AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   


-o- DOSSIER  PRISONNIERS  PALESTINIENS -o-

 

Communiqué de Nadi al-asir al-filistini, No. 118  15/12/2004

(club du prisonnier palestinien)

Immoralité et crauté de la Shabak

Les prisonnières palestiniennes témoignent des méthodes de torture et des humiliations

Plusieurs prisonnières palestiniennes ont transmis des témoignages édifiants sur les tortures subies pendant les interrogatoires et les traitements inhumains dont elles ont été victimes lors des interrogatoires par les services de renseignements israéliens, la Shabak.

Les avocats de Nadi al-asir al-Filistini ont réussi à obtenir ces témoignages lors de leurs visites dans la prison de Ramleh et celle de Telmond, ainsi que dans le centre d'interrogatoire de la Moskobiyya.

La Shabak se comporte avec les prisonniers comme un appareil au-dessus des lois, aucun frein ni aucune considération morale ou humaine ne peut l'arrêter. Il s'agit d'un appareil israélien immoral et corrompu, qui agit selon les directives du gouvernement israélien qui l'autorise à utiliser tous les moyens interdits par les lois internationales pour arracher des aveux aux prisonniers palestiniens.

Témoignages des prisonnières

Qahira Saadi, 27 ans, du camp de Jénine, mariée et mère de quatre enfants, condamnée à 3 perpétuités et 30 ans de prison.

Qahira a déclaré que dès son arrestation, elle a subi diverses insultes dégradantes, elle a été frappée avec les crosses des fusils, et à la prison de Moskobiyya, elle a subi la fouille à nue, et le shabeh, les mains et les pieds attachés, pendant de longues heures.

Elle poursuit : "un instructeur dénommé Abu Yusuf s'est approché de moi, il a pris une chaise et l'a collée à moi, son corps était tout collé au mien, je lui ai demandé de s'éloigner, il a refusé, arguant que son travail exigeait cela, mais je ne pouvais rien faire, j'étais attachée.. Comme elle ne disait rien, elle a été transférée à des cellules appelées les cellules de l'exil, qui sont souterraines, sans lumière, ni eau, ni air, mais infestées de rats et de cafards. Ces cellules sont très étroites, avec un trou servant de toilettes, elle recevait un verre d'eau une fois toutes les heures. Elle y est restée pendant 9 jours.

Au cours des interrogatoires, les instructeurs criaient et me provoquaient. Ils m'ont menacée de viol plusieurs fois, et j'avais très peur. J'ai entendu des paroles que je n'avais jamais entendues au cours de ma vie.

Qahira a subi trois mois et demi d'interrogatoire, et un officier dénommé Shlomo l'a sauvagement frappée avec ses chaussures, et les coups étaient tellement violents que les prisonniers de Moskobiyya avaient protesté en faisant une grève de la faim. Elle avait été battue parce qu'elle avait réclamé à se laver. 

Linane Yousef Mulaytat, 24 ans, Beit-Furik, veuve d'un martyr

Elle a été arrêtée au barrage de Hawwara. Fouillée à nue, elle a été transférée au centre de Petah Tikva. Elle a subi le shabeh sur une chaise, les pieds et les mains attachés. Elle dit : au cours de l'interrogatoire, les instructeurs rapprochaient leur chaise de moi. Un des instructeurs me disait : ma chérie, et faisait le geste de m'embrasser, de manière sale. Il me disait que je devais être juive parce que j'avais les cheveux clairs...

Ils utiliaient des insultes dégradantes et faisaient des gestes obscènes, et cela a duré 24 jours. Elle a également décrit les cellules de Petah Tikva, disant qu'elles sont dépourvues de toutes les possibilités de vie humaine, la nourriture ne peut être consommés, les mauvaises odeurs empestent le lieu, un trou dans le sol fait office de toilettes, les murs sont peintes en gris foncé.

Rasha Khlaed Izza, 18 ans, de la ville de Bethlehem

Lors de son arrestation, dans sa maison, Rasha a été fouillée de façon humiliante devant les soldats, elle a ensuite été emmenée à Moskobiyya où elle a été fouillée une seconde fois à nue. Elle dit : une femme de la police m'a fait entrer dans la cellule des hommes, les hommes se sont mis à crier et ensuite elle m'a emmenée dans une cellule qui ressemble à une tombe, même quand je voulais dormir je ne pouvais étendre mes jambes, il s'agit d'une cellule étroite, petite, sans aération et sans fene^tre, où se trouvait un ventilateur qui soufflait de l'air froid, le matelas est sale et poussiéreux.

Rasha ajoute que les instructeurs l'ont insultée grossièrement, et l'ont menacée à plusieurs reprises de la mettre dans la cellule des hommes, et l'un d'eux lui a dit : "vous les Arabes, vous êtes des ordures."

Elle a précisé que les interrogatoires se sont déroulées pendant qu'elle était en position de Shabeh, les yeux bandés, les mains et les pieds attachés, jusqu'à ce qu'elle se soit effondrée.

"Le 8ème jour après mon arrestation, je suis arrivée à un état extrême, n'ayant aucune force, ne pouvant plus me tenir debout. Ils m'ont emmenée à l'infirmerie, m'ont donné une piqûre de remontant et m'ont ramenée à la cellule".

Tout au long de la période des interrogatoires, elle n'a pu rencontrer son avocat, ni se laver, et les instructeurs n'ont pas cessé de crier et de l'insulter.

Nadi al-Asir al-Filistini (Club des prisonniers palestiniens)

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