Selon les organisations médiatiques générales israéliennes et américaines, les Palestiniens ont rompu le cessez le feu seulement deux jours après l’accord historique israélo-palestinien de cessez le feu de Charm el Cheikh. C’est vrai les Palestiniens ont tiré des mortiers et des roquettes artisanales, des armes qui ont tué dans le passé, contre des colonies juives illégales à Gaza le 11 février 2005. Personne n’a heureusement été blessé dans ces attaques. Cependant ces médias minimisent ou ne relatent pas correctement des faits particulièrement importants, à savoir que ces tirs ont été décidés en réponse à des assassinats.

Dans 3 cas au moins, Israël devrait être tenu pour responsable de mettre en danger le calme dans la région. Il a rompu le cessez le feu dans une première attque à Gaza, une deuxième à Ramallah, et il a ainsi tué deux fois.

Pourtant on ne peut s’attendre à ce que les opinions israélienne et américaine le voient ainsi, tout simplement parce quelles n’en savent rien. Par leurs impôts ils sont pourtant les contributeurs les plus importants à l’armement de la région, armes qui sont utilisées pour rompre le couvre feu et faire la plus grande partie des victimes de ce conflit tragique.

Le Jerusalem Post [1] va jusqu’à féliciter les Israéliens pour leur supériorité morale dans son titre du 11 février : "L’IDF [2] retient son feu malgré des barrages de missiles. Ce qui implique clairement que les Israéliens honorent leur part de l’accord tandis que les Palestiniens -auxquels on ne peut se fier- le détruisent. Le quotidien israélien de centre gauche Haaretz, souvent loué pour son impartialité, montre clairement du doigt le groupe palestinien responsable des attaques :"les missiles du Hamas portent un coup à l’optimisme de Charm el Cheikh (11 février).

Mais ce titre ignore des faits cruciaux. La suite de l’histoire est encore plus inquiétante. La coopérative média US Associated press annonce le 11 02 que "Abbas va à Gaza affronter les militants", avec un rapport détaillé des attaques de mortier, sans même mentionner les assassinats qui ont entraîné ces attaques.

De même pour CNN...

Ces pressions médiatiques contribuent parmi les Palestiniens à faire rechercher la responsabilité des attaques parmiles Palestiniens. C’est du bon travail de presse. Mais ne faudrait-il pas exiger de rechercher la responsabilité des attaques préalables ? Pas selon les Américains et les Israéliens. Pas un mot dans leurs médias.

La couverture de Al-Jazeera, chaine d’information arabe acclamée et controversée, accusée par les USA de propagande anti occidentale, a été beaucoup plus objective, l’un des rares organismes de presse à couvrir la rupture du cessez le feu en se basant sur les faits et en précisant l’ordre chronologique des événements, le Hamas ayant répondu aux attaques israéliennes.

Dans le monde de l’information où nous vivons, l’impact des médias internationaux ne doit pas être sous-estimé.[...]

Après Charm-el Cheikh les unes et les titres étaient pleins d’un vocabulaire merveilleux, annonçant une aube nouvelle au Moyen-Orient. Mais la désinformation a vite suivi, ainsi que la mémoire sélective et, crucialement, l’absence d’information, au mépris de l’obligation éthique des médias et de ceux qui y contribuent de reporter les événements en fonction des faits et de la vérité, et non d’éliminer l’information pour conditioner socialementles masses et les manipuler.

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Et d’ailleurs...

Les 15 février un adolescent de 14 ans, Ala’a Hani a été tué par les forces israéliennes et un autre, Osama, 15 ans a été blessé. Les garçons jetaient des pierres à des véhicules israéliens sur une route de contournement à Beitunia, près de Razmallah quand ils ont été victimes de tirs. Touché à la tête Ala’a est mort à l’hôpital, tandis qu’Osama a été hospitalisé avec une balle dans le bras. Selon des témoins c’est un garde d’une colonie juive proche qui passait en voiture qui a tiré à balles réelles sur les garçons.

Près de Naplouse ce sont deux militants des Brigades des Martyrs d’al Aqsa qui ont été assassinés par les forces d’occupation israélienns dans la maison où ils étaient réfugiés à Kafer Qalil près de Naplouse. Assam Hamza Mansour, 27 ans, du camp de réfugiés de balata, et Mahyoub Halkini de Kafr Qalil ont été abattus dans leur maison par des balles réelles tirées à bout portant dans la tête et la poitrine. C’est ce qu’ont consaté les médecins qui les ont axaminés, après que les ambulances ont été bloquées pendant quatre heures avant que les soldats israéliens les laisse accéder aux corps des militants assassinés.

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Quelques infos péchées dans l’Orient le jour du 17 février. [3].

Quelque 4 000 Palestiniens ont assisté, hier à Naplouse, aux obsèques de deux militants tués, la veille, par l’armée israélienne Le cortège funèbre a arpenté plusieurs rues de Naplouse, alors que les participants scandaient des slogans contre « la coordination sécuritaire » palestino-israélienne.

