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DOSSIERS PRESSE

LES COLONS SE REGROUPENT POUR COMBATTRE
LA FEUILLE DE ROUTE

(Jérusalem Post  30/05/03)

par Matthew Gutman

Aucun groupe politique n'est plus conscient de la portée historique de l'acceptation par le cabinet de la feuille de route et du discours sur l'"occupation" d'Ariel Sharon que le conseil de Yesha, qui représente les colons de Cisjordanie et de la Bande de Gaza.
Il compte lancer une campagne de protestation, qui consistera en une manifestation de masse mercredi prochain, ainsi qu'en plusieurs manifestations sur les routes et aux carrefours ces prochaines semaines, pour bloquer le processus politique et soumettre le gouvernement.
Jeudi, ses dirigeants se sont réunis à huis clos, pour dessiner une feuille de route de leur cru afin d'empêcher l'application de la feuille de route.
"Ce qui est fait est fait", dit Yehoshoua Mor-Yosef, porte-parole du groupe, "mais ce que nous pouvons faire, c'est amender la feuille de route et la faire glisser à droite."
La manifestation de mercredi prochain est programmée pour coïncider avec le sommet d'Akaba, où se rencontreront George Bush, Mahmoud Abbas et Ariel Sharon pour discuter de l'avenir d'un État palestinien.
Sur la scène  politique intérieure, le conseil veut mettre la pression sur le Parti National Religieux et culpabiliser au maximum les ministres du Likoud qui se sont abstenus lors du vote du cabinet.
Selon Yehoshoua Mor-Yosef, pour torpiller la feuille de route, dont des membres du conseil affirment qu'elle est "en totale contradiction avec le rêve du retour a Sion", le conseil réclame également un débat a la Knesset et un vote du cabinet sur chacune des clauses de l'accord.
Au milieu des années 90, les colons avaient organisé de nombreuses manifestations, parfois violentes, le long des principaux axes routiers et aux principaux carrefours, pour protester contre les accords d'Oslo.
Ce nouveau sentiment d'urgence tient a la popularité de Sharon et a la légitimité du vote du cabinet.
"Cette fois, c'est différent", dit David Wilder, un des leaders de la communauté juive de Hébron. "A Camp David, nous avions un Premier ministre (Ehoud Barak) qui opérait en solitaire, sans soutien du gouvernement.
Aujourd'hui, il s'agit d'une décision du gouvernement, où un groupe de 24 ministres a pris une décision contraignante, acceptant un État palestinien et toutes les implications qui en découlent."
Daniella Weiss, chef du conseil local de Kedoumim, dit qu'elle a commence à préparer la campagne de masse des que la nouvelle sur l'acceptation de la feuille de route par le cabinet a été connue.
En quelques heures, des militants ont été réunis, par téléphone et par fax, et ont commencé à planifier une série de conférences pour diffuser l'information sur les manifestations à venir.
En dehors de la mobilisation pour la manifestation, dont Daniella Weiss pense qu'elle dépassera les 100.000, les militants ont entamé des préparatifs pour concevoir une infrastructure destinée à empêcher le démantèlement de toute colonie, si petite ou isolée soit-elle.
"Nous protègerons chaque colonie et chaque avant-poste, comme un homme défend sa maison et sa patrie",  peut-on lire sur un tract distribue par le conseil local.

Des blocages de routes et de carrefours suivront.
Le mouvement des colons se sent assiégé, non seulement par le Quartet et la feuille de route, mais aussi par la décision du gouvernement de poursuivre et même d'étendre la construction de la clôture de sécurité a l'ouest de la Ligne Verte. "Nous empêcherons tout effort destiné à isoler des colonies, et empêcherons de nos corps toute action dont c'est l'objectif", peut-on encore lire sur ce même tract.
Le sentiment de trahison vis-à-vis de Sharon, leur ex-idole, est si fort que certains colons  l'appellent maintenant "apikoros", terme employé pour qualifier ceux qui, peu avant la destruction du second Temple, se sont assimilés à la culture hellène et ceux qui ont souhaité la destruction des
Juifs.
De son cote, Shalom Arshav (La Paix Maintenant) organise une manifestation samedi soir devant la résidence du Premier ministre a Jérusalem, et compte diffuser en boucle le discours de Sharon sur l'"occupation", pour le forcer à "traduire ses paroles en actes".
Yariv Oppenheimer, porte-parole de Shalom Arshav, voit dans la résurgence de la droite une possibilité de réveiller les militants de Shalom Arshav. "Ce n'est un secret pour personne que notre nombre a chuté ces derniers mois, mais le réveil de la droite pourrait provoquer le réveil de la gauche."

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