Un cessez-le-feu
illusoire : les crimes d’Israël continuent
Communiqué de L’AFPS le 3 novembre
2025
L’entrée en vigueur d’un
prétendu cessez-le-feu sous l’égide de Donald Trump le 10 octobre 2025 et
la libération de tous les Israéliens vivants retenus à Gaza laissent les
habitants de l’enclave sous les coups bien réels de nouvelles attaques
meurtrières. Quotidiennement, l’armée israélienne — qui occupe toujours
près de 60 % de la bande de Gaza — mène des « opérations de
sécurisation », commet des assassinats prétendument ciblés, détruit
des bâtiments, assassine des innocents, effectue des incursions au-delà de
la zone de retrait et multiplie tirs et bombardements au moindre
prétexte.
Contrairement à ses
engagements, Israël interdit toujours l’accès de la bande de Gaza aux
journalistes. Il prépare des visites strictement encadrées, uniquement
dans la zone qu’il occupe, destinées à tenter de se dédouaner des crimes
commis depuis plus de deux ans.
Israël utilise les
difficultés de retrouver les dépouilles des Israéliens sous les décombres
pour violer le cessez-le-feu alors que personne ne semble se préoccuper
des plus de 10 000 dépouilles de Palestiniens sous les gravats depuis
deux ans pour certains d’entre eux.
Depuis ce
« cessez-le-feu », plus de 226 Palestiniens ont été tués, dont
plus d’une centaine la nuit du 28 octobre, parmi lesquels 46 enfants.
Malgré les appels des ONG et de l’ONU, l’aide humanitaire vitale n’entre
toujours pas, ou trop peu à Gaza. Des extrémistes israéliens continuent
de bloquer et de saccager sans être inquiétés des camions d’aide au
poste-frontière de Kerem Shalom.
La stratégie
israélienne reste la même : trouver un prétexte, accuser les
Palestiniens, en tuer le plus possible, puis cesser les bombardements et
proclamer le respect du cessez-le-feu avec le soutien de Donald Trump,
lequel menace les Palestiniens d’une intervention directe « au nom
de la paix ». C’est une nouvelle forme de « Pax
Americana », aux intérêts stratégiques et financiers manifestes.
Derrière les
déclarations sur la paix et la nécessité pour les Palestiniens de
reconstruire leur avenir - une fois « débarrassés du Hamas » -
se cachent à peine des ambitions coloniales de contrôle occidental de
l’économie palestinienne en accord avec Israël et certains États
arabes : contrôle de l’aide humanitaire, programmes de
reconstruction et réaménagement territorial. La parfaite symbiose entre
le projet sioniste et les intérêts financiers de requins de la finance
comme Tony Blair ou Jared Kushner. Les Palestiniens y seraient réduits à
une main-d’œuvre à bon marché.
Le projet des uns, le
mépris des autres, face à un peuple qui résiste à l’occupation, à la
colonisation et à l’apartheid expliquent que ni Israël ni ses alliés
occidentaux n’ont l’intention de faire cesser le génocide à Gaza, ou le
nettoyage ethnique en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
En Cisjordanie, la
violence des colons, avec la complicité de l’armée et les encouragements
des ministres d’extrême droite Ben Gvir et Smotrich, franchit de
nouvelles limites : pogroms, fusillades, destructions de biens,
passages à tabac. La récolte des olives 2025 est particulièrement ciblée :
des milliers d’arbres saccagés, les récoltes volées, des fermes et
villages attaqués. Trente deux militants internationaux, menacés par les
colons, ont été arrêtés par l’armée, détenus, puis expulsés.
Ces violences, qui
visent à affaiblir l’économie palestinienne et à réaffirmer le projet
d’annexion de la Cisjordanie, sont une réponse à la reconnaissance
récente de la Palestine par plusieurs États et à la résolution du 18
septembre 2024 de l’Assemblée générale de l’ONU exigeant d’Israël qu’il
mette fin à son occupation et à sa colonisation illégales du Territoire
Palestinien.
Cette situation
dramatique exige que le mouvement de solidarité reste lucide et mobilisé.
Sans aucune illusion sur ce prétendu cessez-le-feu, ne baissons pas les
bras. Les crimes israéliens se poursuivent à Gaza, en Cisjordanie, à
Jérusalem Est et en Israël même : notre mobilisation unitaire reste
indispensable. L’AFPS, rejointe par plus de 70 organisations, a lancé un
appel pour une grande manifestation nationale à Paris le 29 novembre :
une première en France depuis deux ans. La mobilisation collective
s’impose plus que jamais.
Et
manifestation à Lille samedi 8 novembre à 15h, place du Théatre
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