AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   


 

L'information est une arme au service de la paix. Sa diffusion est un acte de résistance
Les médias occidentaux ont toujours accepté les versions de l'armée israélienne et fermant les oreilles aux autres sources

                       Journal  des Palestiniens            

               N° 131

30.07 au 05- 08
Par  M.Lemaire  
Ce journal est obtenu par la lecture journalière des journaux en ligne (Afp- ats - Ap - Reuters ainsi que les sources d'informations de la résistance). ensuite patiemment je fais les recoupements...
Vous retrouverez ce journal sur le site http://www.nord-palestine.org/Journaux_Palestiniens.htm  
ps : # veut dire important (a mes yeux) :

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Avant propos
"Aujourd'hui Gaza, demain Jérusalem",
04-08
La Palestine se rappelle de l’anniversaire de leur président Yasser Arafat et se préparent à fêter le retrait de Gaza
(après 38 ans d'occupation)
Plus de  10.000 Palestiniens étaient réunis à Gaza devant les locaux du Conseil Législatif Palestinien.
Reuters

Sommaire : 
1Politique Palestinienne (en Palestine toujours occupée)
2 Politique Israélienne

3 Politique internationale des territoires occupés 

4 La palestine en chiffre & au jour le jour
Décompte des pertes humaines
Détails par région
5 Médias :

6 Les brèves

6-1  Près de la moitié des colons de la bande de Gaza a rempli le formulaire donnant droit à des indemnités compensatrices.
7 Dossier
7-1 Point de vue de Badia Benjelloun :  La scène du deux 
7-2 Point de vue de Stéphanie Le Bars :  Quand Amnesty se decidera-t-elle à réagir ...?
7- 3 Point de vue de Ali Samoudi : Jénine se prépare au retrait de quatre colonies...
7-4 Point de vue de Shaul Goldstein " La terre d'Israël est très petite....  Il n'y a de place que pour un seul Etat, le nôtre." 
7-5 Point de vue Amnon Kapeliouk : LES DESSOUS DU DESENGAGEMENT

       30-07 au 05-08 :   Peuple Palestinien  : 8 tués   -  36 blessés
                                                                              
1  Politique Palestiniene 
1-1  Processus de paix :& futur état
30-07
#  Le président Mahmoud Abbas a discuté de l'avenir économique de la Palestine avec James Wolfensohn, l'envoyé spécial du Quartette (USA, Union européenne, Russie, Onu).
Wolfensohn :  "Je pense qu'il est extrêmement important que le peuple palestinien comprenne que ce retrait doit mener à une meilleur vie ",
"Je suis parfaitement conscient du fait qu'il y a un certain degré d'incertitude et de réticence, mais il est possible de parvenir à un meilleur avenir et le Quartette, ainsi que le G-8 et la communauté internationale sont soucieux d'y parvenir", a-t-il ajouté.
01-08
Accord finalisé, sur le déploiement de 750 gardes-frontières égyptiens sur 14 Km de long à la frontière, le long d'un couloir surnommé"Philadelphie", a indiqué le général Omar Souleimane,
(afp- 16h16)
02-08. 
Le Ministère Palestinien d'Intérieur a annoncé lundi que les autorités israéliennes avaient accepté l'accès aux forces de sécurité palestinienne dans les régions évacuées , immédiatement après le retrait israélien ...
http://www.ipc.gov.ps/ipc_new/france/details.asp?name=6503 
 

1-2 Les grandes manoeuvres

Retrait, évacuation, désengagement
01-08
# Les responsables palestinien approuvent tout retrait israélien des territoires occupés mais soupçonnent Sharon de vouloir leur céder la petite bande de Gaza pour garder les blocs de colonies de Cisjordanie.
02-08
Le Fatah crée une "armée populaire de 1.500 volontaires " ouverte aux membres des tous les groupes palestiniens, pour aider l'Autorité palestinienne après le retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza Ps : Cette armée populaire ne se substituera pas à l'Autorité palestinienne, aux services de sécurité ou aux factions palestiniennes.
(afp-16h41)
02-08
Abou Obeida, un porte-parole de l'aile militaire du Hamas dans le nord de la Bande de Gaza a assuré que le mouvement n'avait "aucun lien" avec le tir de roquette. "Quand nous effectuons des tirs ou une opération, nous sommes prêts à en assumer les conséquences
 AP
03-08
Le Djihad islamique n’est pas impliqué dans l’attaque à la roquette qui a accidentellement tué un enfant et blessé neuf autres personnes dont les quatre enfants d'un ancien ministre du cabinet palestinien.
03-08

# Le Djihad islamique a précisé qu'elle avait donné l'ordre, il y a trois jours, de suspendre l'utilisation de roquettes "pour permettre un départ sioniste dans le calme de Gaza "

AP

La bande de Gaza soit isolée du reste du monde?
Le président Mahmoud Abbas veut éviter que la bande de Gaza soit isolée du reste du monde après le départ des Israéliens.
02-08
# Dans le cadre des rencontres de coordination entre Palestiniens, Israéliens et Américains, les moyens de désenclaver la bande de Gaza ont été envisagés.
­Les terres des colonies ne seront affectées qu'à des projets publics. La route côtière deviendra une autoroute.
­concernant le poste frontière de Rafah, il semble qu'aucun accord n'ait encore été trouvé.
Les Palestiniens refusent qu'il soit contrôlé par des soldats israéliens.
(Palestine.pmc, site officiel de l'Autorité palestinienne)
Un des dossiers en discussion porte sur la réouverture, après des travaux de réfection, de l'aéroport de Gaza, gravement endommagé par l'armée israélienne, ainsi que la construction d'un port.

1-3
Sur le terrain
02-08
# Mohammed Dahlan, ministre palestinien des Affaires civiles, qui dirige la délégation palestinienne à la commission de
coordination a révélé des détails d'un plan concernant le retrait et ses suites.
Entre autres (tout cela au conditionnel) :
L'évacuation durerait de 4 à 5 semaines. L'armée se retirerait un mois après l'évacuation des colons.
­les 5.000 personnes (palestiniennes) entrées à Gaza avec des permis de visite seront autorisées à rester à Gaza, dans le cadre de la réunification familiale.
Les territoires évacués seront fermés dans les trois premiers jours après le retrait israélien ...
Dahlan a affirmé que cette fermeture permettrait à l'équipe international de vérifier l'existence des mines et des matières toxiques qui pourraient être laissés après le retrait israélien, souhaitant que toutes les parties respecteraient cette décision.
En outre, Dahlan a ajouté que des entrevues se tiendraient dans les prochains jours avec le côté israélien dans le but de résoudre le problème d'électricité, d'eau et de télécommunication.
D'ailleurs, il a clarifié que le passage de Rafah ne serait pas fermé pendant le retrait israélien ainsi que le passage d'Abou Houli qui serait ouvert pour cinq heures journellement.
En revanche, des sources palestiniennes ont rapporté que le côté israélien était d'accord pour permettre aux Palestiniens ayant moins de 35 ans de partir à l'extérieur après avoir une autorisation du côté palestinien.
Les autorisés sont des étudiants, des patients et ceux qui sont résidents dans d'autres pays.
  
