AFPS Nord Pas-de-Calais CSPP

   
 

DOSSIERS PRESSE

MORT PROGRAMMEE DE LA FEUILLE DE ROUTE:
LES VRAIS RESPONSABLES.

Condensé du rapport du 14 au 20 août 2003

Publié par le "Palestinian Center for Human Rights" de Gaza (PCHR)

Traduction de l'anglais : Jacques Salles  

1 million 330 000 Palestiniens vivent sur 58 % des 365 km2 que compte la bande de Gaza. Les 42 % restants sont contrôlés par les colons et les forces d'occupation. Depuis le début de la 2ème Intifada en octobre 2000 jusqu'au 31 mars 2003, l'occupant a rasé 1646 hectares de terres agricoles soit 10 % des terres agricoles de la Bande de Gaza. Depuis octobre 2000 jusqu'au 31 mars 2003 , 1064 immeubles et maisons ont été détruits dans la Bande de Gaza, faisant ainsi 1421 familles sans abri (soit 9943 personnes civiles). 572 de ces immeubles et maisons étaient construits sur Rafah, soit 53,8 % du total des destructions.

P.C.H.R. - "Palestinian Center for Human Rights" - 9ème rapport sur la destruction des terres agricoles et la démolition des habitations dans la Bande de Gaza - 21 août 2003 

Usage excessif de la force contre les civils et attaques de leurs propriétés.

· Jeudi 14 août –02h00- 5 blindés pénètrent à 100m dans le bloc "L" du camp de réfugiés de Rafah. 2 obus tombent sur la maison de SUHAILA BARHOUM. Les blindés s’attaquent alors aux murs tout en tirant sans objectif précis sur les alentours. Les 7 résidents provisoirement logés à Rafah ville avaient demandé aux autorités d’occupation de pouvoir récupérer leurs meubles et leurs affaires. Ayant obtenu satisfaction ils s’étaient rendus sur les lieux le 13 (la veille) pour constater que leur maison avait déjà été bombardée. Le 15 l’occupant revient sur les lieux pour niveler le sol. La maison était située à 100m de la frontière égyptienne juste en face d’un des postes d’observation militaire établis le long du " mur de fer ". L’occupant tire systématiquement sur tout ce qui bouge à l’approche de ce mur.

· Vendredi 15 –00h00- Depuis les colonies de Ganeï Tal et de Neve Dekalim l’occupant ouvre le feu sur le camp de réfugiés de Khan Younis. Une des bombes au phosphore tombe sur le logement de JOMA’A ABU MUSTAFA situé à 300 m de Neve Dekalim. Elle pénètre dans la chambre des enfants. MOHAMMED, 16 ans, est brûlé à la jambe. 2 heures plus tard depuis la même colonie l’occupant tire sur la localité de Al Nimsawi. Pas de victimes.

· 22h00- Depuis les colonies de Neve Dekalim et de Gadid l’occupant bombarde des maisons et les cimetières de Baten Al Samin. L’inquiétude de la population s’intensifie bien qu’il n’y ait pas eu de blessés.

· Dimanche 17 – 05h45- Depuis la colonie de Morag l’occupant tire sur un quartier surpeuplé du nord de Rafah ville. Pas de blessés.

· 10h45- Un tank patrouille aux abords de la colonie de Neve Dekalim. Des maisons de Al Nimsawi sont encore prises pour cibles. Plusieurs d’entre elles sont sérieusement endommagées mais pas de blessés. Un haut niveau de peur habite la population.

· Au même moment près de la colonie de Ganeï Tal l’occupant tire sur la localité de Al Amal.

· 16h00- Depuis la colonie de Dogit au nord de Beit Lahia, l’occupant tire plusieurs balles sur JAMAL KHUDAIR, 25 ans, alors qu’il s’approchait de la clôture électronique qui entoure la colonie. Après lui avoir tiré dessus l’occupant s’aperçoit que JAMAL est un handicapé mental. Prévenue, la force de sécurité palestinienne se rend sur place une demi-heure plus tard pour emmener JAMAL.

· 16h45- Depuis le poste de contrôle de Al Matahen au nord de Khan Younis l’occupant tire sur les maisons à proximité et sur le site des forces de la sécurité palestinienne . La circulation sur l’artère centrale Salah El Din est interrompue.

· 19h25- Depuis la colonie de Ganeï Tal l’occupant tire sur des maisons de la localité de Al Amal. Plusieurs d’entre elles sont endommagées.

 Pas de blessés mais les bombardements quotidiens entretiennent une intense inquiétude qui étouffe les activités quotidiennes de la population.

· Mercredi 20 – 18h30- Depuis le poste de contrôle de Tal Al Sultan à l’ouest de Rafah l’occupant tire sur ‘ABDUL AL ‘AFIFI, 70 ans. Touché par balles il est dans un état critique.

