Communiqué
          de Nadi al-asir al-filistini n° 18 du 28.02.05
          
          Prisonniers
          palestiniens: dans l'attente de leur libération
          Le premier ministre israélien Sharon a déclaré
          dimanche matin qu'Israël compte réviser sa décision unilatérale de
          libérer 400 prisonniers palestiniens. La radio israélienne a rapporté
          les paroles du ministre de la justice disant que ces prisonniers ne
          seraient pas libérés dans quelques mois, comme l'Etat sioniste
          l'avait prévu suite au sommet de Sharm al-sheikh. Il faut rappeler
          que la liste des prisonniers qui ont été libérés et qu'Israël
          comptait libérer dans quelques mois a été faite unilatéralement,
          sans prendre en compte les revendications du peuple palestinien, des
          familles des prisonniers et des prisonniers eux-mêmes qui réclament
          la libération immédiate des prisonniers de longue date, ceux qui se
          trouvent en prison avant les accords d'Oslo, et les prisonniers aux
          lourdes peines, ainsi que les malades.
          
          Alors qu'il menace de mettre fin au processus de libération des
          prisonniers, Israël renforce sa répression contre les prisonnières
          de Telmond.
          
          Selon un communiqué d'Ansar el-sageen, dont l'avocat Sana' Dweik
          Harbawi a visité la prison de Telmond, les prisonnières font face
          actuellement à une répression féroce. L'avocat lance un cri
          d'alarme affirmant que la vie des prisonnières de Telmond est en
          danger, que leur détention est devenue un enfer insoutenable. Les
          prisonnières Qahira Saadi, Lina Jarbouni, Ra'ida Jadila, Dalia
          Sarandah, Manal Ghanem ont expliqué à l'avocat que les geôliers ont
          agressées par des coups une prisonnière Abir Awda, qui a été
          battue avec des matraques reliées à de l'électricité. Abir est
          actuellement en état de choc extrême. Elle a été attachée par des
          chaînes en fer à son lit pendant 24 heures pour l'humilier. Les
          prisonnières ont déclaré qu'elles sont privées des visites
          familiales de temps à autre, ainsi que des sorties dans la cour,
          comme elles continuent à être imposées financièrement par le
          racket systématique de la direction de la prison. Parmi les prisonnières
          punies, se trouvent Rania Hanawi (isolée pour un mois), Ubayda Axda
          (interdiction de visite pendant un mois), Nisrine Awda (interdiction
          de visite pour trois mois).
          
          Dans la prison dui Naqab (Ketsiot)
          
          Selon l'avocat de Nadi al-asir al-filistini, Fawaz Shaloudi, le
          prisonnier Diya' Salah Ahmad Abdel Majid de Ramallah, 25 ans, et
          condamné à 18 mois de prison, souffre des yeux, les autorités carcérales
          refusant de le faire soigner. Il en est de même pour le prisonnier
          Zayd Mousa Abdel Qader Humaydat, de la ville d'al-Khalil et détenu
          depuis le 22 novembre 2002, condamné à 6 ans de prison.
          
          L'avocat signale que les détenus administratifs sont toujours en grève
          des tribunaux, mouvement qu'ils ont commencé au mois de décembre
          dernier. Les détenus refusent de se rendre aux tribunaux qu'ils
          considèrent comme des tribunaux formels, les décisions de leur détention
          étant entre les mains des services de renseignements. Par le jeu du
          tribunal, Israël essaie de faire croire que les prisonniers sont
          "légalement" inccarcérés. C'est pourquoi les prisonniers
          administratifs ont déclenché leur mouvement de la grève des
          tribunaux.
          
