|  | Compte-rendu séminaire FSE
 
        FORUM  SOCIAL  EUROPEEN
 
 Séminaire
 
 
 Vendredi 14 Novembre 14 à 17 Heures Grande Halle de la Villette Boris
        Vian
 
 
 « Les juifs d’Europe face au conflit israélo-palestinien :quel apport
      ?peuvent-ils favoriser le dialogue ? »
 
 
 Organisé par l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), le Réseau
      des juifs européens pour une paix juste 5JEPJ), l’Union des
      Progressistes Juifs de Belgique (UPJB), le Réseau des Juifs contre
      l’occupation (Italie), Jews for Justice for Palestinians (JJP, UK).
 
 Intervenants :
 
 Modérateur : Richard Wagman (UJFP), Liliane Cordova-Kaczerginski (UJFP),
      Richard Kuper (JJP), Henri Wajnblum (UPJB), Sveva Haertter (Italie),
      Yehudith Harel (Groupe d’action conjoint israélo-palestinien pour la
      paix) et Michel Warshawski (AIC).
 
 R. Wagman, Président de l’UJFP, présente les intervenants :
 
 Lui-même,
 
 Juif de parents polonais et roumain ; a pratiqué le yiddish dans son
      jeune âge ; devenu Canadien anglais parlant l’hébreu à Toronto avant
      d’apprendre le français. Ouvrier métallurgiste, typographe,
      syndicaliste actif dans l’extrême gauche. Participe à Cuba puis au
      Nicaragua aux mouvements révolutionnaires des années 80, où il apprend
      l’espagnol, et revient au Canada lors du déclenchement de l’Intifada
      palestinienne. S’expatrie en France en 1990, pour des raisons
      personnelles et se marie avec une sépharade (mariage mixte !), intègre
      le Centre juif laïque, puis crée en 1994 l’UJFP, section parisienne
      puis française de l’Union juive internationale pour la paix, avec pour
      objectif de mettre fin à la domination d’un peuple par un autre.
 
 En 2002, son association participe à Amsterdam à la fondation du Réseau
      de juifs européens pour une paix juste (JEPJ), comprenant 17 pays, dont
      le but affiché est :
 
 La création d’un Etat palestinien viable aux cotés d’un Etat israélien,
 
 L’évacuation des colonies israéliennes,
 
 La reconnaissance par Israël de sa responsabilité dans la Naqba, le
      Droit au Retour,
 
 Déplore les slogans autoritaires de quelques Juifs pro-israéliens, et en
      appelle au dialogue.
 
 
 Liliane Cordova-Kacgerzinski, membre de l’UJFP,
 
 Nationalité française, de parents lituaniens émigrés antérieurement
      en France,
 
 Expatriée dés l’age de 3 ans en Argentine ; Sociologue diplômée,
      militante dans l’Ihoud Abonim, le mouvement de jeunesse du Mapaï, fait
      son Aliya, découvre la gauche israélienne qui la déçoit, et
      s’inscrit au Matz-Pen pendant 10 ans : dégoûtée des orientations des
      gouvernements israéliens successifs, renonce à sa nationalité israélienne
      et revient en France.
 
 Milite pour les Sans Papiers, puis en 90 pour un rapprochement judéo-arabe,
      et adhère à l’UJFP en 2001.
 
 Dénonce le fait que le gouvernement d’Israël parle au nom du « peuple
      juif », les organisations argentines ou françaises comme le CRIF parlent
      aussi au nom des Juifs, et à la télé, ces Juifs s’expriment beaucoup,
      ce qui m’irrite intérieurement, et j’estime que notre mémoire et
      notre identité est usurpée par ces gens qui veulent parler en notre nom.
      Être solidaire des Palestiniens me semble normal pour un militant
      anticolonialiste. Certains disent que les Juifs sont de cruels oppresseurs
      des Palestiniens, sont des criminels…oui, mais ça me révolte quand je
      pense à tous ceux qui se dévouent pour la cause palestinienne :
      Schartzenberg, Warschawski, ou cet autre israélien, Uri Adiv, qui a passé
      12 ans en prison pour avoir voulu collaborer avec les Palestiniens, accusé
      de complicité ;et d’autres encore, comme Abraham Serfaty, accusé aussi
      de complicité avec les opposants à l’Etat Israélien, emprisonné sous
      Hassan II, et puis tous ces Argentins de familles juives disparus sous la
      junta militaire, luttant contre l’oppresseur étatique, tous solidaires
      des opprimés.
 