SOURCE : IPC+agences
02-08 
­L'Autorité palestinienne a l'intention d'offrir 20.000 emplois aux habitants de Gaza, et 5.000 à ceux de Cisjordanie.
Cela s'adresse en particulier aux  ouvriers palestiniens travaillant dans les colonies juives évacuées en coopération avec le ministère de Travaux..
03-08
30 officiers de sécurité égyptiens sont à Gaza pour collaborer à la formation de quelque 5.000 officiers de police palestiniens dont le rôle sera d'assurer l'ordre dans le territoire après le retrait
israélien.
03-08
Le ministre palestinien de l'Economie; Mazen Sonokroute a affirmé que les marchés palestiniens avaient la plupart des approvisionnements principaux et qu'ils témoignaient une stabilité des prix de produits, en cas de tout imprévu pendant le retrait israélien de la bande de Gaza et du nord de la Cisjordanie mentionnant que ces données se référaient à un rapport fait par l'équipe du Comité d'urgences ...
http://www.ipc.gov.ps/ipc_new/france/details.asp?name=6516 

1-4 Gouvernement cherche coalition désespérement...   

31-07

# Le président Mahmoud Abbas fixera par décret la nouvelle date pour les élections législatives, a annoncé dimanche le ministre de l'Information Nabil Chaath. L'objectif est d'organiser le scrutin le 20 janvier 2006.

AP


1-7 Action contre la politique colonialiste israélienne (Colonisation & colonies)
01-08:
Des responsables palestiniens et israéliens se sont rencontrés pour " peaufiner " le plan de déploiement de forces près des colonies juives
Cette réunion, était l'une des dernières avant le début des évacuations, a dit l'armée.
Les Palestiniens approuvent tout retrait israélien des territoires occupés mais soupçonnent Sharon de vouloir leur céder la petite bande de Gaza pour garder les blocs de colonies de Cisjordanie.
04-08
Kobi Bleich, porte-parole du ministère de l'Habitat Israëlien ; a précisé que  son ministère a lancé des appels d'offres pour la construction de 72 logements dans la colonie ultra-orthodoxe de Beitar Ilit au sud de Jérusalem en Cisjordanie. ".
Réactions.
"C'est une provocation, pas seulement pour le peuple palestinien mais aussi pour la communauté internationale", a déclaré le ministre palestinien du Plan, Ghassan al Khattib.
Ceci est une confirmation qu’Israël va conservé définitivement certains secteurs en Cisjordanie, 
Reuters

1-9 Diplomatie

03-08

Retrait ou désengagement de Gaza :

Le roi Abdallah II de Jordanie rencontre le président Mahmoud Abbas pour l'assurer du soutien de la Jordanie au peuple palestinien pendant cette période", a indiqué un responsable au palais royal Jordanien. "Demain, il aura des discussion de suivi du plan de retrait de la bande de Gaza avec Mofaz (ministre de la Défense israélien).

(afp- 11h12)


2  Politique Israélienne
2-1 Processus de paix
03-08
# Israël et l'Egypte sont parvenus à un accord de principe sur le déploiement de 750 soldats égyptiens sur l'axe "Philadelphie", le long de la frontière entre Gaza et l'Egypte.
D'après cet accord, les Egyptiens prendraient leurs positions en septembre, et les Israéliens se retireraient
en octobre. (Ha'aretz, Reuters, 4 août)

2-2 Des Canons ... pas du beurre
01-08
# L'armée a annoncé qu'elle allait abandonner l'usage de balles de caoutchouc pour les remplacer par des munitions en sable comprimé, censées être moins dangereuses. La nouvelle munition a été développée par les services pénitentiaires israéliens,
La nouvelle munition, pourra être utilisée dans n'importe quelle arme. Elle est censée faire très mal,
NB : Les militaires israéliens ont affirmé pendant des années que leurs balles de métal enrobé de caoutchouc n'étaient pas mortelles.
Selon B'Tselem, 60 Palestinien sont morts sous ces balles au cours de la première Intifadah entre 1987 et 1993 et quinze autres depuis le début de la deuxième Intifadah
03-08
L'armée utilise des grenades lacrymogènes ou assourdissantes.
Elle a récemment introduit une arme baptisée "le cri" qui émet des bruits insupportables et laisse les personnes se trouvant à proximité chancelantes, en proie à des vertiges et des nausées
(AP

2-3 Sur le terrain
# Retrait, évacuation, désengagement de Gaza :
Le retrait concerne environ 9.000 colons, soit moins de 4% des 240.000 colons vivant à Gaza et en Cisjordanie (Il (Il y a 3,8 millions de Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie).
01-08
Plus de la moitié des 1.800 familles de colons appelés à quitter les 21 colonies de Gaza et 4 des 120 implantations juives de Cisjordanie ont déjà présenté des demandes d'indemnisation au gouvernement, acceptant ainsi de facto de s'en aller.
Ps : Si les colons récalcitrants ne se retirent pas durant le délai de 48 heures qui suivra les avis d'éviction attendus le 15 août, ils perdront le droit de recevoir une indemnité de 14.000 à 27.000 shekels (3.100 à 6.000 dollars) par famille.
Ps2 : Ils risquent aussi de perdre une autre allocation, d'un montant de 4.800 shekels (1.060 dollars) par année de résidence à Gaza ou dans une colonie de Cisjordanie au-dessus de l'âge de 21 ans. Pour un couple installé depuis vingt ans, le montant peut parfois atteindre près de 200.000 shekels (44.250 dollars).
(Reuters)
01-08
750 des 1.800 familles devant quitter les 21 colonies de Gaza et quatre des 120 implantations ont présenté des demandes d'indemnisation au gouvernement. (acceptant ainsi de facto de s'en aller).
(Reuters) 
01-08
Mofaz a rencontré des responsables colons qu'il a informés qu'il n'autoriserait pas de manifestation,.
Les colons espéraient rassembler de 5.000 à 8.000 manifestants dans la ville de Sderot (extrême sud d'Israël), pour marcher jusqu'à l'implantation illégale juive de Gush Katif,
(15.000 militaires et policiers ont été mobilisés)
02-08
" 15.000 militaires et policiers ont été mobilisés, et sont en état d'alerte avancé", a indiqué à  Avi Zelba, un porte-parole de la police. "Nous attendons de 5.000 à 8.000 manifestants, et nous les bloquerons s'il y a des tentatives de débordements" .   
02-08
Sharon : "Il faut traiter avec doigté les colons qui seront emprisonnés, car ce ne sont pas des malfaiteurs"
(AP) -    
02-08
Le conseiller juridique du gouvernement, Menahem Mazuz, a reconnu aux colons le droit légitime de manifester, mais a reproché à leurs chefs de "déclarer ouvertement qu'ils veulent torpiller le plan de désengagement en ordonnant à leurs militants de pénétrer en secteur interdit".
02-08
Sharon : "Il faut traiter avec doigté les colons qui seront emprisonnés, car ce ne sont pas des malfaiteurs"( …)
AP
02-08
Les forces israéliennes ont accepté d'autoriser des milliers d'opposants au retrait de la Bande de Gaza à organiser une manifestation massive à Sderot puis de se rendre dans le village voisin d'Ofakim, ont annoncé des responsables des colons et de la police.
02-08
Entre 25.000 et 50.000 personnes (selon les estimations) ont participé à la manifestation anti-retrait dans la ville de Sderot,
Ha'aretz,
02-08
La colonie du Goush Katif de Netzer Hazani a décidé de remettre toutes ses armes à l'armée, voulant indiquer par ce geste qu'elle ne s'opposera pas par la force à son évacuation.
Ha'aretz )
04-08
Atmosphère quasi-insurrectionnelle
Une deuxième manifestation de masse des colons s'est tenue ce mercredi soir à Ofakim. Malgré la présence de 15.000 policiers  qui leur interdisent de pénétrer dans la bande de Gaza, les colons sont déterminés à marcher sur les colonies du Goush Katif]
Ofakim
04-08
# Plusieurs milliers d'ultranationalistes, ont été stoppés par des policiers et des soldats alors qu'ils quittaient Ofakim, dans le sud d'Israël, pour gagner le Gush Katif, ont dû faire demi-tour…
Reuters