Tous les sièges sont maintenus, voire renforcés

La situation est la même que celle rapportée dans " Infos Gaza " -147- " Restrictions de déplacements ".

Le passage à Erez des ouvriers palestiniens se rendant en Israël pour leur travail est particulièrement pénible. Depuis septembre 2000, 13885 employés en Israël ont été autorisés à passer. Il ne s’agit que d’hommes, de plus de 28 ans, mariés, ayant des enfants, en possession d’une carte magnétique à jour, de leur code et d’une attestation de l’employeur israélien chez qui ils travaillent.

Ceux venant du sud de la bande de Gaza quittent leur maison vers minuit pour être à 8h00 à l’heure à l’embauche en Israël. Ils quittent le travail à 15h00 et sont dans le meilleur des cas de retour chez eux à 19h00, soit 4 heures de battement entre 2 journées de travail.

Le mur de fer à la frontière égyptienne

Son édification a commencé le 16 octobre 2002. Il est prévu sur 8 km des 11 que compte la frontière avec l’Egypte. Il est déjà érigé sur 7 km. La hauteur moyenne est de 8 mètres. Il s’agit de l’application de l’une des clauses de l’accord signé à Camp David en 1979 entre l’Egypte et l’Israël : avec l’évacuation du Sinaï par les troupes israéliennes la redéfinition des frontières internationales faisait passer la ligne de démarcation à travers la ville de Rafah. Les Israéliens délimitèrent la frontière par une zone de 40m séparant Rafah la palestinienne de la frontière égyptienne.

Avec la 2ème intifada (octobre 2000) l’occupant a progressivement augmenté ce no man’s land le faisant passer de 40 à 100m. détruisant pour cela 920 immeubles et maisons et faisant 13.000 sans abri – selon les informations de SAYID ZORBA, maire de Rafah. Il poursuit :

On aurait pu penser que le mur s’édifie sur cette bande de terre transformée en terrain vague. Il n’en est rien : le mur est construit 70 m à l’intérieur. Il semble, selon les dires du maire, que ce mur va encercler Rafah au moins sur ses faces ouest et nord-ouest pour protéger les colonies de Yam, Etsmona et Morag. Il n’évacue pas la possibilité que Rafah soit totalement emmurée, l’accès n’étant possible que par des grilles de sécurité (information confirmée par " The Palestine monitor " :  " Le nouveau mur de Berlin à Rafah " - 20/08/03)

Poursuite du siège " de Al Sayafa

Les restrictions de déplacements se sont encore renforcées sur cette localité coincée entre les colonies de Dogit et de Eli Sinai, au nord de Beit Lahia. Les petits attelages de charrettes à plateau tirées par des ânes doivent rester à 300 m de la grille d’entrée, aussi bien d’un côté que de l’autre. Les chargements doivent être transférés à dos d’homme. La fouille et les contrôles sont minutieux.

Les agriculteurs dont les terres ont été rasées ne sont pas autorisés à les remettre en culture.

Nouveaux postes d’observation

Le jeudi 14 août, dans l’intention de contrôler toujours plus de terres palestiniennes, l’occupant a édifié un nouveau poste d’observation à l’ouest du barrage de Al Matahen. Il s’agit d’une énorme tour cylindrique en ciment, du haut de laquelle toute la région est balayée par les moyens sophistiqués d’observation de l’occupant.

Par ailleurs, dans le but de renforcer les contrôles déjà existants, l’occupant poursuit la construction d’une douzaine de nouveaux postes placés surtout aux abords des colonies et des terres sous contrôle israélien. Les 2 derniers ont été élevés au nord du barrage de Al Tufah à l’ouest de Khan Younis, et sur les terres de la famille DHAIR, situées à proximité de la colonie de Morag au nord de Rafah.

A nouveau le P.C.H.R  en appelle

· A la communauté internationale pour qu’elle assure dans l’immédiat une protection indépendante et internationale de la population civile dans les territoires palestiniens occupés

· Aux parties contractantes de la 4ème convention de Genève afin que des mesures efficaces soient prises pour la protection des civils selon l’obligation qui leur est faite dans l’article 1 d’assurer le respect de la convention

· A la communauté internationale pour faire traduire en justice devant les juridictions internationales ceux suspectés d’avoir commis des crimes de guerre dans les territoires occupés palestiniens

· Au Comité International de la Croix Rouge (C.I.C.R.) pour qu’il intensifie ses activités et élargisse son champ d’observation sur les territoires occupés

· A l’Union Européenne pour qu’elle procède à l’application de l’article 2 de l’accord d’association avec Israël conditionnant les avantages consentis à ce dernier au fait qu’il respecte les droits de l’homme

· A la communauté internationale pour qu’elle envoie une assistance médicale et humanitaire auprès du Peuple palestinien, dont les conditions de vie ne cessent de se détériorer à cause du siège permanent imposé par Israël.

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