AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   


-o- DOSSIER  PRISONNIERS  PALESTINIENS -o-


La détenue libérée Nour Abou Hejla dans un entretien au quotidien « Al-Quods » le 31 Août 2004 parlant de sa dure expérience dans la prison israélienne


Nour Abou-Hejla a bien compris que signifie être une prisonnière dans les prisons israéliennes et que signifie être entre les mains d’un geôlier dépourvu de sentiments humanitaires et de sens morale.

 

Nour Abou-Hejla est une étudiante à la faculté d’Ennajah de Naplouse âgée de 23 ans, résidente de Dir Estia aux environs du gouvernorat de Salfit. Elle a été arrêtée le 1er Juin 2002 avec deux de ses collègues dans l’un des foyers universitaires près de la faculté, quand une force armée israélienne a attaquée le bâtiment vers une heure après minuit pour la ramener vers l’aube dans le camp militaire de « Houwara ».

  En parlant de l’incursion, elle dit: « malgré l’ambiance terrifiante, j’ai comme même empêché les soldats de me mettre leurs mains dessus » puis elle ajouta: «  quand je suis arrivée au camp de « Houwara », on m’a mis dans une tente les mains tenues au dos et ceci durant quatre jours continus et ainsi je ne pouvais dormir que sur mon ventre ».

          Le deuxième jour de son arrestation, elle subit l’interrogatoire au cours duquel les femmes geôliers ont commencé à la battre à la tête comme elles l’ont obligée à faire de pénibles travaux, ce qui lui causa une grave hémorragie des plaies dues aux coups reçus à la tête, et lorsqu’elle a demandé la consultation d’un médecin, celles-ci ont refusé puis elles l’ont remise dans la tente inconsciente; le lendemain, elle a été soumise encore une fois à l’interrogatoire en signalant que la torture de la première journée, n’était qu’un simple exercice pour la campagne de torture qui l’a succéda, entre autre les coups des bords de fusils sur les jambes, qui lui ont causé d’atroces douleurs.

          La seconde étape était la pression psychologique quand le chef du service des renseignements l’a mis devant 2 choix: avouer ou se trouver seule dans une chambre en compagnie d’un soldat, ce qui l’obligea à avouer, surtout que le chef des services de sécurité lui dit: «  rien n’est pêche pour nous, mais pour toi en tant que musulmane, c’est différent ».

          Les épisodes de la torture psychologiques continuent dans le camp de « Houwara »: « une fois je trouvait un chien dans la couverture, une fois j’était obligée d’assister à des scènes d’amour entre geôliers et femmes geôliers tard le soir ».

          Une fois les scènes de torture du camp militaire de Houwara finies Nour Abou-Hejla s’est trouvée dans le camp militaire de « Pteh Tekfa » ou elle a subi un second épisode d’interrogatoire durant quatre jours successifs pour passer 12 heures sous la pression de la torture des soldats par jour ce qui laissa ses vêtements imbibés de sang, et seulement après huit jours d’interrogatoire continues que l’administration du camp lui offrit uniquement 5 minutes pour prendre une douche ce qui l’obligea à remettre les mêmes vêtements, manque du temps et aussi de vêtements.

          « C’était 8 ans d’enfer et non 8 jours », ce que dit Nour à propos de la période de l’interrogatoire qu’elle a passé entre les deux camps, « surtout que les agents avec qui j’ai eu à faire étaient tous des hommes et ne prononçaient que des insultes en plus de la torture corporelle et psychologique, et malgré tout, j’ai nié les propos que j’ai signé au camp de Houwara surtout qu’ils étaient tirés par force et suite à la torture ».

          Nour fut condamnée à deux ans et 4 mois de prison sous prétexte q’elle est membre du réseau militaire du Djihad Islamique et fut transférée à la prison d’Erramla le 3 Juillet 2003

*** Derrière les murs de la prison Erramla..

          D’après Nour, l’administration de la prison a consacré aux soins des prisonnières un spécialiste des drogues qui a souvent recours aux calmants pour soigner celles-ci, ce qui rendit une grande partie d’entre elles « névrosées »; mais le dentiste, il arrachait directement les dents touchés sans tenter de les soigner, comme elle a signalé l’apparition des maladies contagieuses de la peau et surtout les champignons, qui ont touché au moins 15 prisonnières qui ont constaté à la suite qu’un ophtalgiste qui les soignait en ayant recours à l’hydrogène pour les soigner; et malgré que les détenus ont été disponibles pour ramener un médecin à leur compte, l’administration de la prison a mis plusieurs prétextes pour empêcher son arrivée.

