| Ha'aretz,
      lundi 27décembre 2004
        
       Le
      choix de la désobéissance civilepar Nadav Shragaï
  
       Le
      Conseil de Yesha [1] avait à choisir entre deux approches contraires, cedimanche. La première, décrite comme « minimale » par le Conseil, était
      de
 continuer à protester contre le désengagement dans le cadre de la loi,
      ce
 qui signifiait concrètement d¹accepter l¹évacuation de Gaza. L¹autre
      était
 de casser progressivement les règles du jeu démocratique, en marchant
      vers
 l¹affrontement garanti avec le gouvernement et l¹armée. Le Conseil a
      opté
 pour la seconde, défendue par Pinh¹as Wallerstein. Ce ne fut pas
      vraiment
 une surprise.
 
 La décision d¹appeler à violer massivement le décret de Désengagement,
 quitte à se retrouver en prison, est la conséquence directe de l¹échec
      de sa
 stratégie précédente, censée provoquer des élections ou un référendum
      avant
 le retrait. Quand les dirigeants de Yesha ont compris que rien de tel
 n¹allait se produire, ils changèrent brutalement de cap : ils ne quêteraient
 plus l¹approbation publique en prévision d¹élections à brève échéance
      ; ils
 n¹essaieraient plus de gagner le c¦ur des gens dans l¹attente d¹un
 référendum.
 
 Le conseil prêche maintenant les convaincus, les centaines de milliers de
 colons et le public sioniste-religieux.  Il abandonne un temps
      Tel-Aviv et
 le Goush Dan [2], principales cibles de sa campagne jusqu¹à présent,
      pour se
 consacrer à ses propres sympathisants, qu¹il veut faire descendre dans
      la
 rue. Il lui faut dès lors user d¹un langage différent, traiter le
 gouvernement d¹« illégitime » plutôt que s¹autocensurer, ne plus
      rejeter les
 méthodes non-violentes de la désobéissance civile mais bien s¹en
      emparer.
 
 Ironie de la situation, [cette ligne], proposée par Elyakim Haetzni deux
 décennies plus tôt, a été rejetée des années durant par le Conseil
      de Yesha.
 Ses opposants les plus résolus embrassent aujourd¹hui les idées
 d¹Haetzni[3], qui voulait emplir les prisons israéliennes de dizaines de
 milliers de détenus volontaires prêts à payer le prix d¹une violation
 délibérée de la loi. [S]
 
 Mais le test décisif aura lieu sur le terrain : ceux qui sont censés
      emplir
 les prisons israéliennes par milliers se manifesteront-ils vraiment ?
 
 
        
          
            | Source
              : La Paix Maintenant |   
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