 Je me suis intéressée aussi au cas de cet écrivain portugais
      antifasciste, Saramago, communiste , ayant vécu la période nazie,
      solidaire des Juifs massacrés, et qui à 80 ans expliquait dans une
      interview à un jeune Israélien de 20 ans que nous n’avions pas d’idées
      pour le futur, car le Juif israélien, à ses yeux, incarne un nouvel
      aryen, conquérant, et qu’on doit arrêter de compatir avec eux pour
      leur souffrance passée, car ils n’ont rien appris et font vivre à leur
      tour les Palestiniens dans des ghettos !
 
 Evoque une juive d’Ethiopie, qui n’avait rien à voir avec le reste de
      la jeunesse israélienne, quelle juive était-elle ? Une personne du Sud,
      du Tiers Monde, marginalisée, ...
 
 Hier, les gens du Sud, considérés comme des parias, persécutés ;
      aujourd’hui, devenus puissants et oppresseurs.
 
 Le sionisme serait le fruit de quelques Juifs en 1897 ; mais maintenant,
      notre lutte à l’UJFP et le Réseau des Juifs européens pour une paix
      juste (JEPJ) est de nous opposer au tribalisme juif, à l’ethno-nationalisme
      israélien, qui fait écran à la résolution de la question
      palestinienne.
 
 J’ai lu David Grossman, écrivain israélien reconnu du camp de la paix,
      et qui n’a pas hésité à écrire : « Nous voulons que les
      Palestiniens reconnaissent que nous avons des droits historiques sur cette
      terre » ! Moi, je suis contre cette usurpation, mes racines ne sont pas
      de cette histoire là, mais celle d’une famille persécutée, (Pologne
      et Lituanie) ; mon judaïsme coïncide avec l’errance juive, et je
      m’inscris dans un démarche militante socialiste universaliste,
      internationale, celle liée au Bund et au mouvement ouvrier européen, et
      cette coexistence entre Juifs et Musulmans en terre d’Islam pendant de
      longues années. Mon judaïsme, au nom de mon père, résistant du ghetto
      de Vilnius, me rattache à la longue liste des combattants du ghetto de
      Varsovie, à des figures comme Rosa Luxembourg, Henri Curiel ou à la révolte
      de Mandela contre le pouvoir des Blancs, tous dévoués à l’émancipation
      des personnes et des peuples.
 
 Richard Kupper (Jews for Justice for Palestinians, UK)
 
 Originaire d’Afrique du Sud, étudiant à Johannesbourg, militant
      antiapartheid, venu en Grande Bretagne en 1974, et devenu citoyen
      britannique ; socialiste, proche de la 4è Internationale. A la retraite,
      ancien Maître de Conférences en Politique Européenne, fondateur en 2001
      du Réseau des Juifs européens pour une paix juste (JEPJ).
 
 Nous avons l’amour d’Israël, mais dire qu’être Juif signifie être
      sioniste, c’est difficile ! Je veux élever une voix de pluralisme :
      parce que je suis Juif, ce que les autres Juifs font n’est pas fait avec
      notre accord : nous voulons être reconnus comme porteurs d’opinions
      différentes, mais alors nous sommes attaqués par la presse juive, qui ne
      sait pas vraiment qui nous sommes et ce que nous voulons.
 
 Le sionisme a été une manière d’être Juif, mais depuis 1967, nous
      contestons l’équation : être Juif c’est être sioniste. Pour moi, né
      Juif, je ne veux pas aller en Israël ; l’outil sioniste de Sharon est
      l’antisémitisme, mais nous pensons que l’Holocauste ne nous donne pas
      le droit d’opprimer les autres ; si l’Holocauste a bien été une tragédie,
      nous en contestons l’exploitation, car le seul moyen de libération des
      Juifs c’est la libération des autres.…
 
 En Afrique du Sud, militant Juif dans les années 70, nous nous sommes
      opposés à l’antisémitisme et contre les sionistes ; nous devons nous
      opposer à Sharon qui ne veut pas faire la différence avec
      l’antisionisme ; lutter contre l’antisémitisme, c’est pouvoir
      critiquer Israël comme n’importe quel autre Etat, et ainsi participer
      au combat des Palestiniens opprimés.
 
 En Angleterre, existe au nord de Londres une organisation pour la Justice
      en Palestine à l’intérieur même de la communauté juive. Les partis
      politiques socialistes de gauche et des Juifs soutiennent notre
      orientation, et nous essayons de développer notre réseau à
      l’Université, dans un esprit d’ouverture et de dialogue, autour de
      quelques thèmes forts :
 
 Affirmer que les forces israéliennes et palestiniennes ne sont pas égales.
 
