AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   



Trois mois déjà...
par Marie-Jo (IWPS)

Hares, le 18 Décembre 2004

La saison des olives est finie, le ciel n'est plus uniformément bleu et l'hiver est arrivé. Mon séjour en Palestine arrive à sa fin. Je repars, consciente du privilège qui est le mien de pouvoir vivre loin des routes interdites, des humiliations quotidiennes, de l'angoisse des terres volées et du futur imprévisible.

Je laisse derrière moi la réalité palestinienne, porteuse de tant de menaces : les barrages volants répétitifs, les 2 gros contrôles militaires réinstallés depuis peu sur la route Jérusalem - Naplouse (3, en tout, sur 60 km !), Yasouf enfermé, à nouveau, depuis 10 jours...

Les élections palestiniennes approchent : fin décembre, des municipales partielles et, en janvier, les présidentielles. Des associations internationales s'organisent pour participer à l'observation des procédures de campagne. Il y a déjà eu un candidat brutalisé par les soldats et maintenu, face au sol, pendant 1 heure, près de Jénine. L'accès à un quartier d'Hébron lui avait été refusé, la veille. Elections libres ?

Ici, dans le District de Salfit, c'est la consternation. La colonie d'Ariel va être agrandie et la construction du Mur va commencer. Une réunion de responsables locaux était organisée récemment au District. Une soixantaine d'hommes (1 seule femme), des visages fermés, des propos vifs, un vieil homme qui se lève et s'en va après une intervention acerbe...

L'atmosphère était insoutenable pour qui sait ce qui s'est passé ailleurs !
Résistance légale par les tribunaux, résistance civique par les manifestations non violentes, rien n'a pu, jusqu'à présent, stopper l'avancée inexorable du Mur et l'élargissement des colonies. Certes, cet été, la barrière dite « de sécurité » a marqué un temps d'arrêt dans certains villages, suite à des décisions de la Cour de Justice israélienne. Quelques tracés modifiés, des retraits de quelques centaines de mètres, des maisons épargnées parfois, mais le monstre avance et la prison à ciel ouvert se constitue petit à petit.

Et le Monde dans tout ça !  Il regarde, tergiverse et ne fait rien.
L'écrasement du peuple palestinien semble ne pas déranger plus que cela !

Il y a urgence à réagir.

Puisque les politiques et les puissants ne bougent pas, nous devons, nous les anonymes, nous lever et briser le silence, forcer nos Elus à reconsidérer la question, les pousser dans leurs retranchements.

Nous devons, aussi, convaincre nos voisins, nos familles et nos collègues.
Ce qui s'est passé, ces siècles derniers, avec les Indiens d'Amérique, les Aborigènes d'Australie, les Alaouites de Patagonie, les peuples d'origine du Grand Nord, les... se déroule en Palestine de nos jours.

N'aurions nous fait aucun progrès en termes de respect des droits humains depuis l'âge des cavernes. Certes, l'histoire humaine n'est faite que de sang et de larmes, de vainqueurs et de vaincus !

Ayons l'orgueil de penser que nous pouvons vivre d'autres temps, générer d'autres processus et reconnaître le droit, pour tous, de vivre sur sa terre et d'être respecté en Etre Humain, tout simplement.

Source : Jean-Claude Perron

Ce texte n'engage que son auteur et ne correspond pas obligatoirement à notre ligne politique. L'AFPS 59/62,  parfois en désaccord avec certains d'entre eux, trouve, néanmoins, utile de les présenter pour permettre à chacun d'élaborer son propre point de vue."

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