Hier, une cellule des Brigades des martyrs d’al-Aqsa a annoncé qu’elle rompait la trêve avec Israël après que l’armée israélienne eut tué la veille deux de ses combattants. Parallèlement, les dirigeants du Fateh ont donné leur accord de principe à la composition du premier gouvernement de l’après-Arafat, qui doit être investi par le Parlement mardi prochain.

Des hommes masqués et armés, tirant des rafales en l’air, ont distribué hier dans le centre de Ramallah des tracts signés par les Brigades des martyrs d’al-Aqsa dans lesquels le groupe affirme qu’« il est désormais inutile de parler d’une trêve ou d’une accalmie ». « À qui profitent la trêve et le désarmement de la résistance alors que le sang de nos combattants continue de couler en dépit de l’accalmie décrétée par les factions de la résistance », s’interroge le texte. « À partir de ce moment, cette trêve non mutuelle proclamée à Charm el-Cheikh ne nous engage pas », affirme le groupe dans le tract.

Plus tôt en journée, le ministre israélien des Affaires étrangères, Sylvan Shalom, en visite à Londres, affirmait que le cessez-le-feu entre Israël et les Palestiniens peut encore « s’effondrer sous nos yeux » si les dirigeants palestiniens ne démantèlent pas « les infrastructures terroristes ».

Toutefois, en dépit de ce développement, l’Autorité palestinienne reste déterminée à aller de l’avant dans ses engagements. « La composition du gouvernement est dans sa phase finale et il sera présenté au Conseil législatif (CLP, Parlement) mardi pour être investi », a déclaré hier le Premier ministre Ahmed Qoreï, à l’issue d’une réunion du Comité central du Fateh à Ramallah. Un membre du Comité central avait auparavant annoncé que cette instance du Fateh avait approuvé la composition du nouveau cabinet. Un autre membre du Comité central a pour sa part affirmé que des «  divergences » à propos de la composition du nouveau cabinet étaient apparues lors de la réunion entre M. Qoreï et des membres du Comité central.

Selon des sources parlementaires, huit nouveaux ministres doivent faire leur entrée dans le prochain gouvernement alors que d’autres changeront de portefeuille. Le général Nasr Youssef et Nasser al-Qidwa sont notamment pressentis pour faire partie du nouveau cabinet, respectivement à l’Intérieur et aux Affaires étrangères. Un portefeuille ministériel doit également être attribué à l’homme fort de la bande de Gaza, et ancien ministre chargé de la Sécurité, Mohammed Dahlane, ont affirmé les sources parlementaires. La nomination attendue de MM. Youssef et Dahlane s’inscrit dans le cadre des efforts de la nouvelle direction palestinienne de mettre fin au «  chaos des armes » et à l’insécurité qui règnent dans les territoires palestiniens.

De son côté, Marwan Barghouthi a averti Israël, depuis sa prison, qu’il affaiblirait M. Abbas s’il ne libère pas « des milliers » de prisonniers et non « quelques centaines » comme prévu. Affirmant, par ailleurs, s’attendre à un retrait souple de l’armée israélienne de la bande de Gaza, il a estimé que l’intifada se poursuivrait en Cisjordanie « où l’occupation se maintiendra ».

Comme en réponse à M. Barghouthi, les autorités pénitentiaires israéliennes ont publié hier sur Internet la liste des 500 détenus palestiniens qu’elles entendent relâcher prochainement. Les personnes éventuellement opposées à l’une ou l’autre de ces libérations disposent de 48 heures à compter de la publication de cette liste pour faire éventuellement appel en justice.

Le coordinateur spécial américain pour la sécurité entre les Palestiniens et Israël, le général William Ward, récemment nommé à ce poste, a entamé sa mission en rencontrant hier le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a indiqué un responsable palestinien. L’entretien a duré une heure à Ramallah, a précisé à l’AFP le porte-parole de l’Autorité palestinienne Nabil Abou Roudeina. « Nous l’avons informé de toutes les mesures prises par les Palestiniens depuis le sommet de Charm el-Cheikh », en Égypte, a ajouté M. Abou Roudeina. « Le général Ward a pour sa part affirmé que l’Administration américaine est prête à aider l’Autorité palestinienne et le peuple palestinien à jeter les bases de la sécurité, et qu’il allait revenir dans quelques semaines pour poursuivre les discussions », a ajouté M. Abou Roudeina.

Le général Ward est arrivé hier dans la région. « Il va passer environ une semaine ici pour se familiariser avec la situation sur le terrain », a affirmé un porte-parole de l’ambassade américaine à Tel-Aviv.

Suite à l’accord de Charm el Cheikh l’ambassadeur de Jordanie prendra son poste en Israël dimanche et assumera immédiatement ses fonctions, a déclaré hier à la presse le ministre des Affaires étrangères jordanien, Hani Moulki. L’ambassadeur désigné est M. Maarouf al-Bakhit qui était ambassadeur en Turquie.