| AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP | |
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 Paris,
      vendredi  1 octobre 2004 à 17
      heures 30                                   
      Monsieur le Président de la République , En
      raison de l’extrême gravité de la situation actuelle en Palestine, créée
      par la nouvelle offensive militaire israélienne dans la Bande de Gaza,
      nous pensons nécessaire de vous interpeller aujourd’hui. Sur
      les quelque 4300 morts depuis le début de cette Intifada, plus de 3300
      sont palestiniens, dont 82%de civils, parmi lesquels 621 enfants. Chaque
      jour 2 ou 3 Palestiniens tombent sous les armes des forces d’occupation
      israéliennes, que ce soit l’armée ou des colons. A
      ce jour à Gaza plus de 50 Palestiniens ont été tués au cours d’une
      opération d’envergure énorme et de durée indéterminée, sous le prétexte
      d’empêcher le tir de roquettes contre des cibles israéliennes par des
      militants de la résistance palestinienne. Rappelons, malgré le
      matraquage médiatique reprenant les déclarations de l’armée israélienne
      comme la vérité sur le terrain, que la réoccupation massive du nord de
      Gaza a commencé au soir du 28 septembre, 24 heures avant le tir qui a
      –malheureusement- tué deux enfants israéliens.  L’armée
      israélienne est présente en permanence dans 
      la Bande de Gaza  et
      cette opération est la douzième d’envergure en 3 mois. A ceci
      s’ajoutent les exécutions extra-judiciaires dont plus de 420
      Palestiniens ont été victimes depuis le début de l’Intifada, parmi
      lesquels 186 étaient des passants. Sans parler des écolières tuées ou
      grièvement blessées dans les salles de classe ou des vieillards
      ensevelis dans leur maisons sous les coups de boutoir des bulldozers israéliens.
      De même que le sens du « désengagement » unilatéral de Gaza
      est de se redéployer en Cisjordanie, où le gouvernement de M.Sharon prépare
      l’arrivée des colons, et de nier toute réalité aux Palestiniens en
      tant que partenaires possibles, l’objectif inavoué de ces attaques
      meurtrières est de faire de Gaza un territoire détruit, invivable, ingérable,
      un vaste camp de concentration, une prison mouroir à défaut d’avoir pu
      le réduire à un énorme cimetière. Avec
      des dizaines de chars et d’hélicoptères qui massacrent les civils du
      nord de Gaza, le gouvernement israélien a encore déchaîné la violence
      criminelle de son occupation sur les centaines de milliers de
      Palestiniens. A Gaza le droit humanitaire, les droits humains, le droit
      international  sont
      quotidiennement foulés au pied par la soldatesque du général Sharon.  Les
      Palestiniens de Cisjordanie sont eux aussi soumis à des attaques
      sanglantes des occupants, militaires ou civils armés, dont
      l’intensification actuelle laisse craindre une offensive d’envergure. A
      Jénine, les invasions à répétition, les blocus et les couvre-feux
      laissent la ville exsangue. Exécutions extra-judiciaires (3 morts le 14
      septembre), arrestations massives, attaques d’hôpitaux (Croissant Rouge
      palestinien et hôpital Al Razi le 27 septembre), assassinats (un homme
      handicapé abattu le 28), la terreur militaire israélienne s’acharne
      sur la ville et le camp de réfugiés. A
      Naplouse, les attaques de la Vieille Ville alternent avec celles des camps
      de réfugiés (4 militants abattus dans une maison début septembre, 3
      autres tués dans le camp de réfugiés de Balata le 
      27, des résistants arrêtés dans le camp al Aïn, disparus
      depuis). Les colons surarmés qui écument les routes près de Naplouse
      assassinent les civils (un chauffeur de taxi abattu près de Zaatara le 27
      septembre). Les bouclages et couvre-feux sont innombrables. Près
      de Hébron, des Internationaux d’une organisation chrétienne qui
      accompagnent les enfants palestiniens à l’école pour les protéger des
      violences des colons ont été battus et blessés, tandis que les maisons
      et les champs sont rasés et que plus au sud les habitants troglodytes
      sont menacés d’éviction manu militari. Destructions
      de maisons et des infrastructures, dont certaines financées par la
      France, hectares de terre arasés, milliers d’oliviers arrachés, eau
      confisquée s’ajoutent à l’empêchement de se déplacer, de
      travailler, se soigner, étudier, de vivre.  Le
      Mur d’apartheid et de spoliation qui s’insinue en territoire
      palestinien est le symbole de cette politique illégale et criminelle.