2-4 Les grandes manœuvres

Retrait israélien.

02-08

# Le Ministère a annoncé que les autorités israéliennes accepteront l'accès aux régions évacuées aux forces palestiniennes

05-08

Le vice-Premier ministre Peres a assuré que son pays n'avait pas l'intention de boucler la bande de Gaza après le retrait.

"Les passages vers l'extérieur sont essentiels pour la bande de Gaza. Nous ne pouvons pas nous retirer de Gaza et boucler toutes ses entrées et sorties


2-10 Politique colonialiste israélienne (Colonisation & colonies).

02-08  

# Les appels d'offres pour la construction de logement marquent la volonté d'Israël de poursuivre la colonisation, et affirme son intention de maintenir son contrôle sur les principaux groupes de colonies en Cisjordanie.
03-08
L'expansion des colonies est nécessaire pour faire face à l'augmentation de sa population.
04-08 
"Ces logements seront construits dans les limites actuelles de Beitar Ilit qui fait partie de Goush Etzion", un groupe de colonies
Peace Now ("La Paix maintenant"), un groupe de surveillance des colonies israéliennes, a déclaré que ce projet venait s'ajouter à un autre plan, annoncé l'an dernier, prévoyant la construction de 600 nouvelles unités de logement à Betar Ilit.
04-08
Commentant le projet de 72 nouvelles constructions, un porte-parole du ministère israélien du Logement a déclaré: "C'est un développement naturel de projets approuvés par le passé en respect des frontières existantes de Betar Ilit".
Réactions
"Cela signifie que la politique de construction dans les territoires continue malgré l'engagement clair à ne pas construire contenu dans la 'feuille de route' (en Cisjordanie)", a déclaré Yariv Oppenheimer, porte-parole de Peace Now.
Nb : Ce plan de paix international prévoyant à terme la construction d'un Etat palestinien, exige le gel de toutes les activités de colonisation, y compris l'agrandissement des colonies déjà existantes. 
05-04
Le plan Sharon : Dov Weisglass, le très proche conseiller de Sharon, a déclaré qu'Israël pourrait conserver les blocs de colonies d'Etzion, d'Ariel, de Maale Adoumim et le Grand Jérusalem, soit 180.000 colons sur un total de 240.000, ce dans le cadre d'un accord non écrit avec les Etats-Unis (accord non confirmé par les Américains).
(Reuters, 5 août)

2-12 Prisons & tortures

Rapports de Nadi al-asir al-filistini

# La situation se dégrade de plus en plus dans les prisons israéliennes. Les témoignages des prisonniers, et notamment des enfants, montrent que les responsables israéliens ont décidé de passer outre toutes les lignes considérées parfois comme rouges, envers les prisonniers,


3 Politique internationale des territoires occupés 
3-1 Onu
01-08
La Cour internationale de justice (CIJ) a jugé illégales les implantations israéliennes dans les territoires pris à la Jordanie, à l'Egypte et à la Syrie.
Israël a rejeté son avis.
 

05-08.

# Selon la Banque mondiale, 70% des 1,3 million d'habitants de la bande de Gaza vivent sous le seuil de pauvreté, et le chômage y touche 44% de la population active, tandis que les jeunes âgés de moins de 18 ans forment 60% de la population globale.

3-6 Usa

Le Futur état

03-08

Wolfensohn préconise de réutiliser les gravats des maisons des colons israéliens de la bande de Gaza, qui doivent être détruites, après le retrait.

"La plupart des gravats (seront) constitués de ciment et de briques qui peuvent être réutilisés à Gaza pour la construction,

 "je crois que cette question sera résolue dans les prochains jours".


Territoire palestinien occupé : 
4-1 Décompte des pertes humaines (Depuis le début de l'Intifada le 25 septembre 2000 )
4-2 Détails par région


Cisjordanie

Hébron (sud de la Cisjordanie)

01-08    

L'occupant israélien a envahi  la vieille ville a l’aide de bulldozers israéliens et forçant en même temps les habitants à quitter la vieille  ville(annoncée comme région militaire) et établis des barrages  vers les nouveaux quartiers avec des blocs de ciment.


Bande de Gaza
Gaza

03-07

Une forte explosion a endommagé dans la nuit de mardi à mercredi le domicile du président du conseil des juges palestiniens, Zoer Hassourani

(ats - 00:28)

 

Khan Younés(sud de la bande de Gaza)

village de Bani Souhayla

02-08

Des témoins ont expliqué qu'une explosion d'un corps étranger, laissée par l'occupation israélienne, s’était produite

Bilan : Djafar Al-Najar tué & et plus de 5 blessés qui ont été hospitalisés.

http://www.ipc.gov.ps/ipc_new/france/details.asp?name=6499 

 

Beit Hanoun (nord-est de Gaza

02-08

Selon les témoins, tard mardi, 2 roquettes sont tombées sur une maison & ont explosés

Bilan : Yasser Adnan Ashkar (3ans) & Adnan Al Shkar  tués et neuf ont été blessés, dont quatre enfants de Hisham Abdel Razek, un haut responsable du Fatah et ancien ministre palestinien. L'épouse d'Abdel Razek a également été blessée.

Selon des habitants palestiniens de la zone, l'explosion, au sud de la ville de Gaza, a été suivie d'échanges de tirs. L'armée
israélienne a déclaré qu'elle effectuait des recherches dans la zone.
AP.

Nord de la bande de Gaza

Conies illégales
 
Israël

Sderot.

