AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   



"J’ai vécu six jours là-bas"
Par Alain Desmarest (*)
 
Militant pour la paix, la justice, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, je me suis de longue date intéressé à la situation au Moyen-Orient.
" Là-bas où le destin de notre siècle saigne ", comme l’écrivait Aragon à propos de l’Espagne de Franco. Nourri du combat militant au sein du PCF pour la solidarité internationale, les luttes de libération, je pensais connaître la situation du peuple palestinien, ses exodes, ses drames, ses souffrances.
De retour de six jours dans les territoires occupés palestiniens et en Israël, dans le cadre d’une délégation de collectivités locales développant des actions de coopération à l’initiative de Cités unies de France, j’en reviens bouleversé.
La guerre entraîne toujours son cortège d’atrocités. La vision que l’on peut en avoir en France à travers les médias provoque, certes, chez les progressistes une réaction de compassion à l’égard du peuple palestinien. ( ... )
Depuis notre départ de l’aéroport de Tel-Aviv, deux sentiments m’obsèdent : colère face à tant de souffrances, d’humiliations imposées à un peuple qui a le droit de vivre en paix et en sécurité sur la terre de ses ancêtres ; colère face au silence de la communauté internationale. Il est curieux de constater que certaines causes bénéficient de l’attention des médias internationaux et d’autres non. Les enjeux stratégiques de la mondialisation libérale n’y sont sans doute pas étrangers.
Les militants progressistes et les pacifistes qui se sont rendus en Palestine ont sans nul doute ressenti la même colère et le même sentiment d’impuissance. De retour en France, nous avons le devoir d’être utiles à la paix en témoignant de l’ampleur du drame vécu par le peuple palestinien.
Au moment où un espoir renaît avec " la feuille de route ", nous devons affirmer que nulle paix ne sera possible sans faire cesser l’occupation israélienne et son cortège d’arrogance, d’arbitraire, d’humiliation du peuple palestinien. Une stratégie délibérée d’étranglement progressif est appliquée par Sharon. Le développement des colonies à une vitesse impressionnante est un cancer qui ronge les territoires au-delà de la fameuse ligne verte. La construction du mur de la honte, dont les médias parlent beaucoup moins qu’ils ne le faisaient du mur de Berlin, vient morceler et amputer les territoires de Cisjordanie, confisquer, outre les cultures, une partie de l’alimentation en eau des populations des territoires occupés.
Tout est mis en ouvre pour obliger ce peuple à accepter l’humiliation ou à reprendre un nouvel exode. Comment dans ces conditions dire à un peuple humilié : " Ne résistez pas " ?
J’ai vécu six jours là-bas. Six jours " seulement " pour voir la haine, l’arrogance, l’arbitraire. Six jours, cela n’est rien. C’est au quotidien que des femmes, des hommes, des enfants, des vieillards le subissent.
Comment faire la paix si cela ne cesse ?
 
( * ) Alain Desmarest Vice-président du conseil général du Val-de-Marne, dans l'Humanité du 21 juillet 2003

 

Source : Liste Assawra
http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=1873                               

 

Ce texte n'engage que son auteur et ne correspond pas obligatoirement à notre ligne politique. L'AFPS 59/62,  parfois en désaccord avec certains d'entre eux, trouve, néanmoins, utile de les présenter pour permettre à chacun d'élaborer son propre point de vue."

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