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Dimanche 14 mai au cinéma l’Univers à Lille

Ciné-Débat « 3.000 nuits » de Maï Masri

Organisé par l’AFPS 59/62

 

 

Pour une première projection au cinéma associatif l'Univers à Lille, auquel l'AFPS 59/62 a récemment adhéré, nous avions choisi de diffuser, le 14 mai dernier, le film « 3000 nuits » qui aborde le sujet des femmes palestiniennes emprisonnées par Israël.

 

Malgré le peu de personnes présentes (une vingtaine), le film, très apprécié, a suscité un débat très intéressant, permettant d'aborder notamment le sort des prisonniers palestiniens, y compris l'actualité avec l'assassinat délibéré de Khader Adnan, mort après 87 jours de grève de la faim.

 

La discussion a également été l'occasion de rappeler ce qu'est la Nakba, en ce triste 75eme anniversaire. Loin de rester dans l'émotion du film, le public s'est questionné sur les possibilités et formes de l'engagement en faveur de la justice et de la libération de la Palestine.

 

Une première projection modeste mais qui en appelle d'autres, avec un public plus large.

 

 

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En introduction du débat, le texte suivant a été lu par une membre de l'association :

 

 

Présentation sur les prisonniers politiques palestiniens

à l’occasion de la projection du film « 3000 nuits » le 14 mai 2023 à l’Univers

 

 

Quelques chiffres sur la situation au 19 mars 2023 (source Addameer)

4800 prisonniers politiques palestiniens dans les geôles israéliennes.

- 967 en détention administrative

- 170 enfants prisonniers

- 29 femmes

- 5 membres du conseil législatif palestinien

- 554 purgent une peine de prison à vie

 

Dans toutes les familles palestiniennes, une ou plusieurs personnes ont été emprisonnées par Israël au moins une fois depuis 1967. Cela représente 1 million de personnes soit 1/5 de la population palestinienne. Personne n’est épargné pas même les enfants.

Les arrestations visent particulièrement les députés, les responsables associatifs, les militants, les journalistes et les étudiants mais aussi les enfants.

Cette stratégie de terreur vise à briser toute résistance structurée au sein de la société palestinienne et à y insuffler un sentiment permanent d’insécurité.

L’emprisonnement des Palestiniens est une pratique organisée et un composant essentiel de l’occupation israélienne.

 

En effet, la détention administrative concerne exclusivement les Palestiniens (même ceux qui sont citoyens d’Israël) et ne nécessite ni inculpation, ni procès et permet de détenir la personne arrêtée sans limitation de durée car renouvelable indéfiniment.

 

La violence israélienne commence dès l’arrestation, souvent opérée en pleine nuit, par des militaires surarmés défonçant les portes des habitations, terrorisant la famille présente et elle se poursuit lors de l’interrogatoire où les détenus sont soumis à des tortures psychologiques et physiques.

Les enfants palestiniens sont soumis à cette même violence, on estime qu’ils sont environ 600 à être arrêtés chaque année depuis l’année 2.000.

Les détenus, qui sont des civils, sont soumis à une justice militaire et incarcérés en Israël en violation du droit international.

Mais il s’agit également d’un simulacre de justice car toute opposition à l’occupation est criminalisée et certains chefs d’inculpation, quand ils existent, sont couverts par le secret. Sans accès à un procès équitable, les Palestiniennes et Palestiniens choisissent donc souvent de plaider coupable pour obtenir des peines moins lourdes. Ainsi plus de 95 % d’entre eux sont condamnés.

 

Parallèlement, l’État israélien déploie tout un arsenal de punitions collectives vis à vis des familles des prisonniers en démolissant leurs maisons, en rendant les visites plus difficiles du fait de la détention en Israël et en pratiquant la rétention des corps des prisonniers décédés en prison. En effet, des prisonniers décèdent régulièrement à cause de mauvais traitements subis en prison ou de l’absence d’accès à des soins adaptés à leurs maladies souvent contractées lors de l’incarcération.

 

Face à cet arbitraire, les prisonniers choisissent la désobéissance civile ou la grève de la faim pour exiger le respect d’un minimum de droits fondamentaux : droits de visite, courrier. Au mois de mars, la menace d’une grève de la faim unitaire leur a permis d’obtenir l’interruption de mesures répressives collectives.

 

Mais dernièrement, Khader Adnan est mort à 45 ans dans une cellule d’isolement de la prison israélienne de Ramle au bout de 86 jours d’une grève de la faim entamée le 5 février après une nouvelle mise en détention administrative. L’administration pénitentiaire israélienne a refusé de le transférer dans un hôpital civil malgré la dégradation de son état de santé. Il aura connu dans sa vie plus de 12 arrestations et près de huit années d’emprisonnement la plupart du temps en détention administrative.

 

C’est un crime de plus dans la longue liste des crimes commis par l’État colonial et d’apartheid israélien.

 

Notre association aux côtés d’organisations palestiniennes de défense des prisonniers telles qu’Addameer et Al Haq appelle à la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens en Israël.

 

 

 

 

 

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