02-08

Mardi soir, des résistants aurait tiré une roquette en direction d'un rassemblement de masse de colons juifs venus protester contre le retrait décidé par Sharon

Cette attaque n'a pas été revendiqué

AP

Ville de Safa Amrou en Galilée.( habitée par les Arabes israéliens)
04-08
Un massacre commis de sang froid : Le soldat, Idin Tsoubiri, 19 ans, est monté dans le bus 165 qui fait le trajet Haïfa - Shafa Amrou, et lors de l'arrivée du bus à Shafa Amrou, atiré les coups de feu dans toutes les directions,

Bilan : 5 (dont 3 trois jeunes filles) ont été tués et blessant plus de 22 blessés (dont 10 grièvement)

Selon les premières informations, le soldat était en tenue militaire et portait le couvre-chef des religieux

La place du massacre s'est transformée en scènes d'affrontements

Selon certaines sources, l'auteur du massacre est mort lynché et quelques policiers sionistes sont blessés, ayant essayé de protéger le tueur.

Selon Reuters : Il s’agit d'un déserteur de l'armée israélienne ayant refusé de participer à l'évacuation des colonies de la bande de Gaza.

Sharon. a déclaré: "Cet acte terroriste constitue une tentative délibérée visant à nuire aux relations entre les citoyens d'Israël. La terreur entre civils est la chose la plus dangereuse pour l'avenir d'Israël et de sa stabilité démocratique"…



4-1 Décompte des pertes humaines
(Depuis le début de l'Intifada le 25 septembre 2000 )
2-1 Palestine : 
Civils & résistants  tués                                                                                 : 3.903
                                                                                                            dont : 668 de moins de 21 ans
Internationaux  soutenant la Palestines                                                          : 118 (chiffre tout a fait minimal)
Palestiniens blessés par les forces israéliennes et les colons                          : 43.926
 
(balles réelles ou caoutchoutées, gaz lacrymogène, autres moyens)
Arrêtés     :                                                                                                    :  40.465
En prison  :                                                                                                    :+/- 8.200
Pacifistes en prison ou arrêtés                                                                         : + 89
Autres actes           
Journalistes tués                                                                                            :  9
Nombre de maisons palestiniennes détruites ou partielemnt démolies               :  66.259
2-2 Occupants:
Israéliens  tués                                                                                               : 1.061
                                                                                                                   ( 330 militaires/policiers)
Israeliens  blessés                                                                                          : 5.828
                                                                                                                   ( 1212 militaires/policiers)
Chiffres tenu à jour  par ML (suivant un décompte gouvernemental palestinien& Ap, Afp (pour la Palestine& Afp pour Israël)

6 Les brèves

Le gouvernement israélien indique que près de la moitié des colons de la bande de Gaza a rempli le formulaire donnant droit à des indemnités compensatrices. " Selon une décision prise par le Comité ministériel pour le Désengagement, il y a trois sortes de résidents :

- Ceux qui ont demandé leur évacuation avant la date butoir prévue, le 15 août 2005 : ceux-là verront leurs biens enlevés, transportés par camion dansla résidence qu'ils se seront choisie ou bien stockés dans des containers

jusqu’au 31 octobre 2005 au plus tard.

- Ceux qui annonceront leur intention de quitter la bande de Gaza au plus tard le 16 août 2005 : ils pourront demander de l'aide au Comité pour le Désengagement pour évacuer et transporter leurs biens, mais le coût sera à leur charge et déduit de l'allocation de transport à laquelle ils ont droit.

- Ceux qui quitteront les zones évacuées après la date d'évacuation : il a finalement été permis que leurs biens seraient déménagés, contre la loi de mise en oeuvre du Plan de désengagement. Mais les équipements qui nécessitent d'être démontés, ainsi que ce qui se trouve en-dehors de la maison, ne seront pas déménagés. Le coût du déménagement sera à leur charge et déduit de l'allocation de transport à laquelle ils ont droit".

(communiqué du cabinet du Premier ministre, 1er août 2005)


7 Dossier

7-1 Point de vue de Badia Benjelloun :  La scène du deux

Depuis deux années, le petit état sioniste , très en danger comme chacun le sait , car son armée et son arsenal militaire risquent d'être mis en défaut par  les terroristes qui luttent avec des pierres et surtout qui le haïssent , aboie dans un mégaphone de portée  mondiale qu'il va procéder à la très difficile évacuation de 8500 colons de Gaza , soit 1400 familles et 48 tombes.
Plus de 70%des colons , selon Ehud Olmert le responsable du "retrait", ne feront aucune difficulté pour partir. Le grand déménagement sera contrôlé  par  41 000 soldats et 4 000 policiers . Si l'on ajoute les 2000 protestataires infiltrés dans Gaza depuis quelques semaines, et comment ont-ils pu le faire quand on sait la perfection du tamisage que peut effectuer la police des frontières , nous obtenons donc 2000 + (8500X0,3) soit 4500 individus à déloger par  45 000 autres . Même s'ils sont forcenés, à 1 contre 10 , en principe, il n'y aura pas de difficulté majeure.

La grande fiction historique , avec les trémolos des coeurs qui saignent et les douleurs du renoncement, telle qu'elle est scénarisée sert bien entendu à étayer l'impossibilité , démontrée comme ontologique , d'un  démantèlement ultérieur  d'autres  colonies. Nous pouvons accorder foi aux dires  du  boucher de Sabra et Chatila  quand il affirme qu'il exclue une telle possibilité , et laissons-le appliquer la règle d'or maternelle de faire peser le soupçon sur la parole  de l'Arabe , celle de la haine enracinée et de l'aveuglement choisi comme idéologie.

Or ce qui  saisit en premier le voyageur qui visite la Palestine, c'est   la rencontre nez à nez avec des très jeunes civil(e)s en tenue  kakie  , chaussés de  brodequins, portant avec naturel et arrogance une Kalash en bandoulière. Vous êtes immédiatement  plongés dans le vif du sujet . La société de l'état sioniste est militarisée , et elle autorise ses jeunes filles et jeunes garçons à arborer fièrement leur intention de tuer: elle n'a pas honte de s'afficher raciste et fasciste. Sa justice  est notoirement clémente avec les colons , protégés par des soldats, qui massacrent du Palestinien , ou le harcèlent.

S'il est une variable qui n'est pas "communiquée" larga manu, c'est bien le désarmement de ces fous intégristes armés  qui prennent au pied de la lettre l'un des plus grands et plus  poétiques textes du monde . Est-il prévu que sera joué un affrontement sanglant entre les deux parties? Pour faire plus vrai que vrai?

