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              Gaza à
              l'intérieur des murspar Nidal Hamad
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                  Il n'est pas honteux
                que les populations de Gaza, et avec eux, tout le peuple de
                Palestine, se réjouissent du départ de l'occupation, de son
                retrait imposé et tactique des colonies construites sur les
                terres de la bande, celles qui sont les plus fertiles. Depuis
                longtemps, l'occupant a voulu partir, et en a parlé plusieurs
                fois. L'action de la résistance palestinienne a eu un effet
                direct sur l'accélération du retrait. Sans la résistance
                palestinienne efficace, il n'y aurait pas eu de retrait et
                Sharon n'aurait pas déclaré : "le retrait est un pas
                douloureux pour moi, personnellement... l'armée se redéploiera
                sur les lignes de la défense, derrière le mur de la sécurité"..
                Sharon a tenu à dire aussi "nous effectuons ce pas (le
                retrait) à partir d'une position de force, et non de faiblesse,
                et parce que la route de la paix entre les deux peuples détruira
                le mur de la haine et de l'extrémisme". Les paroles de
                Sharon sont claires et e xpriment l'intention de la partie israélienne
                qui est, après le siège de Gaza à l'intérieur des murs
                et son isolement du monde extérieur, de s'orienter vers les
                questions qui intéressent sa société, et qui sont les
                questions économiques et intérieures, puis les autres
                questions les plus importantes, qui touchent le fondement du
                conflit avec les Palestiniens, al-Quds, la Cisjordanie et ses
                colonies, le droit au retour des réfugiés. Quant à l'opération
                de désengagement ou du redéploiement, elle a pris le nom que
                Sharon lui-même lui a donnée.
               
                Nous avions déjà écrit
                à ce propos et dit que le redéploiement peut être considéré
                comme une occupation nouvelle de la bande de Gaza, qui se concrétise
                par le retrait de l'intérieur et la domination à partir de
                l'extérieur, ce qui veut dire emprisonner les gens à
                l'intérieur du mur de Gaza, duquel presque personne ne parle.
               
                Il est certain qu'il n'est
                pas honteux que ceux qui ont vécu sous la terreur sioniste
                pendant 38 ans se réjouissent du retrait des monstres de
                l'occupation, de leur vie quotidienne, de leur éloignement
                relatif de leurs maisons, de leurs propriétés, des balcons de
                leurs appartements, de leurs chambres à coucher, de leurs
                cuisines, de leurs tables dressées, de leurs écoles, des
                espaces de jeux de leurs enfants. Il n'est pas honteux, car le rêve
                a commencé à se réaliser par certains de ses aspects, mais
                sans qu'il soit exactement ce qu'ils avaient voulu ou s'étaient
                imaginés. Mais il est devenu réalité sur le terrain. Les
                colonies vont disparaître, les hordes sauvages sionistes vont
                partir, les barrages de l'armée qui découpaient la bande en
                trois vont s'en aller sans espoir de retour et vont disparaître.
                Tout cela nous amène à nous réjouir avec la population de
                Gaza, mais il ne faut cependant pas oublier l'objectif
                principale, ce que sera la vie après le siège et à l'intérieur
                des murs, il ne faut pas que nos raisons soient entraînées par
                la joie de nos coeurs.
               
                Nous ne pensons que la
                joie des Palestiniens en général, et de la population de Gaza,
                en particulier, va leur faire oublier qu'ils sont toujours sous
                occupation, que la construction du mur s'est achevée à Rafah
                et qu'il est prêt vers la frontière avec l'Egypte. Avec son
                achèvement, la bande de Gaza, qui est en train de célébrer la
                victoire et la liberté, sera comme une grande prison à l'intérieur
                des murs. La partie palestinienne n'aura aucune autorité sur
                les points de passage, ni sur les airs, ni sur les mers. Ce que
                signifie qu'il n'y aura d'autorité qu'à l'intérieur de cette
                grande prison, les frontières terrestres, maritimes et aériennes
                seront toujours sous la domination de l'occupation.
               
