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 Nous
      sommes la Cruauté, nous sommes le Pouvoir
      
 Par Gideon Levy
 Ha'aretz22 novembre 2003
 Notre Arabe était étendu là,
      plutôt calme, juste pleurant doucement pour lui-même. Son visage était
      juste sur mon gilet pare-balles et il saignait.Il y avait une flaque de sang et de salive, cela m'a dégoutté et mis en
      colère, alors je l'ai empoigné par les cheveux et je lui ai tourné la tête
      sur le côté. Il a pleuré tout haut et, pour faire en sorte qu'il arrête,
      nous lui avons piétiné le dos de plus en plus fort
 
 Nous sommes la Cruauté, nous sommes le Pouvoir, écrit le sergent
      chef israélien. Souvent, on demande aux Palestiniens d'expliquer
      exactement ce que "l'Occupation" veut dire.
 
 Cet article, qui donne une réponse partielle à cette question, venant
      d'un sergent chef israélien, est une introduction franche à un aspect de
      l'occupation – les checkpoints.
 
 Souvenez-vous, quand vous lirez cet article qui ouvre les yeux, que ce
      compte rendu-spécial concerne une période précédant la deuxième
      Intifada (pendant les jours "pacifiques" d'Oslo!)
 
 Si vous pouvez imaginer ce compte-rendu multiplié par 10, alors vous
      commencerez à comprendre ce qu'est la vie quotidienne ici.
 En souvenir de tous ceux qui ont été tués à ces infamants checkpoints.
 
 Sam
 Liran Ron Furer, sergent chef (Réserviste) ne peut plus désormais
      continuer à vivre sa vie de façon habituelle.
 
 Il est hanté par des images de ses trois années de service militaire
      dans Gaza, et la pensée que cela pourrait être un syndrome qui
      toucherait tous ceux qui servent aux checkpoints ne lui laisse aucun
      répit.
 
 Près de terminer ses études de décorateur à l'Académie d'Art et
      Décoration de Bezalel, il a décidé de tout laisser tomber et de
      consacrer tout son temps à un livre qu'il voulait écrire.
 
 Les principaux éditeurs à qui il l'a apporté, ont refusé de le
      publier. L'éditeur qui a finalement accepté de le publier (Gevanim) a
      dit que la chaîne de librairies Steimazky refuse de le distribuer. Mais
      Furer est déterminé à attirer l'attention du public sur son livre.
 
 "Vous pouvez adopter les positions politiques les plus
      extrèmes, mais aucun parent n'acceptera que son fils devienne un voleur,
      un criminel ou une personne violente" dit Furer "Le problème,
      c'est que cela n'est jamais présenté de cette façon. Le garçon
      lui-même ne se décrit pas de cette façon à sa famille, quand il rentre
      des Territoires.
 A l'opposé - il est reçu en héro, comme quelqu'un qui remplit un
      travail important, celui de soldat.
 Personne ne peut être indifférent au fait qu'il y a beaucoup de familles
      qui, dans un certain sens, comportent deux générations de criminels.
 Le père est passé par-là, et maintenant le fils aussi, et personne n'en
      parle autour de la table, au dine ".
 
 Furer est certain que ce qui lui est arrivé n'est pas un cas unique. Lui
      qui était un diplomé du lyçée d'Arts de Yellin, créatif, sensible,
      est devenu un animal au point de contrôle, un violent sadique qui battait
      des Palestiniens parce qu'ils ne lui montraient pas la politesse requise,
      qui tirait dans les pneus des voitures, parce que leurs propriétaires
      mettaient la radio trop fort, qui a maltraité un adolescent retardé
      mental couché sur le plancher de la jeep, les mains liées derrière le
      dos, juste parce qu'il avait besoin d'évacuer sa colère, d'une manière
      ou d'une autre.
 
 
 "Checkpoint Syndrome" (c'est aussi le titre du livre),
      transforme progressivement chaque soldat en animal, assure-t-il, quelles
      que soient les valeurs qu'il apporte avec lui de la maison. Personne ne
      peut échapper à cette corruption. Dans un endroit où presque tout est
      permis et où la violence est perçue comme un comportement normatif,
      chaque soldat teste ses propres limites de violence, d'impulsivité sur
      ses propres victimes - les Palestiniens.
 
