailler à réunir toute la
        documentation nécessaire.
       
        Et gloire à tous nos martyrs.
       Traduit par : Centre d'Information sur la Résistance en Palestine 
 
 Source : Palestine en marche 
 | |
| Avertissement L'AFPS 59.62 a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées. Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'AFPS 59.62 ne saurait être tenue responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes. D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont elle n'a pas la gestion, l'AFPS 59.62 n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites. | 
Retour - Actualité - Ressources - Dossier prisonniers - Accueil