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DOSSIERS PRESSE

Le mur et la Cour internationale de La Haye

Une clôture indéfendable

Haaretz, 6 janvier 2004
Editorial de la rédaction
http://www.haaretz.com/hasen/spages/379791.html

Ayant détourné l'idée d'origine d'une clôture de sécurité, et l'ayant transformée en une clôture d'invasion et de provocation qui s'enfonce profondément en Cisjordanie, le gouvernement compte maintenant la défendre devant la Cour internationale de Justice de La Haye. A l'initiative des Palestiniens,  et avec le soutien des pays du Tiers monde, le problème de la clôture a été soumis par l'Assemblée générale des Nations Unies à la cour internationale, pour avis juridique.

Israël dira devant la cour, le mois prochain, que celle-ci n'a pas autorité a en discuter, car le problème est politique et non juridique.
Outre cette procédure, un bataillon d'experts de différents ministères,
assistés d'avocats, prépare un dossier fonde sur le principe de l'auto-défense. Après tout, le droit a l'auto-défense est un droit reconnu a tout pays soumis constamment a des attentats terroristes, comme Israël en a connus depuis plus de trois ans. Et, de fait, la clôture s'est révélée efficace dans les zones ou elle a été terminée, ayant réduit de façon significative le nombre de terroristes infiltres depuis les territoires palestiniens.

Mais la tentative d'appliquer le principe d'auto-défense à la clôture telle qu'elle est construite aujourd'hui, avec toutes ses déviations, son tracé tortueux et ses nombreuses annexions de facto, ne peut qu'affaiblir Israël dans sa position devant la cour internationale, et également devant l'opinion publique mondiale. Défendre la clôture qui est actuellement construite, c'est aussi compromettre de manière définitive l'idée elle-même d'une clôture destinée à défendre Israël contre les attentats terroristes.

Le ministre de la Justice, Yosef Lapid, a bien senti le danger de la position officielle de Jérusalem, même s'il ne l'a exprime qu'avec retard. Dimanche dernier, il a exigé de ses collègues du gouvernement de reconsidérer le tracé de la clôture. Une condamnation par la cour de La Haye, a-t-il averti, pourrait constituer un premier pas vers une sud-africanisation d'Israël, boycotte et isole, devenant un paria parmi les nations.

Il semble que Lapid soit dans une position particulièrement inconfortable, parce que les officiels de son ministère font partie de l'équipe qui prépare la défense creuse d'Israël qui se fera défendre a La Haye. Mais son appel au gouvernement, et ses considérations sur Israël pouvant finir comme une Afrique du Sud blanche, sont davantage que de la naïveté ou du cynisme. Car le tracé décidé par le gouvernement est bien destiné a imposer aux territoires palestiniens une réalité de type sud-africain.

La portion de la clôture qui doit englober le Grand Jérusalem à l'Est, va de fait couper la Cisjordanie en deux. Le réseau de colonies qui sera entoure par la clôture a toujours été destine a empêcher la formation d'un Etat palestinien viable. La "clôture orientale", qui reste a construire mais dont le plan sera sans nul doute évoque a La Haye, est destine à réduire encore davantage le territoire des enclaves qui demeureraient sous contrôle palestinien, d'après le plan du Premier ministre.

Le ministre Lapid a raison. Mais pour éviter cette analogie détestable avec l'Afrique du Sud, le gouvernement doit non seulement modifier le tracé de la clôture, mais aussi toute la conception politique erronée qui sous-tend ce tracé.

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