| [Face
      aux appels à la sédition lancés pas les leaders des colons, larédaction de Ha'aretz appelle le gouvernement à agir avec fermeté, et
      sans
 crainte]
 Haaretz, 21 décembre 2004
 http://www.haaretz.com/hasen/spages/517093.html
  
       Il
      faut agir sans crainteéditorial de la rédaction d'Ha'aretz
 L'Etat d'Israël, avec à sa tête un gouvernement plus fort que jamais,
      doit
 aujourd'hui affronter le problème le plus aigu qui soit à son ordre du
      jour,
 et auquel les gouvernements précédents ont craint de toucher. 
      Dimanche, les
 dirigeants du Conseil Yesha des colons ont appelé à enfreindre la loi, 
      ce
 qui n'est que le début d'une longue campagne, au cours de laquelle les
 colons  tenteront de modifier la décision prise par le gouvernement
 d'évacuer des colonies. A en juger d'après les expériences passées,
      les
 leaders des colons auront recours à tous les moyens, des larmes et de la
 résistance passive à la violence, qu'ils essaieront toujours d'attribuer
      à
 quelques "brebis égarées". Si les gouvernements précédents
      s'étaient
 conduits avec fermeté face aux violations de la loi par les colons, il
 aurait été plus facile de les convaincre aujourd'hui qu'une opposition
 violente aux évacuations les enverra en prison. Mais, pendant des années,
 les autorités chargées de faire respecter la loi ont fermé les yeux
      devant
 la violence des colons contre les Palestiniens, les policiers et les
 soldats, ainsi que devant le vol de biens arabes et l'expansion illégale
      de
 colonies. Le signe le plus frappant de cette politique de l'autruche est
 l'existence des 100 avant-postes qui se développent et prospèrent en
 Cisjordanie, tout en ayant été déclarés illégaux. Exiger d'inculper
      certains
 leaders des colons immédiatement après des déclarations qui reviennent
      à un
 appel à la sédition, c'est trop peu, et trop tard.
 
 Les colons hurlent au "transfert", et à l'illégitimité démocratique
      du
 gouvernement Sharon, deux arguments dont il ne vaut même pas la peine de
 débattre avec un public qui agit en dehors des voies démocratiques
      depuis 30
 ans. Face à eux, le gouvernement doit agir avant tout avec discernement.
      Le
 moment est venu de replacer le phénomène des colons dans ses justes
 proportions, et de cesser d'en avoir peur. Des hors-la-loi doivent être
 traités comme on traite ordinairement les hors-la-loi, qui ne bénéficient
 pas d'une quelconque protection du gouvernement. Les colons militants
      venus
 du reste du pays doivent être empêchés de se rendre au Goush Katif
      (Bande de
 Gaza, ndt) par tous les moyens possibles, et ce à partir d'aujourd'hui.
 
 Les autorités chargées de faire respecter la loi doivent adopter une
 attitude ferme, dont les principes sont bien connus, afin d'éviter que se
 produisent les scènes d'horreur que préparent les colons sur le terrain,
      et
 ne pas donner prise aux sentiments de culpabilité que les colons
      tenteront
 de susciter auprès du gouvernement comme dans les médias. Et le
      gouvernement
 doit exposer à l'opinion la véritable situation : l'évacuation de
      colonies
 n'est pas une injustice historique faite aux colons, mais bien la
      correction
 d'une erreur, et elle n'a aucun rapport avec un soi-disant
      "transfert" : il
 s'agit plutôt d'une réabsorption à l'intérieur d'Israël. Le moment
      est venu
 pour les colons de penser un peu aux autres citoyens d'Israël, au lieu de
      ne
 soucier que d'eux-mêmes.
 
 Le Conseil de Yesha hésite entre plusieurs formes plus ou moins légitimes
      de
 protestation en réaction à l'évacuation de colonies. On peut supposer
      que
 ses dirigeants essaieront de manoeuvrer entre opposition verbale et
 désobéissance civile, celle-ci étant susceptible de réduire la
      sympathie
 naturelle que l'opinion peut ressentir devant la soufrance des évacués.
      Il y
 a une grande différence entre une résistance passive à l'évacuation,
      une
 résistance active mais non-violente, et une véritable violence. Le
      procureur
 général doit immédiatement édicter des règles de fer permettant de
 distinguer entre ce qui est autorisé et ce qui est défendu,  afin
      d'empêcher
 que ne se produisent des négociations politiques avec des colons
 manipulateurs, à mesure qu'approchera la date de l'évacuation.
 
 
        
          
            | Source
              : La Paix Maintenant |   
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