      Construit déjà sur environ 200 km dans le nord, il coupe maintenant les
      quartiers de Jérusalem Est, il sépare Ramallah de ses quartiers périphériques,
      Bethléem de ses villages. Il morcelle le territoire palestinien Les
      manifestations quotidiennes contre le Mur des villageois, accompagnés de
      militants anticolonialistes israéliens et de militants internationaux,
      sont réprimées avec la même violence militaire qui se nourrit
      d’impunité ( à Budrus près de Ramallah, les tirs israéliens contre
      les manifestants ont fait de nombreux blessés, dont un enfant de 12 ans
      visé et atteint à la tête le 23 septembre). Cette intimidation ne fait
      pourtant pas plier les villageois qui défendent leurs terres, leur
      subsistance, et leur identité. Celle de tous les Palestiniens. Les
      actions non violentes contre le Mur se poursuivent partout. En 2004 elles
      culmineront par une semaine d’action internationale en novembre à
      partir du 9 pour imposer le démantèlement du mur. La
      violence politique est aussi imposée aux Palestiniens par le premier
      ministre Sharon et ses généraux. Les bureaux de recensement mis en place
      à Jérusalem par les dirigeants palestiniens en vue d ’élections
      municipales en décembre ont été pillés puis fermés. Le président élu
      des Palestiniens, Yasser Arafat est emprisonné de fait depuis près de 3
      ans à Ramallah , à la  Muqata’a
      dont de multiples attaques par les troupes d’occupation n’ont laissé
      quasiment que des ruines. En outre il a encore été officiellement menacé
      d’expulsion et de mort par le premier ministre israélien le 15
      septembre. Les gouvernants israéliens n’hésitent pas non plus à
      assassiner en dehors de  Palestine:
      en Syrie, dont ils ont déjà bombardé le territoire, un dirigeant de la
      résistance a été abattu le 26 septembre. Le risque de régionalisation
      du conflit est ainsi confirmé alors que Sharon clame (14 septembre)
      qu’il n’appliquera pas la Feuille de Route dont il est signataire. La
      colonisation incessante, la construction du Mur ou les bouclages, la
      politique d’assassinats des dirigeants qui vise à déstructurer les
      mouvements de résistance, l’asphyxie économique de la Palestine, l’étranglement
      de toute la population palestinienne, tout cela a pour but de 
      la faire plier, quitter sa terre 
      et  renoncer à ses
      droits. Il s’agit d’une politique délibérée de nettoyage ethnique. Dans
      ce contexte  extrêmement
      dangereux où tout le peuple palestinien est en danger de mort, l’
      Association France Palestine Solidarité (Afps) affirme qu’il faut arrêter
      le bras criminel des dirigeants israéliens immédiatement et exige, comme
      Yasser Arafat et les dirigeants palestiniens aujourd’hui, que la
      communauté internationale se mobilise. Monsieur
      le  président, vous vous êtes
      prononcé pour le droit et son application en Palestine. La
      Cour Internationale de Justice de Lahaye a dit l’illicité du mur de séparation
      que les autorités israéliennes font ériger en Cisjordanie. Elle a par
      son avis dénoncé l’occupation de la Palestine. L’Assemblée Générale
      de l’ONU, dont l’Union européenne unanime, a ensuite voté en ce
      sens. Pourtant
      aujourd’hui le gouvernement israélien non seulement n’applique pas le
      droit mais il vient d’afficher sa détermination à ne pas respecter les
      engagements internationaux qu’il a signés. Combien
      de temps la France laissera-t-elle faire ? La Palestine est en danger
      de mort. Ne pas agir aujourd’hui c’est être complice de crimes de
      guerre, c’est nier la primauté du droit sur la force coloniale. L’Afps
      affirme que la France a les moyens de faire imposer le droit, par des
      sanctions contre Israël  comme
      les Pays non alignés en ont décidé, tant que son gouvernement ne se
      conformera pas au droit international qui nous régit.  Nous
      en appelons à vous, Monsieur le Président, pour que vous usiez de votre
      pouvoir afin de mettre un terme immédiat aux crimes que l’armée israélienne
      commet à Gaza, pour faire envoyer d’urgence en Palestine une force de
      protection de la population palestinienne et pour faire appliquer le
      droit. Veuillez
      agréer, Monsieur le Président, nos sentiments respectueux. AFPS Le
      président, Bernard
      Ravenel | 
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