Badia Benjelloun
 

7-2 Point de vue de Stéphanie Le Bars :  Quand Amnesty se decidera-t-elle à réagir ...?
aux crimes ci-dessous, dénoncés sans cesse par les Palestiniens ?
Quand lancera-t-elle une véritable campagne comme elle en a lancé d' autres ?
Seul son poids moral pourrait infléchir la politique criminelle de l' état d' Israël et nous ne voyons rien, nous n' entendons rien.
Nous avons soif de justice et les défenseurs d' AMNESTY semblent "s' écraser" autant que les politiques devant les volontés d' un gouvernement qui nie ouvertement les droits à la vie de tout un peuple, qui n' aura de cesse tant qu' il n' aura pas parqué derrière des murs, privés de leur eau et de leurs moyens d' existence, comme du bétail, ceux qui n' ont pas la possibilité de vivre ailleurs.
Qu' est devenue Amnesty dont j' étais fière de participer aux actions ?
La raison du plus fort est-elle de rigueur, même au sein d' associations qui prétendent défendre la dignité de l' être humain ?
Stéphanie Le Bars, Le Monde du 3 Août 2005 
http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=237

 

7- 3 Point de vue de Ali Samoudi : Jénine se prépare au retrait de quatre colonies...
alors que 5 colonies demeurent
Jénine a commencé à se préparer au retrait des forces de l'occupation israélienne de quatre sites colonisés, bien que la présence colonisatrice se trouve encore dans cinq autres sites, ce qui suscite beaucoup de questions sur la nature du retrait. Celui-ci est considéré formel mais l'Autorité Palestinienne et les forces nationales considèrent qu'il est la conséquence de la résistance. Les appareils de la sécurité palestinienne ont commencé à se préparer pour ce qui pourrait se passer dans cette région. Abdel Raziq Abul Hayjâ', préfet de la région de Jénine, a déclaré que l'Autorité palestinienne était prête à contrôler toute région de laquelle se retireraient les forces de l'occupation, et à étendre les forces palestiniennes qui sont déjà prêtes à assumer leur rôle.
Dans un entretien privé, Abul Hayjâ' a assuré que l'Autorité palestinienne n'a cependant reçu aucune information de la partie israélienne à propos des mécanismes, de l'étendue et de la date du retrait, disant : "Il y a un silence israélien total sur ce sujet. Mais nous avons déjà pris toutes les mesures sécuritaires nécessaires, nous sommes prêts. Nous avons coordonné avec la direction de la région et ses appareils sécuritaires, et avec toutes les formations nationales et islamiques, ainsi qu'avec les appareils civils et notamment ceux de la santé. Mais nous nous attendons aussi à ce que les forces de l'occupation ferment toutes les issues autour des colonies dont ils disent vouloir se retirer, et c'est pourquoi il nous faut mettre un place un plan d'urgence pour faire face à ces conditions".
Abul Hayjâ' a rejeté que des problèmes puissent intervenir au niveau palestinien, disant :l "Il y a un accord et une concorde entre toutes les forces et les formations, nous espérons que les choses s'achèveront sans problèmes, mais il y a une crainte que les colons ne suscitent des problèmes afin d'empêcher le retrait, que nous considérons comme étant un aboutissement de la résistance palestinienne que la province de Jénine a opposée face à l'agression israélienne. Il poursuit : le retrait est à la fois le fruit du sacrifice et de la lutte, et un souci sécuritaire israélien qui correspond à leurs plans".
 
Un retrait formel
Selon ce qu'Israël a annoncé, le plan de retrait de Jénine comporterait les colonies de Homesh, près de Silat Dhahr, Ganim et Qadim à proximité de la ville de Jénine et le camp militaire de Sanour. "Le retrait de ces colonies soutient leurs plans sécuritaires, il est utile car ces colonies sont la cible de la résistance" a ajouté Abul Hayjâ', " mais en même il y aura un changement partiel dans la vie des citoyens, surtout dans les villages à l'est de Jénine, qui sont soumis à l'isolement et au siège du fait des mesures sécuritaires autour des colonies de Qadim et Ganim, ce qui cause des souffrances énormes pour plus de 20.000 personnes". "Mais ceci n'est pas suffisant, car il y a plusieurs autres colonies, et nous demandons, pour qu'il y ait la paix, le démantèlement de toutes les colonies, et que les zones visées par le retrait passent à la zone A et non à la zone B, comme Israël l'a annoncé".
Il a ajouté : "les négociations concernant cette question et la poursuite de la domination sécuritaire israélienne n'avancent pas. Nous ne sommes pas arrivés à des résultats avec les Israéliens car ils campent sur leurs positions, c'est ce qui nous pousse à dire que le retrait reste formel, car nos expériences avec l'occupation est amère à ce propos, ils se sont retirés de Tulkarm puis sont revenus pour l'occuper. C'est pourquoi nous espérons que le retrait soit réel et différent, nous voulons qu'Israël respecte ce qui lui est demandé".
 
D'un autre côté, Abul Hayjâ' a mis en garde contre les paroles israéliennes montrant que le retrait se fait dans un cadre de bonnes intentions et de désir de paix. Il dit : c'est un mensonge pour tromper l'opinion internationale, si Israël veut vraiment la paix, il doit démanteler toutes les colonies car elles représentent l'essence de leur présence coloniale, c'est ce qui fait que nous n'avons pas confiance dans les intentions israéliennes".
Alors que les sources israéliennes annoncent le début d'une opération de retrait des colons des sites autour de Jénine, le sort de ces zones sera décidé par une décision palestinienne émise par le conseil des ministres. Abul Hayjâ' dit : "L'Autorité palestinienne prendra une mesure spéciale pour régler la situation dans ces zones et les terres qui les composent, en fonction de l'intérêt palestinien et les besoins des institutions civiles et sécuritaires palestiniennes".
 
Données et chiffres
Selon Abul Hayjâ', il y a dans la région de Jénine 9 colonies que les forces de l'occupation ont installées, qui sont Ganim, Qadim, Mabodotan, Genit, Shakid, Hananit, Rihan, Homesh, Harmish. La colonie de Qadim se trouvantà l'est de Jénine est construite sur les terres publiques de 166 dunums. Elle comporte 80 unités d'habitation sous formes de cottages, avec deux rues principales longues de 2,5 km, des trottoirs larges de 4 mètres, avec de l'électricité alimentée par le réseau régional, de l'eau de la compagnie israélienne Makarout. Il y a aussi un jardin d'enfant et des terrains de jeux. Cette colonie est habitée par 160 personnes, soit 30-40 familles. Elle avait une usine de plaques électriques qui a fermé en 1998.
La colonie de Ganim se trouve à l'est de Jénine, elle a été bâtie en 1983 sur une terre d'Etat de 496 dunums, il y a environ 150 unités d'habitation sous forme de cottages. 5 km de routes internes dont la largeur est de 4 mètres. Le réseau d'eaux usagées se termine au bas de la colonie, près du village de 'Aba. 300 colons l'habitent. La plupart travaillent à Afoula. Un grand château abrite le maire de la colonie, Mikalo kalan.
La colonie de Homesh
Selon un rapporté préparé le le vice-préfet, la colonie de Homesh se trouve au sud-est du bourg Sila Dhahr, sur une colline élevée à 680 m de la mer. Toute la terre, 1000 dunums, est une terre d'Etat. La colonie a été construite en 1978. Elle est reliée à la route principale Jénine-Naplouse par une route de 1 km, de largeur de 5-6 mètres. Elle comporte 105 unités d'habitation, dont la superficie de chacune est entre 63m2 à 200m2. 4 kms de route internes avec des trottoirs, un réseau d'eau, une réserve importante d'eau dont dépend le bourg de Sila Dhahr. Une zone industrielle où se trouvent des usines alimentaires et des pièces pour les voitures. Deux jardins d'enfants, plusieurs terrains de jeux et sportifs, une salle pour les fêtes. Pendant la guerre du Golfe, en 1990, des fusées Patriot ont été installées.
Colonie de Sanour
Elle se trouve sur la route principale reliant Jénine à Sila Dhahr, entre les villages de 'Ajja et Jaba'. Elle est construite sur 77 dunums, l'ancienne mosquée a été transformée en synagogue. 3 familles y sont installées, qui ont été rejoints par des colons de Kiriat Arba' et Itsahar.
Ali Samoudi, www.amin.org 
Traduit par
Centre d'Information sur la Résistance en Palestine
 