 

*** Les peines des prisonnières:

          Nour parla d’un autre genre de torture qui est la présence de prisonnières criminelles juives dans la même prison entre les détenues politiques et résidant dans des chambres voisines ce qui provoquent les détenues palestiniennes surtout que ces criminelles ne s’empêchent de faire l’amour en public entre elles, en plus de leur façon de s’habiller, le problème s’est accentué quand l’administration a chargé ses dernières de la mission de la cuisine pour préparer les plats des détenues palestiniennes; et ces plats se limitent généralement à la «  macaroni » ce qui rend celles-ci anémiques, notant que certaines ont souffert de la vertige et du manque de calcium et que le pourcentage/ le taux du sang a atteint chez plusieurs 6% alors qu’il doit être entre 12 et 14%.

          Et parmi les sottises que commettent les prisonnières criminelles, le fait de verser de l’eau de Javel par dessus les détenues politiques ou le mélange d’eau et du citron et des piments piquants »..

          Et au cours de son entretien avec le correspondant du quotidien « Al-Quods », Nour a parlé des nouveaux lois imposés par l’administration de la prison d’Erramla après le retour de certaines d’entre elles qui ont été transférées quand l’administration a décidé de confisquer une partie des vêtements de ces détenues en leur ordonnant de garder pour chacune seulement 3 pulls, 3 pantalons, 2 pyjamas, 2 paires de chaussures et 2 Jilbabs et remettre le surplus à l’administration au cours de 24 heures.

          La détenue affirme aussi que l’administration a volé 50 livres en possession des détenues politiques lors de leur transfert la première fois vers la prison de « Tellmond » et 50 autres livres lors de leur retour à la prison d’Erramla.

 

« Et des plus dures moyens de torture qu’exécutent les geôliers au cours des séances d’inspection, le fait de fouiller les détenues toutes nues en utilisant un ultra sound dans les organes génitales des détenues sous prétexte de chercher des portables ».

Et pour prendre des photos, l’administration de la prison impose le prix de chaque photo et le nombre des photos que chaque détenue doit prendre et que le photographe ne sera présent qu’après avoir accepté les conditions suivantes:

  1   Il est formellement interdit à la détenue de prendre plus que 2 photos.

  2.     Chaque détenue doit payer 6 Nis pour chaque photo c'est-à-dire le double du prix réel.

  3.     Une fois le photographe est la, il faut qu’il prenne 100 photos sachant que la prison d’Erramla ne dépassait pas à l’époque de la visite du photographe, 40 détenues.

Et pour faire un appel téléphonique  aux parents, Nour signala que l’administration a mis des conditions pour fournir ces appels qui sont:

** le décès de l’un des parents ou le mariage de l’un des frères à condition de prouver cela en fournissant des papiers officiels, en raison de la bonne conduite.

 

****La grève de faim:

         

La souffrance des détenues femmes est continue, pareille à celle des détenus homes, et parfois elle dépasse la leur, ce que réclame Nour dans son entretien.

          Les détenues de la prison d’Erramla qui comptent de 49 ont décidé de participer à la grève de faim décidé par le mouvement des détenus politiques résident dans les prisons israéliennes qui s’est déclenchée le 18/8/04; la veille de la grève, les geôliers sont venues vers 21 heures pour confisquer tous les appareils électroniques, et le lendemain matin, elles ont confisqué tous leurs affaires et surtout le sucre et le sel qu’utilisent les détenues au cours des grèves au lieu des plats.

          L’administration a aussi demandé aux détenues de signer un engagement qui libère l’administration centrale des prisons de toute mauvaise conséquence que puissant subir ces détenues suite à la grève de faim, mais elles ont refusé leur demande, comme elles ont refusé la consultation médicale qui détermine l’état de santé de chaque détenue et sa capacité de résister à cette grève de faim.

Nour, qui a participé pour quelques jours à la grève de faim avant 4 jours de sa libération, affirme que les détenues, malgré leur faiblesse et la pâleur de leur visage, elles jouissent d’une bonne morale et tiennent à poursuivre la grève: «  la mort ou l’honneur ».

 

*** Plusieurs demandes …..et sans réponses

          Le but de la grève de la faim est de réaliser des résultats positifs qui garantissent aux détenues de meilleures conditions de vie dans les prisons et les camps d’arrestation: Nour Abou-Hejla suggère que l’administration doit céder et admettre les demandes des détenues, des plus importantes:

  1        Arrêter de fouir les détenues au cours de l’inspection toutes nues.

  2        Améliorer la nourriture de point de vue quantité et qualité et consacrer un kilo et demi de viande mensuellement pour chaque détenue.