          Dans la prison de Beer Saba', section Ishel, l'avocat a rencontré
          plusieurs prisonniers, dont Ahmad Yousef al-Maghribi, du camp Dhayshé,
          31 ans, condamné à 18 perpétuités, et interdit de visite familiale
          depuis sont arrestation, soit plus de trois ans, et le prisonnier
          Mu'tazz Hijazi, également en isolement depuis plus de deux ans. Pour
          la direction de la prison, leur isolement est justifié selon ses
          dires "ils portent la même idéologie, le meurtre coule dans
          leur sang, et ils ne méritent pas de vivre dignement, c'est pourquoi
          on ne peut appliquer les lois et les traités internationaux".
          
          Les deux prisonniers sont actuellement dans des cellules que même les
          animaux refuseraient, lieux sépcifiques où les prisonniers sont
          punis lorsqu'ils protestent contre les ordres de la prison. L'avocat
          ayant appris que les deux prisonniers s'y trouvent depuis plus de
          douze jours, a demandé des explications à la direction de la prison,
          qui a déclaré que des travaux dans les autres cellules les obligent
          à les mettre dans ces lieux conçus pour les punitions extrêmes,
          alors que les deux prisonniers n'ont rien fait qui justifie ces
          mesures. La cellule est extrêmement étroite, fermée de tous les côtés,
          san aucune lumière, froide et humide, les eaux tombent des murs
          fissurés, et les prisonniers ont déclaré qu'ils évitaient même de
          se nourrir pour ne pas être obligés à se rendre aux toilettes, étant
          donné que ce qui sert de toilettes est dans la cellule.
          
          Les prisonniers de la section Ishel réclament la fin de leur
          isolement et notamment des deux prisonniers Ahmad al-Moghrabi et
          Mu'tazz Hijazi.
          
          Pour Ansar el-sageen, la libération des prisonniers signifie, dans le
          vocabulaire des autorités israéliennes, la prolongation de la détention
          
          Dans un communiqué dat du 24 février, Ansar el-sageen informe que
          les autorités israéliennes ont prolongé la détention de 78 détenus
          administratifs pendant le mois de janvier 2005 et 40 prisonniers
          courant le mois de février, alors qu'elles parlent de libération des
          prisonniers comme geste de bonne volonté. Or les détenus
          administratifs sont des prisonniers sur lesquels ne pèsent aucune
          accusation, et chaque prolongation dure de 3 à 6 mois.
          
          Hussam Kana'ina, 10 ans de prison
          
          Le tribunal de Haïfa a prononcé la condamnation de Hussam Kana'ina,
          membre du comité central du mouvement Abnaa al-Balad, mouvement
          politique indépendantiste que les autorités sionistes poursuivent et
          empêchent d'agir depuis quelques années. Il y a an, Muhammad
          Kana'ina (Abu As'ad), secrétaire général du mouvement et son frère
          Hussam ont été arrêtés dans une opération policière dans leurs
          maisons, à Arraba el-Batouf, en Galilée. Muhammad Kana'ina a été
          condamné à 30 mois de prison il y a un mois et Hussam vient d'être
          condamné à 10 ans. Les autorités sionistes prétendent qu'ils ont
          eu des contacts avec l'ennemi (des militants palestiniens et arabes).
          
          La vie du prisonnier Fayez Abu Sfayra en danger
          
          Les brigades des martyrs d'al-Aqsa ont fait porté la responsabilité
          entière sur la vie du prisonnier Fayez Abu Sfayra, qui a été
          atteint de paralysie partielle lors des interrogatoires. Le prisonnier
          se trouve depuis le 9 décembre 2004 dans le centre d'interrogatoire
          d'al-Jalame.
          
          Le communiqué des Brigades des martyrs d'al-Aqsa demande
          l'intervention urgente des institutions des droits de l'homme pour
          faire soigner Fayez.
          
          Cheikh Jamal Tawil du Hamas: renouvellement de sa détention
          administrative
          
          Les autorités israéliennes ont renouvelé de 6 mois la détention
          administrative du sheikh Jamal Tawil, un des dirigeants du mouvement
          Hamas de la ville de Ramallah, qui devait être libéré le 24 février
          dernier. Sheikh Jamal Tawil est détenu administratif depuis 3 ans.