7-4 Point de vue de Shaul Goldstein
" La terre d'Israël est très petite....  Il n'y a de place que pour un seul Etat, le nôtre."
 
 
Pensez-vous que le retrait de Gaza va véritablement intervenir ?
Jusqu'à la dernière minute, je vais espérer qu'il n'ait pas lieu, je vais lutter contre ce projet d'une manière non violente et dans le respect de la loi. Si l'on observe la situation d'une manière rationnelle, on ne peut cependant que constater que les chances d'un report ou d'une annulation sont très, très minces. Nous -les colons- avons une part de responsabilité dans cet échec. On peut dire tout d'abord que nous n'avons pas assez investi d'énergie pour convaincre la classe politique.
Que nous aurions pu mieux faire dans ce domaine. Nous n'avons pas su manoeuvrer. Plus généralement, je crois que nous payons également le prix de toutes ces années pendant lesquelles nous n'avons pas jugé utile ni nécessaire d'expliquer ce que nous faisions et ce que nous voulions, parce que nous croyions que tout le monde était derrière nous. Nous payons un déficit de communication et de relations publiques.
 
Peut-on séparer le projet de colonisation de Gaza de celui de la Cisjordanie ?
Il est certain que la terre est plus sacrée au fur et à mesure que l'on se rapproche de Jérusalem. D'un point de vue moral, cependant, le Goush Katif est une partie de la terre qui nous appartient. Il n'y a pas de différences. L'idée que l'on se retire du Goush et du nord de la Samarie -Judée et Samarie sont les noms bibliques de la Cisjordanie- parce que ce ne serait pas à nous est ridicule. A ce compte-là, nous n'avons pas plus de droits historiques et moraux sur Tel-Aviv. Il est évidemment moins difficile de chasser des gens de chez eux dans le Goush Katif et dans le nord de la Samarie que dans des zones beaucoup plus peuplées ou proches de la Ligne verte -la ligne d'armistice séparant Israël des territoires palestiniens de 1949 à 1967- comme -les colonies d'- Ariel et -de- Maale Adoumim, mais un bulldozer peut faire ce qu'il veut.
 
Vous parlez de la machine ou de l'homme -"bulldozer" est le surnom d'Ariel Sharon- ?
Les deux. S'il n'y a pas de différences, comment éviter les demandes pour d'autres retraits en Cisjordanie ? La seule réponse que l'on peut faire est que le retrait est fondamentalement une décision erronée. La terre d'Israël est très petite. Il n'y a de place que pour un seul Etat, le nôtre. Parmi les Arabes, ceux qui veulent cohabiter en paix peuvent rester.
Ceux qui veulent se battre doivent partir. Il n'a pas d'autre solution. Si on donne la Judée et la Samarie après avoir donné le Goush Katif, on enclenchera le processus de désintégration de l'Etat d'Israël. Nous lutterons jusqu'au bout contre l'évacuation du Goush Katif parce que nous savons bien qu'il ne s'agit que d'une première étape.
 
Le principal conseiller d'Ariel Sharon, Dov Weissglass, a pourtant ouvertement présenté le projet comme une concession tactique : céder Gaza pour consolider l'emprise israélienne en Cisjordanie...
Mais la colonisation est totalement gelée en Cisjordanie ! Weissglass est un avocat qui passe des marchés. On ne passe pas de marchés avec son Etat. Qu'est-ce qu'on obtient avec le retrait de Gaza ? Rien.
 
Pas même des garanties américaines pour que les grandes colonies de Cisjordanie soient annexées à Israël ?
Ces garanties n'ont aucune valeur, puisque les Américains ont précisé que tout sera soumis à la fin à d'éventuelles négociations avec les Palestiniens.
 
Le retrait de Gaza est-il susceptible de changer l'opinion des Israéliens à propos de la colonisation, de faire émerger une sorte de front du refus ?
C'est effectivement possible, d'autant que nous sommes pénalisés par les actions et les discours d'une minorité d'extrémistes opposés au retrait. Il faut que l'on se mobilise pour éviter cette évolution. Il faut maintenant beaucoup de "hasbara" , de communication.
Ce n'est pas gagné. C'est pourquoi je suis profondément inquiet. Je crois véritablement que le plan pour Gaza est mauvais pour Israël. Le retrait de Gaza ne réglera pas le problème de la surpopulation et de la misère des Palestiniens. Il ne réglera pas le problème de la haine qu'ils ont envers nous. De la part des Palestiniens, nous n'avons même pas obtenu aujourd'hui la trêve ("houdna" ), mais seulement le calme ("tahdia" ) : une simple pause dans la violence.
La première étape, pour nous, après le retrait, sera de se débarrasser de Sharon. Nous nous efforcerons d'avoir un gouvernement plus équilibré après son départ. Aujourd'hui, le gouvernement israélien n'exprime que les idées de la gauche. Et je ne pense pas que Sharon s'arrêtera à Gaza. Je le soupçonne d'être prêt à évacuer toutes les colonies qui seront de l'autre côté de la "clôture de sécurité" -construite en territoire israélien pour éviter officiellement les infiltrations de Palestiniens en Israël- une fois qu'elle sera achevée.
La communauté internationale le poussera d'ailleurs à le faire. Elle demandera d'autres redditions de la part d'Israël, ce qui augmentera les tensions intérieures. Car je crois que la société israélienne ne sera plus la même après le retrait, quelles qu'en soient ses modalités. Elle sera plus divisée. En un sens, ce sera une autre société.
 
Propos recueillis par Gilles Paris, 4 août 2005
( Shaul Goldstein, président du conseil régional du Goush Etzion, membre de Yesha, le conseil représentatif des colons.)

