L’emprisonnement des prisonniers politiques
palestiniens :
Une arme israélienne au service de l’occupation, de
la colonisation et de l’apartheid
Par
le Bureau National de l’AFPS, le 17 avril 2025
https://www.france-palestine.org/L-emprisonnement-des-prisonniers-politiques-palestiniens-Une-arme-israelienne
Depuis plus de 18 mois, la population de Gaza subit un génocide.
Avec la rupture par Israël de la trêve, la situation est encore pire, la
volonté de l’État israélien de se débarrasser de la population
palestinienne de Gaza est flagrante.
En Cisjordanie occupée, le nettoyage ethnique s’accélère :
attaques de l’armée israélienne et destruction de camps de réfugié·es,
déplacement forcés de plus de 40 000 personnes, démolitions de maisons,
violence des colons …
La politique israélienne d’arrestations massives,
d’emprisonnement de la population palestinienne, hommes, femmes et enfants,
est beaucoup moins médiatisée et pourtant utilisée de manière systémique
par Israël.
Plus de 16 400 arrestations depuis le 7 octobre 2023, dont plus
de 1 300 enfants et 510 femmes. Au 10 avril, 9 900 Palestinien·nes sont
détenu·es dans les prisons israéliennes, dont 400 enfants ; 3 498
(dont 100 enfants) sont en détention administrative, renouvelable sans
limite, qui permet d’emprisonner un homme, une femme, un enfant sans
procès, sans qu’aucune charge, aucune preuve ne soit communiquée à l’avocat.
Nous ne connaissons pas le nombre exact des milliers de
Gazaoui·es - pour la plupart victimes d’une disparition forcée, détenu·es
dans des camps militaires sans aucun contact avec l’extérieur.
Les conditions d’arrestation et de détention sont telles qu’elles
peuvent devenir mortelles.
Depuis le 7 octobre 2023, 63 prisonniers sont morts en prison
dont 40 venaient de Gaza (300 depuis 1967). Ils sont morts suite à des
tortures, des attaques des gardiens, l’absence de nourriture correcte et
suffisante, d’hygiène et de soins médicaux, ou suite à des blessures
subies lors des arrestations.
Ces hommes, ces femmes, ces enfants ne sont pas que des nombres.
Walid Ahmed avait 17 ans quand il a été arrêté le 30 septembre
2024. Il est mort le 24 mars dans la clinique de la prison de Meggido en
Israël. Il est mort des suites de la privation de nourriture et d’eau
ainsi que de l’absence de soins appropriés après avoir contracté la gale
et des infections respiratoires en raison de conditions de détentions
inhumaines et de l’absence d’hygiène.
Dans le cadre des accords du cessez-le-feu entrés en vigueur le
19 janvier 2025, 1 777 prisonnier·es ont été libéré·es en plusieurs
vagues, dont 80 femmes et 86 enfants. Près de mille d’entre eux sont de
Gaza : 216 étaient détenus à vie et 303 pour de longues peines (plus
de 20 ans). Ces derniers n’ont pas tous pu rentrer chez eux : 226
ont été déportés, majoritairement en Égypte, première étape avant d’aller
dans un autre pays.
Ces hommes, ces femmes, ces enfants, traités pire que des
animaux, subissent aussi des violences sexuelles et des humiliations
permanentes pour les priver de toute humanité.
Cette stratégie est utilisée même après la mort des prisonniers.
Les autorités israéliennes n’ont rendu aux familles palestiniennes que 3
corps sur les 63 prisonniers décédés depuis octobre 2023.
L’État israélien utilise des ordres militaires datant du mandat
britannique, légifère pour « légitimer » sa politique
d’arrestation et d’emprisonnement. Il s’agit bien d’un outil de répression,
de harcèlement, de maintien dans l’insécurité permanente. Ce système est
utilisé par Israël pour briser le peuple palestinien, pour le
déshumaniser et poursuivre la colonisation, le nettoyage ethnique en
Cisjordanie occupée et le génocide en cours à Gaza.
Ces conditions d’arrestation, d’interrogatoire, de détention et
les punitions collectives sont des violations flagrantes du droit
international humanitaire (droit de la guerre), y compris des Conventions
signées par l’État israélien.
Le peuple palestinien reste debout, témoigne, résiste, nous
restons à ses côtés.
En ce 17 avril, journée internationale de solidarité avec les
prisonniers politiques palestiniens, l’AFPS dénonce la violation
permanente et institutionnalisée du droit international par l’État
d’Israël et apporte tout son soutien à la lutte du peuple palestinien
pour le respect de ses droits.
L’AFPS demande que la France prenne d’urgence les mesures qui
s’imposent pour faire pression sur l’État israélien afin qu’il cesse cette
politique illégale et indigne de répression à l’égard du peuple
palestinien, un des outils du maintien de son occupation illégale de la
bande de Gaza, de la Cisjordanie y compris Jérusalem-Est.
Elle doit exiger la libération de tous·tes les prisonnier·es politiques
palestinien·nes.
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