| Ha'aretz,
      vendredi 17 décembre 2004
        
       PAS
      UNE COLONIE DE PLUS !
        
       Éditorial
      de la rédaction de Ha¹aretz(trad. Amos Waintrater, Étudiants LPM)
 
 C¹est peut-être la raison essentielle qui devrait pousser le parti
      travailliste à entrer au gouvernement à tout prix : veiller à ce qu¹Ariel
      Sharon ne se laisse pas emporter par ses vieux réflexes, et ne cherche à
      emplir la Cisjordanie de nouvelles colonies pendant que l¹évacuation de
      Gaza retiendra l¹attention générale.
 
 Nous écrivons ceci alors que l¹État d¹Israël vient de donner sa réponse
      officielle à une plainte déposée devant la Haute Cour de Justice par la
      localité de Nirit contre la construction de Nof HaSharon, une nouvelle
      colonie comprenant  12 000 logements. Dans sa réponse à la 
      Cour, le
 représentant du procureur a affirmé que la « feuille de route » signée
      par le gouvernement n¹engageait pas ce dernier d¹un point de vue légal,
      malgré l¹engagement pris de ne construire aucune colonie supplémentaire.
 
 Un exercice d¹acrobatie juridique aussi étrange révèle une attitude
      bien peu encourageante au sein du gouvernement Sharon. Il n¹est pas
      imaginable que ce dernier exige des Palestiniens qu¹ils respectent les
      engagements par eux pris dans le cadre de la « feuille de route » en
      matière de lutte contre le terrorisme, tout en ignorant les siens propres
      quant à l¹arrêt de la construction de colonies.
 
 Le large soutien dont jouit actuellement Ariel Sharon vient de sa décision
      d¹ouvrir une nouvelle page politique. Mais ce soutien n¹est pas
      inconditionnel. Les raisons de suspecter Ariel Sharon demeurent réelles
      et solides et nous avons eu plus d¹une fois l¹occasion de les exprimer
      dans ces
 colonnes. Il est encore possible que le processus de désengagement de
      Gaza ne soit rien d¹autre qu¹un exercice destiné à légitimer les
      colonies de Cisjordanie. Le silence récent des dirigeants des colons est
      à cet égard surprenant et l¹on en vient à se demander si certaines
      promesses ne leur
 auraient pas été faites en catimini.
 
 Cette impression se renforce à la lecture des rapports d¹observation
      publiés par Shalom Ah¹shav et d¹autres organisations, qui notent l¹intense
      opération de défrichement de terrains en cours en Samarie, au Goush
      Etzion et à Maale Adoumim, afin de poser de nouveaux faits accomplis. Et
      l¹on suspecte le gouvernement de chercher à créer une nouvelle carte
      des implantations juives
 en Cisjordanie, avant que les Américains ne dressent la leur. De plus,
      malgré la décision d¹évacuer une centaine d¹avant-postes illégaux,
      ceux-ci existent toujours ; ils ont été reliés aux réseaux d¹eau et d¹électricité
      et continuent de s¹agrandir.
 
 Il faut espérer qu¹une fois entré au gouvernement le parti travailliste
      ne s¹en tiendra pas à de vains mirages quant à la nouvelle voie adoptée
      par Sharon, et n¹hésitera pas à soutenir fermement l¹arrêt total des
      investissements dans de nouvelles implantations et la fin du processus d¹agrandissement
      de celles qui existent, fût-ce au risque de provoquer une crise et des élections
      anticipées. Le retrait de Gaza ne doit être que la première étape d¹un
      plan politique global menant à un accord sur la mise en place d¹un État
      palestinien aux côtés d¹Israël.
 
 La décision prise cette semaine par la commission des Finances de la
      Knesset d¹allouer 500 000 shekels à des projets touristiques dans les
      colonies est rationnelle s¹il s¹agit de couvrir les frais des travaux
      achevés ; mais tout investissement ultérieur dans le développement des
      colonies et de leur environnement est totalement inacceptable. Cette
      mention, la plus importante, devrait figurer en tête de l¹accord de
      coalition conclu avec le parti travailliste.
 
 Ceux qui suivent de longue date l¹évolution du projet de colonisation
      dans les territoires occupés savent que celui-ci a procédé en bonne
      part par degrés : « La promesse est une chose, le clin d¹¦il une autre
      et la construction une troisième ». Cette méthode n¹est pas inconnue
      de Sharon et il faut y mettre fin. Les colonies sont aujourd'hui le
      principal obstacle à la conclusion d¹un accord avec les Palestiniens. A
      cette injustice de l¹histoire, nous ne devons plus ajouter une seule
      colonie..
 
 
        
          
            | Source
              : La Paix Maintenant |   
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