                Ce qui signifie que par
                leur retrait, les sionistes ont seulement allégé la tâche de
                leur armée qui devait assurer la sécurité de leurs hordes
                terroristes colonisatrices, importées de toutes les parties du
                monde. Ce qui signifie que la partie palestinienne, l'officielle
                et les organisations, ne doivent pas exagérer leurs célébrations
                et leurs festivités qui feront croire au monde que Sharon, son
                armée barbare, son pouvoir raciste et son occupation haineuse
                ont rendu effectivement les terres palestiniennes occupées,
                qu'ils ont effectué le souhait international du retrait israélien
                des terres palestiniennes occupées, que la bande de Gaza s'est
                totalement libérée, et qu'il n'y a plus d'occupation. Car la
                bande de Gaza s'est uniquement libérée de l'intérieur, mais
                elle est toujours occupée et assiégée de l'extérieur, elle
                sera à la merci d'un soldat sioniste sur le passage d'Erez ou
                une soldate sioniste sur le passage de Rafah. 
                
                 
                  Le devoir de tout
                  Palestinien est, à partir de cet instant, de commencer une
                  contre-offensive médiatique montrant que l'occupation
                  est toujours là, qu'il n'y a pas de souveraineté
                  palestinienne sur la bande de Gaza et dénoncer le projet
                  d'isolement et de partage des terres palestiniennes, en en
                  faisant des îles séparées les unes des autres.
                 
                  La bande de Gaza s'est
                  libérée de l'intérieur, mais elle est encore occupée et
                  assiégée de l'extérieur. Sur le terrain, nous trouvons que
                  la question sera encore plus difficile, plus complexe, pouvant conduire
                  la situation dans la bande à des problèmes internes, entre
                  l'Autorité et la résistance, entre les tribus, les familles
                  et leurs appareils sécuritaires, étant donné que le rôle
                  de la famille élargie et de la tribu à Gaza est encore plus
                  important que le rôle des institutions, de l'Autorité et de
                  l'organisation. En même temps, la population de Gaza peut se
                  passer des problèmes internes et secondaires et des
                  calculs étroits des uns et des autres. Car l'occupation n'est
                  pas finie, le siège n'a pas été levé, les arrestations et
                  les assassinats n'ont pas pris fin, ni la politique de la
                  souffrance jusqu'à la mort, mais au contraire, le racisme, la
                  barbarie, la sauvagerie de l'occupant se sont accentués,
                  comme le montre ce qui s'est passé récemment, lorsque des
                  soldats ont exécuté un Palestinien, à un barrage, en le
                  mettant dans un trou, près d'un barrage de l'armée
                  d'occupation. Le jeune étudiant de l'université d'al-Najah a
                  été arrêté au barrage, et placé dans un trou pendant deux
                  heures, sous un soleil de plomb. Ce qui a provoqué son décès.
                 
                  Les Palestiniens doivent
                  se réjouir de la fin d'un des articles essentiels du rêve
                  sioniste, écrasé sous les pieds des enfants de Gaza et des
                  longues files de martyrs de la bande de Gaza et de toute la
                  Palestine. Ce fut le rêve des pères fondateurs de l'entité
                  sioniste en Palestine, le rêve des gens comme Sharon,
                  dirigeant déracinateur raciste de l'entité étrangère
                  d'Israël, le rêve du "grand Israël". Sharon et
                  ses sembables sont maintenant convaincus qu'il n'est plus
                  possible de réaliser le rêve de l'Etat d'Israël, du Nil à
                  l'Euphrate. C'est pourquoi nous les voyons aujourd'hui se
                  retirer de la bande de Gaza et évacuer leurs colonies, sans définir
                  et dessiner les frontières, sans laisser une route ou un
                  passage reliant la bande de Gaza à la Cisjordanie. Ils
                  quittent Gaza après 38 ans d'occupation, parce qu'ils
                  affrontaient une résistance, la résistance de Gevara Gaza,
                  de Rantissi, de Nidal Farhat, de Ayache, d'Abul Rish, d'Abu Al
                  ba, d'Iman al-Homs, de Rim Riyashi, de tous les martyrs de la
                  révolution palestinienne en marche.
                 
                  Ils laissent les terres
                  palestiniennes occupées, en Cisjordanie et dans la bande,
                  sans liaison géographique, séparées et partagées, ils les
                  laissent ainsi à cause d'abord de la résistance, à cause
                  des coûts exhorbitants de leur présence là-bas.
                 
                  Le retrait de l'intérieur
                  de la bande de Gaza va énormément alléger le poids porté
                  par l'occupant, c'est pourquoi ce dernier va se diriger avec
                  force et énergie pour résoudre d'autres questions, comme la
                  Cisjordanie et ses colonies, al-Quds, les réfugiés et le
                  droit au retour, la situation israélienne interne, et
                  notamment économique.
                 Traduit par : Centre
                d'Information sur la Résistance en Palestine
               |  
      
 
        
          
            | Source
              : Palestine en Marche |  
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