 Israël mène une politique de la terreur qui est moralement condamnable,
      et nous condamnons de la même manière les attentats suicides
      palestiniens, mais pensons que ce n’est pas le problème principal.
 
 Le boycott des produits israéliens nous a fait problème, mais nous
      pensons que nous devons nous opposer à l’importation des bulldozers
      israéliens, et nous opposer aussi à la recherche militaire avec Israël,
      en fait essayer d’engager des boycotts spécifiques, mais en Angleterre,
      c’est difficile. Les Juifs anglais sont néanmoins plus libéraux, plus
      ouverts à l’idée de soutenir les groupes de paix en Israël et en
      Palestine.
 
 Henri Wajnblum (UPJB) Belgique
 
 Père mort à Auschwitz
 
 A vécu lui-même quelques années en Israël, mais déçu par la
      politique des gouvernements de ce pays, est venu vivre en Belgique dont il
      est citoyen.
 
 Le judaïsme compte approximativement 40 000 âmes situées dans les
      villes d’Anvers et de Bruxelles, divisées en trois groupes :
 
 - la majorité adhère aux orientations du gouvernement israélien dont
      elle est une partisane inconditionnelle.
 
 - la gauche traditionnelle louvoie avec le parti Travailliste israélien
      et les mouvements proches de « La Paix Maintenant » mais elle est mal à
      l’aise avec cette gauche qui ne condamne pas la construction du Mur et
      ne veut pas la soutenir.
 
 - l’Union des progressistes juifs de Belgique (UPJB), minoritaire, née
      en 1939, branche juive du Parti communiste, notamment faite de Juifs
      polonais immigrés et qui a joué un rôle important dans la résistance
      aux nazis :elle n’est donc pas née du conflit israélo-palestinien.
      Elle compte en son sein des membres non juifs. Un de ses buts est de
      lutter contre le racisme, mais elle a participé aussi à des actions
      sociales aux cotés des Sans-papiers, contre la guerre du Vietnam, contre
      les Colonels grecs et contre Pinochet.
 
 L’alliance avec la gauche juive institutionnelle en Belgique est
      difficile surtout lorsque nous répétons que l’occupation n’est pas
      bonne pour Israël.
 
 Nous disons : nous nous battons pour le peuple palestinien, car il a été
      spolié, nous nous battons pour la justice. Les exactions de Sharon
      commencent à interpeller les autres Juifs qui nous rejoignent : « trop,
      c’est trop ». Nous nous battons auprès des politiques belges, mais le
      ministre des Affaires étrangères veut rester à équidistance : on
      essaie de démarcher nos parlementaires. La communauté juive n’est pas
      monolithique.
 
 Nous travaillons aussi dans les écoles en association avec un représentant
      palestinien, pour une information et un soutien aux Palestiniens. Bien
      sur, on reçoit des invectives antisémites, mais la violence est limitée
      à la violence verbale ou reçue par voie postale.
 
 On travaille contre les amalgames réducteurs, et dénonçons aux cotés
      des Palestiniens les slogans antisémites, dont nous sommes l’objet :
      nous sommes traités de Juifs honteux ou de traîtres…les autres Juifs
      ne supportant pas la division entre les Juifs.
 
 Nous participons aux manifestations, récemment contre le Mur, et nous
      nous opposons par ailleurs aux slogans réducteurs d’une certaine gauche
      comme « Juifs assassins ».
 
 Nous oeuvrons pour un rapprochement avec les Palestiniens, et participons
      aux Missions Civiles, et nous soutenons les actions des Israéliens du
      camp de la Paix : Gush Shalom, AIC, Ta’yoush…
 
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 Sveva Haertter (Réseau de Juifs contre l’Occupation, Italie)
 
 Née de père allemand et de mère italienne, elle adhère au PC
      italien et devient déléguée syndicale de la CGIT. En décembre 2000,
      elle fait un voyage en Israël, et peu après fonde le Réseau des Juifs
      contre l’Occupation.
 
 Mon père était soldat à Stalingrad et membre de Yesh Gvul (association
      des objecteurs de conscience de l’armée israélienne).
 