 
 Son livre n'est pas facile à lire. Ecrit en prose succinte, féroce, dans
      le langage abrupt et grossier des soldats, il reconstruit des scènes des
      années de son service dans Gaza (1996-1999) années qui, chacun doit en
      convenir, étaient relativement calmes.
 
 
 Il décrit comment lui et ses camarades, forçaient les Palestiniens à
      chanter "Elinor" - "C'était vraiment quelque
      chose de voir ces Arabes chantant une chanson de Zohar Argov (chanteur
      israélien contemporain, interprète des chansons nationalistes sur
      accompagnement musical oriental ndlt), comme dans un film" ....
      "Parfois ces Arabes me dégoutaient vraiment, surtout ceux qui
      essayaient de nous flatter de manière outrancière - les plus âgés, qui
      arrivaient au checkpoint avec un sourire sur leur visage"; les
      réactions qu'ils provoquaient - "s'ils nous embêtaient vraiment,
      nous trouvions un moyen de les coincer au checkpoint pendant quelques
      heures. Ils perdaient parfois une journée entière de travail à cause de
      cela, mais c'était la seule manière pour qu'ils apprennent".
 
 
 Il décrit :
 
 Comment ils ordonnaient aux enfants de nettoyer le checkpoint avant
      l'heure d'inspection ;
 
 Comment un soldat appelé Shahar avait inventé un jeu : "il
      vérifie la carte d'identité de quelqu'un, et au lieu de lui rendre, il
      la lance en l'air. Il prenait plaisir à voir l'Arabe obligé de sortir de
      sa voiture pour ramasser sa carte d'identité.... C'est un jeu pour lui et
      il peut passer tout le temps de sa garde de cette façon",
 
 Comment ils ont humilié un nain qui venait chaque jour au checkpoint
      sur son chariot : "ils l'ont obligé à être pris en photo
      sur le cheval, l'ont frappé et humilié pendant une bonne demi-heure,
      puis l'ont laissé partir quand des voitures sont arrivées au checkpoint.
      Le pauvre type, il ne le méritait vraiment pas;"
 
 Comment ils se sont fait prendre en photo souvenir avec des arabes
      attachés, ensanglantés, qu'ils avaient battu;
 
 Comment Shahar a pissé sur la tête d'un arabe parce que l'homme avait
      eu l'audace de sourire à un soldat,
 
 Comment Dado a obligé un arabe à se tenir à quatre pattes et à
      aboyer comme un chien, et,
 
 Comment ils ont volé des chapelets de prière et des cigarettes "Miro
      voulait qu'ils lui donnent leurs cigarettes, les Arabes ne voulaient pas,
      alors Miro a cassé la main de quelqu'un et Boaz a lacéré les
      pneus".
 
 
 Confession glaciale
 
 Celle qui glace le plus le sang de toutes ses confessions :
 "J'ai couru vers eux et j'ai donné un coup de poing dans la
      figure d'un Arabe. Je n'avais jamais donné un coup de poing de la sorte.
      Il s'est effondré sur la route. Les officiers ont dit que nous devions le
      fouiller pour trouver ses papiers. Nous lui avons mis les mains derrière
      le dos et je les lui ai attachées avec des menottes en plastique.
 Puis, nous lui avons bandé les yeux, pour qu'il ne voit pas ce qu'il y
      avait dans la jeep.
 Je l'ai ramassé de sur la chaussée. Un filet de sang coulait de sa
      lèvre jusqu'au menton. Je l'ai mis debout derrière la jeep et l'ai jeté
      dedans, ses genoux ont heurté le coffre et il a atterri à l'intérieur.
      Nous nous sommes assis derrière en piétinant l'Arabe...
 Notre Arabe était étendu là, plutôt calme, juste pleurant doucement
      pour lui-même. Son visage était juste sur mon gilet pare-balles et il
      saignait.
 Il y avait une flaque de sang et de salive, cela m'a dégoutté et mis en
      colère, alors je l'ai empoigné par les cheveux et je lui ai tourné la
      tête sur le côté. Il a pleuré tout haut et, pour faire en sorte qu'il
      arrête, nous lui avons piétiné le dos de plus en plus fort. Cela l'a
      calmé pendant un moment, puis il a recommencé.
 Nous avons conclu qu'il était soit retardé, soit fou."
 
