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DOSSIERS PRESSE

La paix a besoin de ponts, pas de murs

Une déclaration du Réseau des
Juifs européens pour une paix juste (JEPJ)

Le JEPJ est un réseau de dix-huit groupements juifs de neuf pays européens.

Les «Juifs européens pour une paix juste» souhaitent apporter leur soutien à tous ceux qui, en Israël, en Palestine et dans le monde entier, s'opposent à la construction du soi-disant «mur ou clôture de séparation». Ils considèrent qu'il s'agit d'une attaque directe contre l'établissement d'un état palestinien viable.

Son existence même sape tous les efforts actuels vers la paix. La poursuite de sa construction jette le doute sur les bonnes intentions d'Israël dans l'implantation de la Feuille de route. La répression qui s'exerce contre les Internationaux, les Israéliens et les Palestiniens qui protestent sur (et autour de) l'emplacement du mur constitue une preuve supplémentaire de la mauvaise foi du gouvernement Sharon.

Ce mur en forme de serpent incarne la «vision de la paix» de Sharon: Un Israël dominateur et brutal face à une série de cantons vassaux comme substitut à un état palestinien indépendant et viable. Il s'agit d'une recette pour priver de façon permanente les Palestiniens de leurs droits.

Israël prétend que le mur est « temporaire »

C'est ce qu'il affirme à propos d'un assemblage de clôtures et de murs en béton d'une hauteur moyenne de 8 mètres de haut, surmonté d'un mirador tous les 300 mètres. Il mesure le double du Mur de Berlin. De chaque côté il y a des routes militaires, des tranchées de 6 mètres de large sur 4 mètres de profondeur, des barbelés, des clôtures électrifiées, des patrouilles de blindés. La largeur moyenne de l'ensemble tourne autour de 100 mètres. Personne ne connaît sa longueur définitive, les estimations varient entre 600 et 1000 kilomètres. Le coût est estimé à un million de dollars au kilomètre.

Israël prétend que le mur est « une barrière de sécurité »

Mais il n'est pas bâti le long de la ligne verte. Il se trouve presque toujours à l'est de la ligne verte, parfois profondément à l'intérieur des Territoires occupés. En même temps des terres agricoles fertiles sont expropriées. La plupart des incursions à l'intérieur d'Israël se font par les points de contrôle existant le long de la ligne verte. La construction d'un mur n'a aucun lien avec ce problème.

Il n'est pas construit en ligne droite

Loin de là, si l'on considère la première phase: le mur dans le nord de la Cisjordanie. Il se tord et ondule à l'est de colonies israéliennes illégales, les englobant ainsi à l'intérieur du territoire d'Israël. La clôture entre Elkana et Camp Ofer devait avoir une longueur originale de 100 km. Les plans actuels totalisent 210 km. On a ajouté 110 km afin d'inclure des colonies israéliennes de Cisjordanie. Le centre urbain palestinien de Qalqiliya sera complètement cerné par le mur, avec un seul passage gardé par deux points de contrôle. Certains villages palestiniens resteront isolés à l'ouest du mur, d'autres seront à l'est mais leurs terrains agricoles se retrouveront derrière le mur. Tulkarem sera entièrement entouré par un mur; tous les mouvements de ses habitants pour entrer ou sortir seront contrôlés par l'armée israélienne.

Il ne s'agit pas d'un mur isolé

Il existe un plan pour un deuxième mur à l'est des principales villes palestiniennes (en-dehors de Jéricho). Cela entraînera la confiscation d'autres terres tout le long de la vallée du Jourdain. Les Palestiniens disposeront librement de moins de la moitié de la Cisjordanie actuelle.

Le mur viole les droits de l'Homme

Les droits de l'Homme d'environ 210.000 Palestiniens sont violés: leurs droits à la liberté de mouvement, à la propriété, au travail et à un niveau de vie décent. Et il ne s'agit que de la première phase du mur. La décision même de construire une barrière permanente, pour un coût de centaines de millions de dollars, en Cisjordanie enfreint la Convention de la Haye qui interdit les expropriations de terrains dans des territoires occupés.

B'Tselem, le centre israélien d'information sur les droits de l'homme dans les territoires occupés, conclut une étude publiée en avril 2003 en exprimant son inquiétude dans les termes modérés suivants: «Les dispositifs globaux du projet de barrière de séparation donnent l'impression qu'une fois de plus Israël se base sur des arguments sécuritaires pour établir unilatéralement des faits qui affecteront tout arrangement futur entre Israël et les Palestiniens. Dans le passé Israël a utilisé des «besoins militaires impératifs» pour justifier des expropriations de terrain afin de construire des colonies, prétendant qu'il s'agit d'actions temporaires. Les colonies sont devenues des réalités sur le terrain et Israël demande maintenant l'annexion de certaines d'entre elles. Il est raisonnable de supposer que, comme pour les colonies, la barrière de séparation deviendra un fait permanent qui justifiera de futures demandes d'annexions de territoires par Israël.»

Nous invitons tous ceux qui se sentent concernés par la paix au Proche-Orient à condamner le «mur de séparation» qui peut uniquement faire reculer les causes de la paix et de la justice dans cette région. Nous leur demandons également de soutenir les organisations israéliennes et palestiniennes (*) qui luttent contre le mur et ses conséquences.

(*) Il s'agit des organisations suivantes :

PENGON [réseau environnemental palestinien d'ONG] (http://www.pengon.org)
Ta'ayush [association judéo-arabe] (http://www.taayush.org)
B'Tselem (http://www.btselem.org/)
Gush Shalom (http://www.gush-shalom.org)

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