 Après être allée en Israël, elle soutient qu’il n’est plus
      possible de dire qu’on ne savait pas : c’est un point de non retour,
      besoin de dire quelque chose « pas en notre nom »
 
 Cette situation est certes difficile pour les gens de gauche, car ils ne
      peuvent pas se prononcer contre Israël, ce qui accroît notre difficulté
      quand on manifeste notre soutien aux Palestiniens.
 
 Notre culture de gauche nous engage dans une laïcité affichée loin de
      toute forme d’expression religieuse, et notre contribution à la cause
      palestinienne nous fait un devoir d’être à la disposition des forces
      de gauche pour exposer les causes de ce conflit.
 
 Nous pensons d’ailleurs que ce conflit est emblématique de ce qui se
      passe dans le monde, on y retrouve les thèmes traditionnels qui
      alimentent les conflits un peu partout : l’eau, les frontières, les
      droits démocratiques, etc…
 
 Mais on reste dans l’ambiguïté, notamment avec le dernier sondage
      européen qu’elle tient pour vrai, et qui a produit en Italie des réactions
      incroyables : nous continuons à soutenir qu’il ne faut pas se tromper
      avec les faits et savoir utiliser les mots justes.
 
 Notre groupe est né au début de l’Intifada, mais il y avait eu un précédent
      en 82, avec l’interpellation de la gauche.
 
 Nous apportons notre soutien aux pacifistes israéliens.
 
 La communauté juive a voulu nier notre identité « êtes-vous vraiment
      Juifs ? » et nous sommes taxés d’antisémitisme par ignorance et
      ambiguïté. Ce conflit nous apparaît comme une expérimentation en vue
      d’une guerre globale.
 
 La mobilisation contre le Mur a été difficile et nous avons dû renoncer
      à certaines initiatives.
 
 Par rapport aux attentats suicides, nous avons été divisés, mais nous
      les condamnons, car cette violence n’est pas défendable - position
      acceptée par nos amis Palestiniens - mais nous voulons porter sur Israël
      les mêmes jugements que nous portons contre n’importe quel pays «
      normal », rappelant que cet Etat a adhéré à la Convention de Genève.
      Ce texte explique que l’occupé ait le droit de résister à
      l’occupant…
 
 Avant le FSE, nous nous interrogions pour savoir ce que l’Humanité
      avait appris de cet épisode dramatique qu’a été l’antisémitisme.
 
 Yehudith Harel (Groupe d’action conjoint israélo-palestinien pour la
      paix)
 
 Juive roumaine de la minorité hongroise, citoyenne israélienne.
 
 Psychologue auprès de la population arabe en Israël.
 
 Après avoir milité au sein du mouvement « La Paix Maintenant », elle
      en est partie pour rejoindre Gush Shalom, et juge important de parler en
      tant que Juive et non pas en tant que israélienne…
 
 Personnalité façonnée par la mort de ses parents : « comment
      j’aurais fait ? » est une question sans réponse : arrivée en Israël
      à l’age de 10 ans, j’avais le souci de m’intégrer et trouver une
      appartenance, et me suis trouvée dans les partis sionistes israéliens
      jusqu’à la réalité de la guerre de 67. A ce moment là, mon père
      m’a amené à Gaza, et m’a dit : « ce sont des gens sous occupation,
      ça ne se terminera pas bien ! » image des maîtres et des esclaves !
 
 J’appartenais à la gauche sioniste, j’ai rejoint Shalom Archav, et en
      70 nous avons protesté contre la colonisation : il était important d’être
      dans un espace légitime contre l’occupation.
 
 Nous avons pris contact avec les Palestiniens de 48, des Territoires Occupés,
      puis à nouveau au moment de l’Intifada en 87.
 
 Les Arabes israéliens étaient en crise d’identité : l’Etat d’Israël
      n’était plus le même avant et après 67 : il fallait se lever et ne
      pas se laisser intimider.
 
 … ( il y a un moment de son récit où elle parle d’une mère ayant
      traversé Auschwitz et qui, en 1972, aurait tué sa fille, je ne sais pas
      à quoi ceci fait allusion…)
 
 Nous devons dénoncer l’utilisation abusive de la Shoah, car l’énormité
      de son instrumentalisation fait écran et nous sert d’autodéfense.
      L’information est manipulée, en ce qui concerne les meurtres des
      Palestiniens, la souffrance du peuple palestinien, « ce qui se passe me
      rappelle les ghettos, ça ressemble à des camps de concentration, les
      murs autour de Qalquilya, en tant que Juive je peux pas supporter ça »
      et quand nous le disons nous devons supporter les injures comme prix à
      payer de notre dénonciation.
 