7-5 Point de vue Amnon Kapeliouk : LES DESSOUS DU DESENGAGEMENT

 

Un article ci-dessous de Amnon Kapeliouk qui date un peu mais qui garde toute la fraîcheur de l'actualité écoeurante de mensonges que l'on essaie de nous faire avaler en ce qui concerne le désengagement. Il ne faut jamais perdre de vue que Sharon est téléguidé par les idéologues sionistes qui, eux, sont comme un amiral à la barre... ils tiennent le gouvernail du navire. Et le navire des instances sionistes, que l'on ne voit jamais sur le devant de la scène, poursuit son but, toujours le même, la création du mythique Eretz Israël...

 

 

Les dessous du désengagement israélien

 

Après le décès du président Arafat et la réélection de M. George W. Bush, nombre de commentateurs annoncent une relance des négociations au Proche-Orient. C’est peut-être aller un peu vite et oublier que le principal obstacle à la paix réside dans le refus de M. Sharon d’un Etat palestinien en Cisjordanie et à Gaza, avec Jérusalem-Est comme capitale. Cette stratégie du refus l’a conduit à élaborer unilatéralement son plan d’évacuation de Gaza.

Avancé par le premier ministre israélien, le général Ariel Sharon, le plan de désengagement qui prévoit le démantèlement des colonies juives de la bande de Gaza et qui concerne 7 000 personnes (1) suscite nombre de réactions positives. L’opposition travailliste, la Paix maintenant, et même le parti Yahad, « père » du pacte de Genève (2), qui préconise le retour aux frontières de 1967 avec quelques rectifications mutuellement acceptées, tous félicitent M. Sharon pour son « courage » et sa « clairvoyance ». Une même approbation s’exprime à l’étranger. Des dirigeants occidentaux multiplient les louanges à l’égard du premier ministre israélien, se réjouissant d’entendre des mots tels que « démantèlement des colonies » dans sa bouche. Certes, évacuer une seule colonie bâtie sur la terre palestinienne occupée depuis trente-sept ans serait une grande première, mais cela fait-il du plan d’évacuation de Gaza un plan de paix ?

D’une part, si M. Ariel Sharon était vraiment sérieux, cette évacuation des colonies juives aurait été exécutée en quelques semaines, voire en deux ou trois mois au maximum. Or, depuis l’annonce de ce retrait, un an a passé sans qu’un seul colon quitte la bande de Gaza. M. Sharon traîne les pieds, parle des « sacrifices douloureux » consentis par les Israéliens avec le démantèlement des quelques colonies et... ne fait rien. En focalisant l’attention sur Gaza, il retarde d’autant les négociations fondamentales sur la création d’un Etat palestinien.

D’autre part, il est évident que la création de colonies dans cette bande a été un échec : 7 000 colons à peine s’y sont installés, alors qu’ils sont plus de 250 000 en Cisjordanie (sans compter les 200 000 juifs installés dans la partie de Jérusalem occupée depuis 1967). S’ils monopolisent 40 % des terres et utilisent 50 % de l’eau, ils ne pèsent guère face au million et demi de Palestiniens qui s’entassent dans la bande. De plus, leur sécurité nécessite des sommes importantes et la mobilisation de nombreux militaires, qui paient parfois de leur vie cette tâche ingrate. Dans ces conditions, quitter Gaza n’est pas vraiment un sacrifice pour Israël. Plutôt un soulagement.

« Tout est gelé maintenant »

Les manifestations houleuses des extrémistes et fanatiques de la droite nationaliste, les menaces de « guerre civile » en cas de désengagement, ainsi que les appels des éléments fascisants à tuer le premier ministre pour sa « trahison » sont exploités par le gouvernement, surtout à l’étranger, pour montrer que le retrait de Gaza se révèle déjà très difficile et que l’on ne pourra pas en envisager un autre, en Cisjordanie, avant longtemps. En attendant, le processus de paix serait bloqué « jusqu’à ce que les Palestiniens deviennent des Finlandais », selon l’expression paternaliste du principal conseiller de M. Sharon, son émissaire permanent à la Maison Blanche et surtout son homme de confiance, l’avocat Dov Weisglass (3). Celui-ci précise la pensée du premier ministre : « Le désengagement représente le formol. Il fournit la quantité nécessaire de cette solution pour éviter un processus politique avec les Palestiniens. » En d’autres termes : geler les négociations de paix. Ce qu’il explicite crûment : « Le processus de paix signifie la création d’un Etat palestinien, le démantèlement des colonies [en Cisjordanie], le retour des réfugiés, le partage de Jérusalem. Tout est gelé maintenant. »

Du reste, le plan de désengagement précise, dans son premier point, qu’« en l’absence d’un partenaire palestinien pour des pourparlers de paix », il faut agir unilatéralement. Cette allégation est destinée à garder les mains libres, à ignorer les intérêts des Palestiniens. Son caractère colonialiste est patent : l’occupant choisit non seulement ses propres délégués, mais aussi les représentants des occupés.

Quant à la proposition d’organiser un référendum en Israël sur le redéploiement, elle revêt le même caractère néfaste. Il faudrait tout d’abord poser la question à ceux qui souffrent quotidiennement de l’occupation et qui vivent sous un régime d’apartheid réservant aux colons juifs installés un statut juridique séparé et bien supérieur à celui des Palestiniens, en violation de la quatrième convention de Genève.

La mort subite du président Yasser Arafat a réjoui M. Ariel Sharon. Le symbole de la lutte nationale palestinienne disparu, le premier ministre espère imposer ses plans aux successeurs. Ceux qui, comme le Parti travailliste, espéraient le voir renoncer à son unilatéralisme – après la disparition de l’« obstacle » Arafat – ont été déçus. La mort du vieux chef palestinien ne signifie pas, selon M. Sharon, qu’il existe un partenaire pour discuter de la paix. Et d’expliquer, au contraire, qu’une période d’incertitudes s’ouvre, qu’il n’est pas du tout certain que la nouvelle direction pourra éradiquer le terrorisme, en finir avec les incitations à la violence, accomplir les réformes en profondeur nécessaires, etc. En attendant, et pour longtemps, le gouvernement israélien entend bien agir de manière unilatérale.

L’objectif essentiel du projet Sharon est destiné, en plus du gel du processus de paix, à donner aux colonies de la Cisjordanie, surtout aux grands blocs, un statut permanent, afin de les annexer. Le président George W. Bush n’a-t-il pas promis au premier ministre israélien, après la publication du plan de retrait de Gaza (4), que, dans le cadre du règlement final, ces colonies feraient partie de l’Etat d’Israël ? M. Weisglass (5) révèle la pensée profonde du premier ministre : « Et dans quelques années, peut-être dans des dizaines d’années [sic !], lorsqu’il y aura des pourparlers entre Israël et les Palestiniens, viendra le maître du monde, il frappera sur la table et dira : “Nous avons déjà dit il y a dix ans que les grands blocs des implantations font partie intégrante de l’Etat d’Israël.” » Entre-temps, la colonisation continuera, avec l’espoir de doubler le nombre de colons en Cisjordanie, ce qui créerait une situation irréversible sur le terrain. La création d’un Etat palestinien indépendant deviendrait irréalisable.