  3         Arrêter les indemnités qui s’imposent aux détenues sans raisons valables.

  4        Leur permettre de circuler dans les couloirs de la Section pour pouvoir se servir entre elles.

  5         Permettre aux médecins de leur rendre visite.

  6        Annuler les paravans qui empêchent d’être en contact direct avec leurs visiteurs.

  7         Leur permettre de jouir des plats, fournis par leur famille à la suite des visites.

  8        Permettre aux enfants au moins de 9 ans qui viennent en visite à leur mères, détenues de les embrasser comme c’était le cas dans une période passée.

          Les détenues réclament aussi:

  1        L’installation des appareils téléphoniques pour pouvoir être en contact avec le monde extérieur.

  2        La remise des livres volés.

  3       Résoudre le problème des lettres qui tardent de rejoindre les détenues, comme elles peuvent ne pas arriver.

  4        Consacrer des échanges de visites entre elles et leurs proches -détenus (tells que frères ou pères) s’il en est question, sachant que certaines prisons israéliennes permettent de temps à autre ce genre de visites à l’exception de la prison Erramla.

  5       Permettre à celles qui le désirent des détenues de poursuivre leurs études universitaires et permettre à d’autres de se présenter à l’examen du baccalauréat pour celles qui se sentent prêtes à cela, sans oublier de signaler que l’année dernière 4 demandes parmi 12 ont été admises par l’administration des prisons.

Nour n’a pas oublié de signaler que celle qui désire étudier dans les facultés israéliennes, elle doit avoir en sa possession au moins  (6) milles nis (shekel).

  6        Permettre aux détenues de se rendre visite entre les différentes sections de la prison.

  7        Arrêter la décision qui interdit le rassemblement de plus de 20 détenues au cours de leur recréation.

  8     Permettre à leurs représentantes de rencontrer les représentants des détenus hommes dans le but de coordonner ensemble et discuter leurs problèmes communs.

Qui est le responsable:

Nour accuse les institutions palestiniennes, officielles et autres en plus des avocats d’avoir négligée l’affaire des détenues palestiniennes qui doivent être transmise au monde extérieur pour qu’il soit au courant de leurs souffrances et peines. Ces institutions telles que l’humanitaire, juridique, la Croix rouge, les avocats n’agissent pas suffisamment en faveur des détenues qui attendent impatiemment la visite des avocats ou l’un des représentants de ces institutions qui les mettent en contact avec le monde extérieur pour transmettre leurs souffrances et peines.

Et en évoquant la question des échanges des détenus avec le coté israélien, Nour voit que ce genre de compromise doit prendre en considération et sérieusement la libération des détenues femmes, qui d’après elle, ont la priorité de rejoindre leurs familles et surtout les détenues mères d’enfants et celles qui sont condamnées à vie: comment un people peut admettre que ses femmes soient en prison?

*** Wael Taha privé d’enfance:

Mirvat Taha a mis au monde son enfant au monde le 8 Février 2003, et après son accouchement, elle a été mise dans chambre de 12 m2 sans recevoir de soins médicaux sachant que Mervet a accouché les mains tenues au lit et elle n’a pu voir son bébé que le lendemain avec un sachet de pampres pourris. Mervet se trouve obligée de nourrir son enfant de la même nourriture qu’elle bouffe parce que l’administration de la prison ne lui fournit pas une nourriture exceptionnelle consacrée aux enfants de son age, il est même privé de jouets qui sont interdit à l’intérieur, même ceux qui sont confectionnes manuellement par les prisonnières sous prétexte qu’ils peuvent contenir des portables, mais Wael se débrouille bien avec les cueilleres et les assiettes vides.

Et l’administration précise aussi le nombre des vêtements que doit posséder ce pauvre bébé, comme il se trouve privé des beaux habits que lui a ramené sa grand- mère au cours de l’un des fêtes islamiques, comme elle est capable de  priver son père de le mettre entre ses bras et de l’embrasser;et ce qui contrarie le plus Mervat, comme le signale Nour est la date du 8 Février 2005 quand l’administration de la prison remettra Wael a son père alors qu’elle doit se trouver derrière les barries de la prison pour plus de 2 ans.

Source: http://www.ipc.gov.ps/france/Nouvelles/2004/Septembre/108.html

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