 "Le commandant de la compagnie nous a informé par radio que nous
      devions l'amener à la base."Bon travail, tigres" dit-il en nous
      taquinant.
 
 Tous les soldats attendaient là bas pour voir ce que nous avions
      attrapé. Quand nous sommes arrivés en jeep, ils ont sifflé et applaudi
      à tout rompre.
 
 Nous avons mis l'Arabe à côté du garde. Il n'arrêtait pas de pleurer
      et quelqu'un qui comprenait l'arabe dit qu'il avait les mains qui lui
      faisaient mal à cause des menottes. L'un des soldats est allé vers lui
      et l'a frappé dans l'estomac. L'Arabe s'est plié en deux et a grogné,
      et nous avons tous ri. C'était marrant....
 Je lui ai donné un gros coup de pied dans les fesses et il s'est étalé
      juste comme je l'avais prévu. Ils ont crié que j'étais totalement fou,
      et ils ont ri. et je me suis senti heureux. Notre arabe n'était qu'un
      garçon mentalement retardé de 16 ans."
 
 
 Dans l'appartement de sa soeur sous les toits, à Tel Aviv, où il vit
      actuellement, Furer, 26 ans, donne l'impression d'être un jeune homme
      reflèchi, intelligent. Il a grandi à Givatayim, après que ses parents
      ont émigré d'Union soviétique dans les années 70.
 Avant l'assassinat de Ytzhak Rabin, sa mère était une militante de
      Droite. Mais il dit qu'à la maison ce n'était pas politisé. Il voulait
      être dans une Unité de combat dans l'armée, et il a servi dans deux
      unités d'élite de l'Infanterie. Il a fait la totalité de son service
      militaire dans la Bande de Gaza.
 
 
 Après l'armée, il a voyagé en Inde, comme beaucoup d'autres. "Maintenant,
      je suis libre. Les énergies folles de Goa et les chakras m'ont ouvert
      l'esprit... Vous m'avez collé dans ce Gaza puant, et avant cela, vous
      m'avez fait un lavage de cerveau avec vos fusils et vos marches, vous avez
      fait de moi une serpillière qui ne pensait plus," écrit-il de
      Goa. Mais ce n'est qu'après, alors qu'il étudiait à Bezazel, que les
      expériences de son service militaire ont commencé à l'affecter.
 
 "J'ai pris conscience qu'il y avait là un processus
      inchangé," dit-il. "C'était la même chose pendant la
      première Intifada, pendant la période où j'ai fait mon service,
      période qui était calme, et pendant la seconde Intifada. C'est devenu
      une réalité permanente. J'ai commencé à me sentir très mal à
      l’aise, du fait que ce sujet très chargé, était à peine mentionné
      en public.
 
 Les gens écoutent les victimes, ils écoutent les politiciens, mais
      la voix qui dit : "J'ai fait ceci, nous avons fait des choses qui
      étaient mauvaises - à vrai dire des crimes - c'est une voix que je n'ai
      jamais entendue. La raison pour laquelle cette voix n'était pas
      entendue, c'était un mélange de répression - que j'ai refoulé et
      ignoré - et de sentiments profonds de culpabilité.
 
 "Dès que vous sortez du service militaire, la réalité politique
      et médiatique autour de vous n'est pas prête à entendre cette voix. Je
      me rappelle que j'étais surpris qu'aucun soldat n'ait soulevé ce
      problème publiquement. Cela se dissolvait complètement dans le débat
      sur la légitimité des colonies dans les Territoires, sur l'Occupation -
      pour ou contre - et rien n'est apparu dans les médias ou dans l'art, lié
      à la routine du maintien de l'occupation."
 