Le désengagement sans coordination avec les Palestiniens fera de Gaza la plus grande prison du monde, les geôliers quittant l’intérieur, mais gardant les portes. L’armée israélienne supervisera l’espace aérien et maritime ainsi que les frontières. Et l’armée se réserve un droit d’y pénétrer « pour combattre le terrorisme ».

En fait, si M. Ariel Sharon s’était opposé au projet de désengagement et de séparation des Palestiniens évoqué par son prédécesseur, M. Ehoud Barak, c’est qu’il restait partisan d’un grand Israël. N’a-t-il pas, quelques mois après son élection, en février 2001, lancé aux élèves lors d’une cérémonie dans une école à Jérusalem : « Eretz Israël [la Palestine historique] tout entière nous appartient. »

Depuis, il a changé d’avis, car la situation sur le terrain a évolué. Après son accession au pouvoir – l’Intifada s’était déjà installée durablement –, M. Sharon a tout fait pour la briser par la force. Toute la société civile des territoires palestiniens souffrant de sa main de fer, le premier ministre s’attendait à une reddition palestinienne. Mais son plan a échoué. Pour la première fois dans l’histoire des guerres d’Israël, l’adversaire pénètre à l’intérieur de son territoire et cause la mort de centaines et de centaines de civils, dans les villes du pays. En outre, l’économie nationale, en premier lieu le tourisme, source essentielle de revenus, est sévèrement frappée. Le moral de la population baisse. Les critiques contre le refus de toute reprise des pourparlers avec l’Autorité palestinienne et contre les violations flagrantes des droits de la personne augmentent. Le pacte de Genève, une initiative des pacifistes israéliens et palestiniens (« pire qu’Oslo », selon M. Sharon), attire des sympathisants, en Israël ainsi que dans le monde, surtout en Occident, où certaines chancelleries, notamment en France, ont salué cet engagement comme une base possible pour de futures négociations.

Du poison avec un peu de miel

Mais ce qui inquiète le plus le général Sharon, ce sont les critiques acerbes de militaires contre le comportement brutal de l’armée à l’égard de la population palestinienne, qualifié de contraire aux normes humanitaires. Aux centaines de refuzniks du mouvement Yesh Gvoul (« Il y a une limite ») qui ont été envoyés en prison pour leur refus de faire leur service militaire dans les territoires occupés, se sont joints 27 pilotes de l’armée de l’air, dont le légendaire général Iftah Spector, vétéran de la guerre de 1967. Ils ont signé à la fin de septembre 2003 une pétition condamnant l’occupation qui « corrompt toute la société israélienne », et ils ont refusé de mener des opérations de « liquidations ciblées » dans les territoires palestiniens, « de porter atteinte à des civils innocents » et « d’attaquer des zones à population dense ». Plus tard, treize réservistes, officiers et gradés de l’unité d’élite numéro 1 de l’armée, Sayeret Matkal, ont écrit à M. Sharon qu’ils ne prendront pas part « à la négation des droits des millions de Palestiniens » : « Nous ne servirons pas de rempart aux colonies ; nous ne ternirons pas notre image dans les opérations d’une armée d’occupation. »

Le comble s’est produit à la mi-novembre 2003, lorsque quatre anciens chefs du Shin Beth, au cours d’une table ronde, ont sonné l’alarme en avertissant que cette politique « pousse le pays vers le gouffre ». « C’est inadmissible », a réagi M. Sharon, accusant ces quatre anciens responsables des services de la sécurité intérieure de créer une atmosphère portant atteinte... à la sécurité du pays.

Le premier ministre mène alors des consultations avec ses conseillers pour chercher à arrêter cette escalade. Il comprend qu’il lui faut présenter un projet qui neutralisera le pacte de Genève en même temps qu’il atténuera les critiques internes et externes. Des suggestions sont avancées, comme celle d’en finir avec l’Autorité palestinienne ou, au contraire, de relancer le processus de paix, mais sans volonté d’aboutir. D’emblée, M. Sharon rejette toutes ces idées.

A Rome, le 18 novembre 2003, il rencontre l’émissaire de la Maison Blanche, M. Elliott Abrams, et lui fait part de ses inquiétudes. M. Abrams lui propose alors de reprendre les pourparlers avec les Syriens. M. Sharon refuse et évoque devant lui le projet de désengagement unilatéral de Gaza (6). Les réactions ne tardent pas et les dirigeants occidentaux félicitent sans retenue M. Sharon pour son « courage ».

Le pacte de Genève est mis au placard. L’opposition travailliste soutient le premier ministre et fait tout pour rejoindre la coalition de la droite nationaliste et religieuse. « M. Sharon a changé », se réjouissent M. Shimon Pérès et ses amis, sans formuler la moindre réserve sur les aspects négatifs du plan. Aucune critique non plus contre les crimes perpétrés par l’armée à Rafah, à Jabaliyya et ailleurs dans les territoires palestiniens, qui ont causé des centaines de morts, pour la plupart des civils, et la destruction de centaines de maisons, surtout dans les camps de réfugiés.

Les Palestiniens, eux, ont réagi avec scepticisme au plan de désengagement. Ils ne croient pas M. Ariel Sharon. Le journaliste palestinien, Elias Zananiri, résume leurs réactions : « Le plan Sharon ressemble au poison qui contient un peu de miel. »

par Amnon Kapeliouk

Journaliste, Jérusalem, auteur de Sabra et Chatila, enquête sur un massacre, Seuil, Paris, 1982.

 

(1) Et quatre autres, petites, dans le nord de la Cisjordanie, qui sont à moitié vides depuis des années. Lire « Des colons entre rage et résignation », Le Monde diplomatique, janvier 2001.

(2) Lire Amram Mitzna, « Voilà pourquoi M. Ariel Sharon a peur », et Qadoura Fares, « L’accord de Genève, une fenêtre ouverte sur l’espoir », Le Monde diplomatique, décembre 2003 ; et Monique Chemillier-Gendreau, « Israël-Palestine, une paix fondée en droit », janvier 2004.

(3) Entretien à Haaretz, Tel-Aviv, 8 octobre 2004.

(4) Discours de M. Bush lors de sa rencontre avec M. Sharon, à Washington, le 14 avril 2004.

(5) Entretien à Haaretz, 8 octobre 2004.

(6) Haaretz, 13 octobre 2004.

Sources : MONDE DIPLOMATIQUE

Posté par Adriana Evangelizt

 

Source : lemaire.marcus@skynet.be


Ce texte n'engage que son auteur et ne correspond pas obligatoirement à notre ligne politique. L'AFPS 59/62,  parfois en désaccord avec certains d'entre eux, trouve, néanmoins, utile de les présenter pour permettre à chacun d'élaborer son propre point de vue.

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