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DOSSIERS PRESSE

LA FEUILLE DE ROUTE, LE MUR ET LES COLONIES
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Les commentaires à propos de la "feuille de route" sont, depuis quelques jours, des plus optimistes. La trêve décidée par la plupart des mouvements palestiniens, ajoutée aux retraits israéliens du centre de Bethléem et d'un village du nord de Gaza sont perçus comme des signes encourageants. L'A.F.P.S Nord Pas de Calais en présentant ce dossier de presse voudrait cependant attirer l'attention sur ce qui constitue les principaux obstacles immédiats aux chances de réussite de ce nouveau plan : la colonisation et la construction des murs.

Présentée comme le nouveau plan de paix proposé par l'Europe, la Russie, les Etats-Unis et l'ONU, la feuille de route laisse sceptique quant à la pertinence des options choisies. En exigeant au préalable l'arrêt du terrorisme, la feuille de route fait de celui-ci la cause première du conflit. C'est pour le moins inexact. Les causes premières de la violence dans ce conflit sont : l'occupation, la colonisation et la destruction méthodique de la société palestinienne. Imposer à nouveau aux Palestiniens trois années supplémentaires d'occupation n'augure rien de bon quant à la suite, les Accords d'Oslo ont montré la fragilité d'un tel processus. De plus, à aucun moment la feuille de route n'exige d'Israël de respecter les frontières internationales, on constate, comme depuis sa création, que l'Etat d'Israël manifeste, encore aujourd'hui, peu d'empressement à définir définitivement ses frontières.

220 000 colons installés en Cisjordanie et à Gaza

Les Palestiniens peuvent-ils croire en la bonne foi d'Israël dans ce processus de paix, alors que le gouvernement israélien n'accepte pas le démantèlement des colonies, et, au contraire, prévoit la construction de 12000 nouveaux logements dans les colonies déjà existantes - faut-il rappeler qu'au regard du droit international aucune colonie israélienne n'est légale. D'ailleurs, Sharon continue à défendre la poursuite de la colonisation en demandant seulement qu'elles se fassent discrètement (22 juin Associated Press). Comme pour les Accords d'Oslo, on demande aux Palestiniens de faire l'effort principal, alors que la politique d'Israël, puissance occupante, dans les territoires occupés reste la même. Rappelons la poursuite des assassinats "ciblés" contre les responsables du Hamas après que Cheikh Yassine, leader du Hamas ait pour la première fois reconnu les frontières de 67 et proposé un cessez-le-feu (communiqué du 27 mai) . Comme si Israël souhaitait une réaction violente mettant à mal la feuille de route. La trêve récente montre pourtant que les Palestiniens restent ouverts à la paix et considère que celle-ci ne sera une réalité que par le respect du droit.

Des murs de séparation ou d'encerclement ?

Pendant les négociations, Israël continue de construire un mur haut de 8 mètres et large de 3 mètres. Ce mur qui était annoncé comme un mur de séparation " sécuritaire " et de protection pour les Israéliens, est d'abord, un moyen de procéder au transfert des milliers de Palestiniens, de confiscation de milliers de hectares de terre, de mettre la main sur les principales source en eux de la Palestine occupée et en suite imposer le fait accompli aux Palestiniens et au monde. Le mur déjà en construction, ce-lui, en projet, dit mur oriental ainsi ainsi que celui à construire dans la bande de Gaza, deviennent de jour en jour un redoutable moyen d'enclaver les Palestiniens sur une partie réduite de la Cisjordanie et de Gaza (voir la carte jointe au dossier). Un moyen de les isoler sur un micro Etat palestinien coupée de ses cultures et de ses points d'eau. Des enclaves palestiniennes qui, en tout cas, laissent bien mal augurer de cet Etat palestinien viable et autonome qu'espèrent les interprètes optimistes de la feuille de route.

Il semble que l'objectif des responsables israéliens soit non seulement d'aboutir à un échec mais que les Palestiniens apparaissent comme en étant les seuls responsables. C'est pourtant, essentiellement, aux occupants à montrer leur volonté de paix. Tout se joue comme si les agresseurs étaient les Palestiniens. En mettant en avant la question de la sécurité, en ne mettant pas fin à la violence de l'occupation et en renversant les responsabilités, on laisse les Israéliens maîtres du terrain.

Est-ce le meilleur moyen pour aller vers la paix ?

Lille, le 3 juillet 2003

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