 
 Ce n'est pas un cas individuel.
 
 Furer veut prouver que c'est un syndrome et non pas une collection de cas
      isolés, individuels. C'est pourquoi il a supprimé beaucoup de détails
      personnels du manuscrit original, pour souligner le caractère général
      de ce qu'il décrit. "Pendant mon service militaire, je croyais que
      j'étais atypique, parce que je venais d'un milieu artistique et créatif.
 
 J'étais considéré comme un soldat modéré - mais je suis tombé dans
      la même trappe dans laquelle la plupart des soldats tombent. Je me suis
      laissé emporter par la possibilité d'agir de la manière la plus
      primaire et impulsive, sans avoir peur de la punition et d’être
      critiqué.
 
 Au début, vous êtes tendu, mais, avec le temps, en vous sentant plus à
      l’aise aux checkpoints, le comportement devient plus naturel. Les gens
      testent par étape les limites de leur comportement envers les
      Palestiniens. Cela devient petit à petit de plus en plus grossier.
 
 "Je suis devenu plus sûr de moi avec la situation - dès que nous
      tirons la conclusion que - chacun selon son tempérament - nous sommes les
      patrons, que nous sommes les plus forts, quand nous ressentons notre
      pouvoir, chacun commence à tirer de plus en plus sur les limites, selon
      sa personnalité.
 
 Dès que servir aux checkpoints devient une routine, toutes sortes de
      comportements déviants deviennent normaux. Cela a commencé avec
      "la collecte de souvenirs". Nous confisquions des chapelets de
      prière, et puis c'était les cigarettes, et cela ne s'est pas arrêté.
      C’est devenu un comportement normal.
 Après, est venu le jeu du Pouvoir. Nous avons reçu le message de nos
      supérieurs que que nous devions montrer aux Arabes froideur et force de
      dissuasion.
 La violence physique est devenue également normale. Nous nous sentions
      libres de punir tout Palestinien qui ne suivait pas notre propre code de
      conduite aux checkpoints. Toute personne que nous ne pensions pas assez
      polie ou qui essayait d’agit intelligemment était sévèrement punie.
      C'était du harcèlement délibéré sous les prétextes les plus
      futiles."
 
 "Pendant mon service militaire, il n'y a pas eu un seul incident
      où on nous a fait comprendre ce qui se passait, où notre commandant est
      intervenu. Personne ne parlait de ce qui était permis et de ce qui ne
      l'était pas. Tout était une question de routine. Rétrospectivement, la
      plus grande source de sentiments de culpabilité en ce qui me concerne,
      n'est pas arrivée au checkpoint, mais à la clôture de Gush Katif
      (colonie dans la Bande de Gaza ndlt ) , quand nous avons attrapé le
      garçon retardé mental. J'y ai démontré l'attitude la plus extrème.
 
 C'était une occasion pour moi d'en attraper un - la chose la plus proche
      de celle d'attraper un terroriste, une occasion d'évacuer les pressions
      et les impulsions qui s'étaient construites en nous. Devenir violent, de
      la manière que nous voulions. Nous étions habitués à donner des
      gifles, attacher les mains, donner quelques coups de pied, frapper un peu,
      et là, il y avait une situation qui justifiait de se laisser aller
      complètement.
 
 L'officier qui était avec nous était aussi, lui-même, très violent.
      Nous avons administré au gamin une vraie raclée, et dès que nous sommes
      arrivés au poste, je me souviens avoir eu un immense sentiment de
      fierté, d'avoir été traité comme quelqu'un de fort. Ils disaient :
      "quel cinglé tu es, quel fou tu es" ce qui était comme s'ils
      disaient : "comme tu es fort".
 
 "Aux checkpoints, des jeunes gens avaient l'occasion d'être les
      maîtres, et l'utilisation de la force et de la violence devient
      légitime. Ceci est une impulsion beaucoup plus fondamentale que les
      points de vue politiques ou les valeurs que vous apportez de la maison.
      Dès que l'utilisation de la force est légitimée et même récompensée,
      la tendance est de l'utiliser le plus possible, de l'exploiter le plus
      possible,. pour satisfaire ces impulsions au-delà de ce que la situation
      exige. Aujourd'hui, je les appelerai des impulsions sadiques...."
 