 Michel Warshaswki (AIC)
 
 Né en Alsace, de parents Juifs polonais, fils du Grand Rabin de
      Strasbourg ;a suivi les cours de l’Ecole talmudique à Jérusalem,
      devenu citoyen israélien. Dirigeant historique du Matz-Pen, fondateur du
      Centre d’information alternative à Jérusalem, emprisonné pour son
      activité politique dénonçant les agissements du gouvernement israélien.
 
 « Pourquoi tant de monde dans cette salle ? » s’interroge-t-il
      d’emblée (dans un séminaire très judéo-judaïque).
 
 Souligne les deux dangers de mort qui nous guettent :
 
 - l’ethnicisation du conflit
 
 - et en France, la communautarisation.
 
 Double danger, mais aux conséquences conjointes, la création d’un
      monde à venir, avec l’atomisation de tribus - critique de Bush et des
      Européens -
 
 Double tâche : être des passeurs, empêcher les murs.
 
 L’identité juive : se dire Juif ou pas (l’exemple de Schwarzenberg
      qui se nommait d’abord citoyen).
 
 Le premier travail est ici en Europe, important de se dire Juif, mais en
      s’empêchant de recourir à l’article défini pour désigner le groupe
      « les Juifs ». Privilégier plutôt la référence citoyenne, sans
      appartenance à un groupe.
 
 Être devant, en tant que Juif, mais faire la distinction entre Juif et
      Israélien.
 
 Être au premier rang des combats antiracistes, en dénonçant le racisme
      anti-arabe, et ses effets boomerang.
 
 Le devoir de mémoire nous impose d’être les plus vigilants.
 
 Dénoncer sans compromis ceux qui parmi les intellectuels juifs (noms cités),
      évoquent les deux antisémitismes : celui de « papa » avec lequel on
      peut composer (comme par exemple l’antisémitisme de Berlusconi) et
      l’actuel.
 
 Défendre Tariq Ramadan lorsqu’il dénonce l’antisémitisme,
 
 et condamner R. Cukierman, dans ses références islamophobes.
 
 S’allier avec tous ceux qui luttent contre le racisme, travailler avec
      les Maghrébins, les musulmans, en France, en Belgique et ailleurs, de
      manière à faire reculer les tendances racistes arabophones, juives, et
      privilégier un discours commun, face à l’alternative mortelle :
 
 La Déclaration des Droits de l’Homme …ou le retour à la Tribu !
 
 Par rapport au conflit israélo-palestinien, jouer un rôle de médiateur,
      soutenir les groupes des missions civiles en Palestine, qu’ils soient
      Juifs, musulmans ou autres.
 
 Il n’y aura pas de paix tant qu’il n’ y aura pas de justice.
 
 Se mobiliser, ne pas prendre notre parole de Juifs comme celle de
      dissidents israéliens, nous refusons d’être muselés par ce sentiment.
 
 L’antisémitisme est trop sérieux pour être instrumentalisé par «
      ces gens ».
 
 Nous devons être les héritiers moraux, intransigeants contre le racisme
      et non les pilleurs de tombe des racines juives.
 
 C’est là notre devoir envers les martyrs de notre peuple.
 
 Parmi les questions, on peut relever les réflexions suivantes :
 
 « Chrétienne, l’antisémitisme me fait mal, comment faire pour
      atteindre les Juifs pratiquants ?
 
 Loi du retour, Droit au retour, je cède mon droit au retour, annonça un
      Juif qui milite dans un Collectif judéo arabe pour la paix…
 
 Lutter contre les guerres, soutenir le Pacte de Genève, mais M.
      Warschawski souligne que le contexte est souvent plus important que le
      texte dans ce type de documents, et regrette infiniment que le texte
      actuel ne fasse aucune référence à la cruelle situation présente.
 
 Aucune paix ne pourra advenir si Israël ne reconnaît pas le droit au
      retour, et ne reconnaît les Palestiniens comme leurs égaux. Israël
      n’existera que s’il devient démocratique, accordant les mêmes droits
      à ses citoyens arabes.
 
 Lutter contre le tribalisme juif, désioniser la société israélienne,
      condition pour qu’Israël devienne une nation comme les autres.
 
 Israël et ses gouvernements successifs ont usurpé notre mémoire.
 
 Rompre le mur du silence et annihiler l’occupation militaire.
 
 Soutenir le processus de Genève en cours.
 
 
 (reconstitution approximative de la table ronde)
 
 André Chapel
 
 UJFP/Nîmes
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