AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   


Sharon cherche à mettre le peuple palestinien
" le dos au mur "
 

armanda dos santos (naba'a)
15 janvier 2004

Exaspérés par l'absence de perspective politique et la construction de la barrière de séparation en Cisjordanie, les groupes palestiniens, après avoir envisagé une trêve, semblent se diriger vers une intensification des attaques contre Israël.

L'Autorité palestinienne de Yasser Arafat et le Premier ministre Ahmad Qoreï ont fait porter à Israël la responsabilité de l'attentat suicide qui a tué mercredi trois soldats et un agent de sécurité israéliens au passage d'Erez dans la bande de Gaza, en mettant en cause sa politique dans les territoires.

L'attentat, perpétré par une kamikaze du Hamas et revendiqué conjointement par le mouvement islamiste et un groupe armé lié au Fatah, est intervenu quelques heures seulement après un attaque palestinienne en Cisjordanie qui a coûté la vie à un colon juif.

"Les agissements israéliens ferment la porte à tout progrès politique et cela accroît la possibilité d'une radicalisation de la réaction palestinienne", affirme le député palestinien Abdel Fatah Hamayel. "En l'absence d'une perspective politique et alors que la construction du mur de séparation et l'escalade israélienne se poursuivent, l'Autorité palestinienne peut difficilement appeler les différents groupes à une trêve ou à faire preuve de retenue", déclare M. Hamayel, un des cadres du Fatah de Yasser Arafat en Cisjordanie.

Un des principaux chefs du mouvement, Hussein Al-Cheikh, estime que le Premier ministre israélien Ariel Sharon cherche à travers sa politique musclée dans les territoires occupés "à mettre le peuple palestinien le dos au mur". "Cela ne nous laisse pas d'autres alternatives à part la résistance", dit-il. Selon lui, M. Sharon tente à travers sa politique "de faire revenir les Palestiniens à la table des négociations selon le programme israélien". "Il ne trouvera pas un seul Palestinien pour négocier avec lui selon ce programme".

Les différents groupes palestiniens discutaient depuis plusieurs semaines de l'opportunité de proclamer une trêve dans les attaques anti-israéliennes mais ils exigent en contrepartie qu'Israël cesse ses opérations dans les territoires occupés. Manifestement pour donner une chance à ces discussions, le Hamas n'avait pas commis d'attentats depuis le 9 septembre 2003 avant de rompre brusquement cette "trêve tacite" avec l'attaque d'Erez mercredi.

Affirmant que les efforts politiques sont "stériles et inutiles" dans le contexte actuel, Abdelaziz Al-Rantissi, un des principaux dirigeants politiques du Hamas, estime que le peuple palestinien n'a d'autre choix que la lutte armée. "La résistance est l'unique alternative pour notre peuple qui souffre nuit et jour des crimes des gangs sionistes", a affirmé M. Rantissi à la chaîne d'information arabe Al-Jazira. Cet avis est partagé par Qaïs Abdelkarim, membre du bureau politique du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP).

"Le refus d'Israël d'arrêter la construction du mur et de lever le bouclage, et le refus des Etats-Unis de faire pression sur Israël poussent les formations palestiniennes à poursuivre la résistance", affirme-t-il. Convenant que le "mur et l'escalde israélienne favorisent la violence", le ministre palestinien des Collectivités locales Jamal Choubaki estime toutefois que la résistance armée n'est pas le meilleur moyen d'y faire face. "Les manifestations populaires pacifiques contre le mur sont plus efficaces que les opérations armées", dit-il."Les forces de l'occupation peuvent facilement riposter à des actions armées mais il leur est très difficile d'affronter des manifestations populaires massives". 
RAMALLAH (AFP)

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