 
 "Nous étions des criminels ou des personnes spécialement
      violentes. Nous étions un groupe de braves garçons, un groupe
      plutôt de "haute qualité", et pour tous - et nous en parlons
      encore quelquefois- le checkpoint devient un endroit où tester nos
      limites personnelles. Comment nous pouvions être durs, inhumains,
      cinglés ? - Et nous pensions cela dans son sens positif. Quelque chose
      sur la situation - être dans un endroit perdu, loin de la maison, loin de
      toute critique - le rendait justifié... La ligne de ce qui était
      défendu n'a jamais été définie précisément. Personne n'a jamais
      été puni et ils nous ont simplement laissé continuer."
 
 "Aujourd'hui, je suis sûr que même les plus hauts gradés - le
      Commandant de Brigade, le Commandant de Bataillon - sont au courant du
      pouvoir que les soldats ont dans cette situation et ce qu'ils font avec.
 
 Comment un commandant pourrait-il ne pas être au courant, quand, plus
      ses soldats sont cinglés et durs, plus le secteur est calme ? L'image
      plus complexe des effets à long-terme d'un tel comportement violent, est
      quelque chose dont vous prenez seulement conscience que quand vous vous
      éloignez du checkpoint."
 
 "Aujourd'hui, il est clair pour moi que le garçon dont nous avons
      humilié le père pour une broutille, grandira en haissant toute personne
      qui représente ce qui a été fait à son père. Je comprends vraiment
      maintenant leurs motifs.
 
 Nous sommes la cruauté, nous sommes le pouvoir. Je suis sûr que
      leurs réponses sont affectées par des éléments en relation avec leur
      société - un mépris pour la vie humaine et une disposition à sacrifier
      des vies humaines - mais le désir fondamental de résister, la haine
      elle-même, la peur – sont, je le sens, complètement justifiés et
      légitimes, même si c'est risqué de dire cela."
 
 "C'est impossible d'être dans un tel état émotionnel, de rentrer
      à la maison pour une permission et de se détacher de cela. J'étais
      vraiment très insensible aux sentiments de ma petite amie à cette
      époque là. J'étais un animal, même quand j'étais en permission.
 
 Cela vous colle aussi à la peau après votre service. J'ai vu des
      restes de ce syndrome en Inde - le fait d'être dans un pays
      sous-développé, parmi des personnes à la peau fonçée, fait resurgir
      le pire de "l'affreux Israélien" qui est aussi Israélien qu'il
      puisse l'être.
 Ou la façon dont vous réagissez à un sourire : quand des palestiniens
      me souriaient au checkpoint, je devenais tendu et le percevait comme un
      geste de défiance, de culot. Quand quelqu'un me souriait en Inde,
      j'étais immédiatement sur la défensive."
 
 "J'étais un soldat moyen" dit-il "J'étais le
      blagueur du groupe. Maintenant, je vois que j'étais souvent celui qui
      dirigeait dans les situations violentes. J'étais souvent celui qui
      donnait les gifles. Je suis celui qui a eu toutes sortes d'idées comme
      dégonfler les pneus. Cela semble tordu maintenant, mais nous admirions
      vraiment celui qui pouvait frapper un type qui était supposé voir venir
      le coup.
 L'officier que nous admirions le plus, c'était l'officier qui ne ratait
      pas une occasion d'utiliser son arme. Parmi tous ceux avec qui j'en ai
      parlé, je suis le seul à avoir le plus de sentiments de culpabilité....
 
 Un ami de l'armée a lu le livre et m'a dit que j'avais raison, que
      nous avons fait des choses mauvaises, mais que nous étions des gosses. Et
      il a dit que c'était dommage que je le prenne si mal."
 
 Gideon Levy
 
 transmis par Sam Sahour / New Profile newletter
 Source : www.haaretzdaily.com
 Traduction : MDB
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